AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,83

sur 98 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Staline à la fin de sa vie, Lidia sa fidèle maitresse et Danilov, un artiste talentueux chargé d'ériger un monument à la gloire du petit père des Peuples, un trio dont les échanges constituent la trame de ce roman construit selon les règles du théâtre classique : unité d'action, de lieu et de temps.

La ténuité du propos contraste avec la richesse de la narration : sur à peine 300 pages, sont conviés maints personnages et pas des moindres, Lénine, Trotsky, Freud le Charlatan viennois (dixit), Chou en lai et Mao..., jaugés à l'aune d'un Staline arrivé à l'heure des bilans.

Ce huis clos installé dans le palais de l'un des descendants de Nicolas 1er restitue l'ambiance de suspicion et de crainte qui a marqué la période funeste des purges entre 1936 et 1950 (20 millions de morts...). Les interrogatoires de la garde rapprochée de Staline, en sont une illustration à peine caricaturale. Chaque mot, chaque construction de phrase sont de potentiels pièges qui enferment la proie désignée dans un piège infernal.

Et ce divan? le même que celui qu'utilisait Freud à Londres pour «allonger ses pigeons». Habile stratagème pour un doublé : fustiger le Viennois, tout en testant la méthode : souvenirs et cauchemars sont ainsi livrés en pâture au lecteur, lourds de révaltions sur l'histoire et sur le personnage

L'écriture contribue à la magie qui se dégage de l'oeuvre : riche et élégante, mais sans emphase, elle confère une couleur chaude à ce récit : bel emballage pour un cadeau délicat

Avertissement : il vaut mieux s'informer sur le décryptage des noms, patronymes et surnoms russes pour éviter de se noyer dans le défilé des personnages. Cela dit, on n'est pas dans Guerre et Paix...

Merci à Babelio et aux éditions Seuil pour ce partenariat

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          483
Le chat qui joue avec la souris... Ce portrait d'un Staline vieilli ( non pas en fût comme un bon vin, mais plutôt comme un vinaigre, qui vous donnerait des maux d'estomac...) se jouant de son entourage et de sa maîtresse au fil de ses souvenirs avec l'oeil aiguisé de ceux qui exercent le pouvoir est fulgurant de vérité. On y voit un homme qui sait que pour exercer sa domination sur les autres il faut se taire et ne rien montrer de ce que l'on pense, qui manie le chaud et et le froid avec une rare habileté, qui se sert des mots pour déguiser sa pensée, comme le disait si bien Talleyrand, et distiller la terreur minute après minute, tant et si bien que l'interlocuteur ne sait jamais à quoi va le mener ce qui lui est dit (goulag or not goulag, that is the question). Bref Baltassat démontre avec brio en peu de pages les rouages du pouvoir en général et de la dictature en particulier, à travers la vie d'un homme qui s'efforce de distinguer la vérité des mensonges qui lui sont servis par ceux qui ont peur de lui comme par ceux qui le flattent. Devenu mi-mégalo mi-parano à force d'exercer ce pouvoir Staline n'en reste pas moins un homme que tourmente le passé, au fil de cauchemars récurrents qu'il raconte à sa maîtresse sur un divan devenu le lit de sa vieillesse et de son impuissance. Là où les mots avaient pour Freud un pouvoir libérateur, ils enferment ici le dictateur et sa maîtresse dans une relation morbide où l'amour devient la proie du mensonge et de la manipulation réciproques. J'ai beaucoup aimé la belle écriture percutante de Baltassat, acérée, sans concession, qui nous montre la vérité d'un homme qui n'en avait aucune.
Commenter  J’apprécie          330
Palais de Likami en Géorgie automne 1950, Danilov jeune artiste moscovite de 27ans est « invité »par Staline, a présenter un projet de peinture à la gloire du petit père des peuples .Sa mère adoptive Véra Moukhina,l'artiste officielle du Parti l'a rassuré "IL est exactement comme on le dit :l'homme le plus courtois et le plus merveilleux qu'il puisse se concevoir».Unité de temps, unité de lieu,dans l'immense demeure de la station thermale de Borjomi ,un théâtre d'ombre va se jouer . Guidé par Lidia Semionova la vieille maitresse du tyran, Danilov va s'approcher très près, trop près du pouvoir.

