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Citations sur L'homme des bois (40)

Il avait beau être discret, et même timide dans certains contextes, mon père était un homme sociable, et même un séducteur. Il me disait souvent que son réseau amical, c'est ce qui l'avait sauvé. Sauvé de son milieu, de sa famille, d'une certaine mentalité qu'il ne supportait pas.
(p. 50)
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Au départ il y avait une envie, un rêve, une revendication, qui se trouvaient contrecarrés par le fait d'autrui. Il y avait un idéal de vie, qui se heurtait à différents obstacles, qu'il englobait dans le gros sac de la médiocrité. La peur et l'ignorance, les commérages et les potins, le repli sur soi, toute forme de bigoterie, de machisme, d'archaïsme, de conformisme social. Tout cela le déprimait un point que ça lui faisait mal, qu'il en souffrait. Alors il réagissait, il était piquant, désagréable il se mettait en pétard. Il n'arrivait pas à faire abstraction, à passer outre, il le prenait contre lui, il se sentait agressé.
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Mon père a commencé à travailler à dix-sept ans, il est mort à soixante et un ans. Les dernières années il ne parlait que de ça, cette putain de retraite qui se rapprochait, qui lui tendait les bras, et qu'il inquiétait sans doute un peu mais sur laquelle il n'aurait pas craché, ça non, sûrement pas. Il ne supportait plus le boulot, son chef et ses collègues en savaient quelque chose. Il est mort trois mois avant la fin.
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Le petit monde de mon père semblait avoir été envisagé précisément pour se protéger du grand monde, peut-être pas pour le combattre, disons pour s'affranchir du mieux possible des valeurs dominantes de l'époque, celle de la consommation et du capitalisme. Ce petit monde était fait d'action sociale, d'engagement politique et associatif, de chansons françaises, de distractions culturelles et de promenades en nature.
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La série de David Lynch est souvent mentionnée pour parler du Jura. Les forêts de sapins, les scieries, les grumiers (ces camions qui transportent les troncs coupés), le parallèle est évident. Mais la comparaison vient toujours d’un regard extérieur. Moi-même, il m’a fallu quitter le Jura pour que l’endroit où je suis né et où j’ai passé les vingt premières années de ma vie m’évoque quelque œuvre de fiction. Avant ça, c’était chez moi, c’était chez moi donc cela ne se discutait pas, cela ne se comparait pas, cela ne se décrivait pas. Ça n’avait pas besoin d’être raconté, ou pire, critiqué, puisqu’il n’y avait que ça. C’était le seul endroit possible, puisque c’était là que je vivais depuis toujours. C’était le seul endroit que je connaissais. C’était le centre du monde, ni plus ni moins.
Il m’a fallu prendre mes distances pour me rendre compte qu’on pouvait ne pas savoir situer mon petit département sur une carte, et même ne pas savoir qu’il existe. Qu’on pouvait manger de La Vache qui rit sans savoir qu’elle est fabriquée à Lons-le-Saunier. Qu’on pouvait chanter la Marseillaise sans savoir que Rouget-de-Lisle, son auteur, y est né. Tout comme mon père et ses sept frères et sœurs.
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Il attendait que nous lui permettions de s'engager là où il n'arrivait pas à aller par lui-même. Il a beau avoir vécu seul la plus grande partie de sa vie, il n'avait pas un caractère très indépendant. (...) Il avait besoin des autres. (p. 134)
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En vérité non, je ne suis pas sur qu'il ait glissé en se promenant dans la forêt et je ne peux affirmer non plus que la chute soit accidentelle. Evidemment, on ne suicide pas en se jetant depuis une falaise de trois mètres et encore moins en se laissait dévaler le long d'une piste abrupte.le problème c'est qu'en surplomb de la foret ou il a été retrouvé, il y a une autre falaise beaucoup plus grande de celle ci, d'une hauteur de près de 50 metres, juste au dessus de la pente.
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Pourtant il y a de quoi faire dans le Jura. Les photographes du dimanche s'en donnent à cœur joie, sortent le téléobjectif pour capturer les couleurs de l'automne, les cascades en éventail, un chamois juché sur un piton rocheux. Mon père n'était pas le photographe. Mon père, c'était le chamois.
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Mais il est mort là où il vivait, tout simplement. À la façon de ces paysans qui n'ont jamais quitté leur ferme et qui s'éteignent dans la chambre où ils ont vu le jour.
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Au début je me disais que j'allais faire une ou deux découvertes, un petit trésor, quelques secrets, mais plus j'avance dans ma tâche et plus je suis frappé par la cohérence de son personnage. Tout va dans le sens de ce que je sais de lui, de l'image que j'ai de lui. Tout est en accord avec les convictions qu'il affichait. Tout lui ressemble.
Il avait son univers, son monde à lui. Un monde qu'il ne s'était pas construit seul, et dont il était loin d'être l'unique représentant. Une bulle, comme il en existe d'autres, comme on en a tous. Une bulle pas totalement coupée du monde. Ce qu'on appelle un petit monde.
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