Véritable ballet paranoïaque et délétère, nous assistons à la vie quotidienne et intime du dictateur vieillissant : Staline caresse le masque mortuaire de Lénine, Staline s'endort en écoutant sa maitresse lire à haute voix des poèmes de Pouchkine, Staline s'allonge sur le divan avec en fond sonore l'Othello de Verdi, Staline flirtant ainsi avec l'impossible bourgeoisie. Tel un choeur antique malfaisant, Vlassik, Poskrebychev et Tchoubinsky, garde rapprochée du petit père des peuples, guettent et nous ramènent chaque fois à la terrible réalité : le crépuscule du tyran sera comme toute sa vie, rouge sang.

C'est en découvrant, au cours d'une visite touristique, une copie du divan de Freud dans le palais de Likami, que Jean-Daniel Baltassat a eut l'idée de ce bon roman historique, son écriture très visuelle, opère de lents travelling cinématographiques :l'arrivée de Staline au palais ,une scène de nuit où, tandis qu' IL regarde des films américains dans le grand salon, sa maitresse prend un bain dans la piscine d'eau soufrée sous les yeux du jeune l'artiste, sont des pages saisissantes.

Baltassat utilise les travaux de l'historien Nicolas Werth sur le goulag de l'ile Nazino pour convoquer l'histoire avec un grand H et nous livrer un final terrifiant et là nous ne sommes plus du tout chez Tchekhov mais chez Stephen King .
Et ce roman, lu grace à Babelio et son opération masse critique, et également présent sur la première liste des 15 "goncourables" est assurément un des bons romans de la rentrée!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          170
Pour son neuvième roman, Jean-Daniel Baltassat nous emmène dans une drôle d'aventure, nous faisant partager l'intimité de Staline, trente mois avant sa mort. le divan de Staline ayant été adapté au cinéma par Fanny Ardant, cela a motivé la lecture de ce roman très bien écrit.

Nous sommes à la mi-novembre 1950, d'abord dans la datcha préférée de Iossif Vissarionovitch Staline, Guide et Petit Père du Monde Nouveau. Cette datcha, avec sa « vue sur la mer scintillante est une merveille. » Pourtant, il doit quitter ce lieu enchanteur pour rejoindre, toujours en Géorgie, près de la ville de Borjomi, la villa Likani, ancien palais du grand-duc Mikhailovitch.
C'est là qu'il retrouve Lidia Semionova, la belle Vedovia, qui lui lit des pages du « Charlatan viennois » pendant qu'il s'allonge sur un divan identique à celui utilisé dans le cabinet de Sigmund Freud. Avec beaucoup de détails, l'auteur montre l'incroyable déploiement de précautions pour assurer la sécurité de Staline. Celui-ci, devant quelques témoins, affecte une immense révérence envers Lénine mais l'auteur décrit bien, un peu plus loin, tout le ressentiment qu'il éprouve.
Au même moment, nous sommes au bord d'un troisième conflit mondial avec la guerre de Corée. Chou En-Laï réclame des avions russes pour contrer les offensives américaines mais Staline dit non, ce qui ne l'empêche pas de suivre de près les opérations.
Ce séjour dans le palais Likani est destiné à présenter à Staline un projet devant le rendre éternel, projet que doit mener à bien Danilov, peintre bien en cour au contraire de Kandinsky dont « les barbouillages de fainéant de l'abstraction » ne sont pas bien vus. Ce n'est pas de l'art, pas de la peinture…
Avec un constant souci du détail, l'auteur suit Lidia qui rend visite à Danilov pour l'encourager dans son projet idolâtrant un peu plus l'homme qui dirige d'une main de fer l'Urss. Les descriptions toujours très soignées nous apprennent que « le camarade Staline est insomniaque. Tant qu'il est debout, personne n'a le droit d'éteindre les lampes ni de se coucher. »
Les noms de ceux qui ont accompagné Staline dans ses combats reviennent mais les qualificatifs sont sans pitié :
« la vipère erratique Béria et l'obèse Malenkov… l'arrogance de Trotsky… » Puisqu'il y a un divan, Staline confie des rêves à sa compagne pour « jouer au Charlatan viennois. » Ainsi, le passé remonte à la surface avec tant d'horreurs et de souffrances. Staline s'offre même une séance de cinéma avec des films américains !
Le général Vlassik interroge Danilov sans concession. Staline lui dit ce qu'il pense de son projet en lui faisant toucher le masque mortuaire en bakélite de Lénine : « voilà le vrai monument d'éternité. Ça et la momie d'Ilitch dans son tombeau de la place Rouge. »

Après ça, il lui confie un dossier confirmant les massacres de millions de déportés et révélant une vérité terrible avec d'horribles et d'inimaginables souffrances.
Commenter  J’apprécie          70
Gérard Depardieu sur la couverture donne la dimension d'un grand personnage ! Mais Staline au fil du récit prend de l'épaisseur..celle d'un tyran dans une Union Soviétique dominée par son régime autocratique et violent...l'étude psychosociologique du pouvoir et de son entourage est intéressante et très documentée..ce jeu du Divan et des" méthodes capitalistes " de Freud sont traitées avec l'intérêt et le mépris d'un homme ( Staline ) qui a du se battre contre tous et tout pour régner de façon despotique sur des humains qu'il manipule, qu'il méprise et, dans ses moments de "lucidité" : il arrive à avoir un peu de "spleen" pour son passé...personnage attachant par sa démesure, son "EGO" surdimensionné !
Commenter  J’apprécie          64
La mécanique du pouvoir totalitaire a quelque chose de fascinant. Louis XIV, Napoléon, Hitler ou Staline, tous ont plusieurs traits en communs. Tous ont posé des actes politiques forts ; ils ont transformé un état en une nation incontournable. Tous ont créé un univers, un mode de vie, un courant de pensée, et même une esthétique. Mais quel que soit le soleil, jaune, rouge ou noir, il ne serait rien s'il n'y avait aucune planète pour évoluer autour de lui … sans compter les myriades d'autres satellites, tournoyant dans la galaxie politicienne.
En réalité, ce livre de Jean-Daniel Baltassat ne parle guère de Joseph Staline, le secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique. Non, c'est plutôt une galerie de portraits de ceux qui tentent de profiter de sa lumière noire. Des admirateurs, des séides, des sicaires, des arrivistes, des opportunistes, un artiste également… sans oublier, non pas une femme, mais bien LA femme, celle qui l'accompagne depuis longtemps, l'amante éternelle, l'incontournable, l'indispensable, celle qui le connaît un peu mieux que les autres membres de cet aréopage.
En 1950, Staline est un vieillard ayant perdu de sa superbe, un dictateur paranoïaque, radotant, mégalomane, l'esprit complètement embrumé par le culte de sa propre personne. Rien, n'y personne ne trouve grâce à ses yeux : ni Lénine, ni Trotsky, ni Freud, ni même le Parti (dont il devrait être l'incarnation). Par contre, Dunhill, Hollywood, les produits de luxe et autres fantaisies occidentales, décadentes et onéreuses font partie de son quotidien. le pouvoir isole. le pouvoir sclérose. le pouvoir ralentit. le pouvoir érode doucement mais sûrement.
En réalité, il ne se passe presque rien dans ce texte, mais c'est ce « presque rien» qui fait la différence. Un « presque rien » bien souvent elliptique, aux accents de nouveau roman. Un livre exigeant qui demande une attention toute particulière.
Commenter  J’apprécie          62
Dans les dernières années de sa vie, Staline ne dormait plus dans un lit mais dans un fauteuil ou sur un divan. À partir de ce fait, l'auteur a imaginé Staline découvrant, à l'intérieur d'une revue britannique, une photo du divan utilisé par Freud lors de ses consultations, en tout point semblable à celui de sa chambre au Palais Likani. À la suite de quoi, celui que Staline surnommait le « Charlatan viennois » deviendra le prétexte à des confidences, des souvenirs et des règlements de compte avec son entourage passé et présent. Un roman fouillé et très bien écrit.
Commenter  J’apprécie          40
Au début des années 50, en pleine guerre de Corée, Staline se retire quelques temps dans une résidence de Géorgie avec sa maîtresse de longue date (La Vodieva) et un jeune peintre ambitieux (Danilov).
Alors que culte de la personnalité est à son apogée, l'artiste est chargé de concevoir le monument (1) dédié à la gloire éternelle du Petit Père des Peuples, le « vojd » comme on l'appelle (le guide en VO, c'était la mode à l'époque).
À cette époque, vieillissant et s'approchant de sa fin, Iossif Vissarionovitch Djougachvili est sans doute l'homme le plus fort et le plus craint de la planète.
Il a vaincu l'enfer nazi, il manipule chinois et américains en Corée, …
En tout cas on le sait bien, il terrorise son peuple et ses proches. Même sa fidèle maîtresse le craint, qui sait pourtant tout de lui.
Seule l'ombre inquiétante de son dernier rival, Beria, plane encore depuis Moscou jusque sur la résidence de Géorgie (2).
Les premiers chapitres de ce Divan de Staline excellent à transcrire l'attente, le règne de la terreur et cette crainte de l'homme d'acier (Staline en VO) : bien avant même l'arrivée du maître, tous tremblent comme les feuilles à l'automne et les rivalités de cour entre les colonels et les généraux proches du pouvoir vont bon train. Tel le candide de service égaré dans l'antre de l'ogre, le pauvre artiste Danilov nous emmène nager en eaux troubles.
L'écriture riche et puissante de Jean-Daniel Baltassat accentue encore cette impression de se retrouver à la cour d'un roi soleil omnipotent. Il ne faudrait pas grand-chose pour qu'on tremble de crainte nous aussi, dans notre fauteuil, en attendant que la police secrète frappe à la porte et viennent poser quelques questions sans bonne réponse. Heureusement ouikipédia nous confirme que Staline est bien mort en 53, ouf, c'est fini.
Mais non, ce n'est pas un thriller politique : le petit père Staline est venu se reposer, souffler un peu entre deux purges ou deux guerres.
Il est venu jouer à la psychanalyse avec sa maîtresse et confidente, La Vodieva, c'était même elle qui était chargée d'amener les livres interdits.
Freud est bien sûr un suppôt abhorré de l'occident dégénéré et capitaliste : Staline le surnomme le charlatan viennois.
Mais Staline est aussi fasciné par ces travaux au point d'avoir fait installer dans sa résidence, un divan qui, jusqu'aux coussins, est l'exacte réplique de celui du Charlatan, repéré dans un magazine occidental ! Savoureux.
Pour autant les amateurs de psychanalyse seront déçus : l'épisode du divan où La Vodieva joue les interprètes de rêve amateurs tient finalement peu de place dans cette histoire.
Car somme toute, voici un roman bien surprenant qui prend intelligemment le lecteur à contrepied des attentes convenues : on y parle beaucoup du divan mais peu de psychanalyse, beaucoup du passé mais peu de l'histoire soviétique, beaucoup de peinture et sculpture mais peu du fameux mémorial, …
Alors ? Alors on côtoie longuement et agréablement (en dépit du contexte !) les personnages de ce huis-clos à la campagne, presqu'une pièce de théâtre : le jeune artiste ambitieux, la maîtresse fidèle (savoureux et sensuel portrait de dame) et un dictateur effrayé par lui-même et les démons et les fantômes qui jalonnent sa carrière. Dom Juan et son Commandeur, dans un tout autre registre.
Ce sont d'ailleurs ces démons et ces fantômes (et il y en aura des terribles) qui viennent hanter les rêves de Staline. D'où le divan.
Iossif Vissarionovitch Djougachvili apparait ici comme désincarné, presque schizophrénique, et finalement au service et à la merci d'un Staline qu'il a lui-même créé. Staline parle de Staline comme s'il était un autre.
Le propos de Baltassat n'est évidemment pas de réhabiliter le portrait d'un bonhomme qui serait aimable, tendre et sympathique mais qui aurait été maltraité par l'Histoire.
Non bien sûr, mais on peut s'essayer à imaginer ce que pouvaient être la vie intime et les tourments intérieurs d'un dirigeant hors du commun.
Non bien au contraire, et on apprendra encore des histoires des plus terribles sur une Histoire déjà terrible … mais stop, on ne vous en dit pas plus !
Tout au long d'une lecture fort agréable et d'une belle écriture (3), Jean-Daniel Baltassat nous aura menés habilement et intelligemment par le bout du nez pour nous amener là où il voulait.
Une belle histoire, brillamment contée, comme une parenthèse dans l'ombre et les failles d'un monstre.
--------------------------------------------
Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cette lecture de la rentrée littéraire !
--------------------------------------------
(1) - le monument glorieux devait se dresser sur la Place Rouge, le long du Goum, juste en face du mausolée de l'ennemi juré.
(2) - paradoxalement Béria ne survivra pas à la disparition de Staline en 53 …
(3) - malgré quelques effets un peu trop répétés comme cet usage du 'on' qui donne un peu de distance ou encore ces dialogues interrompus qui donnent du rythme - décidément trop de nos auteurs français se croient obligés de suivre cette mode qui consiste à se différencier par l'abus d'un tic de langage - d'autant plus inutile que la prose de Baltassat ne manque justement ni de style ni de panache
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/2..
Commenter  J’apprécie          40
Livre reçu dans le cadre de Masse critique.

Russie,novembre 1950, à la veille de son soixante dixième anniversaire , Iossif Vissarionovitch Staline est dans sa datcha préférée,au bord de la mer Noire,dont "le jardin n'est qu'une pente parcourue d'escaliers mais dont la vue sur la mer scintillante est une merveille".
Auprès de lui,le major général Alexandre Nikolaïevitch Poskrebychev, directeur de la Section Spéciale du Comité Central.(!)
Quelques appels téléphoniques pour préparer le Palais Likani,tout au fond de sa Georgie natale où Iossif Vissarionovitch "veut aller se divertir pour une poignée de jours"
Là-bas,le camarade Valery Yakovlevitch Danilov,jeune peintre talentueux de la Nation,est installé dans l'ancienne remise aux calèches ;c'est son nouvel atelier pour exécuter son gigantesque projet à la Gloire du Père.
A attendre Staline dans le Palais,il y a aussi Lidia Semionava,sa superbe maîtresse depuis plus de vingt ans qui a aussitôt répondu à son appel et qui lui a recommandé Danilov.
Tout est en place:le Jeu peut commencer.
Je n'ajoute rien:c'est écrit sur la 4è de couverture.

J'ai particulièrement apprécié que chaque personnage ait droit à son chapitre de présentation. C'est plus facile à suivre.
J'ai aimé le style,imagé,parfois ironique,avec des formules qui font sourire:"le regard épaisseur de fil entre ses paupières d'insomniaque"; le major "expert en poids et mesure du silence du Patron"
Et la poésie des couleurs du ciel.......(p. 34)
J'ai lu avec plaisir,tout de suite intéressée ,découvrant un Staline tendre et affectueux avec sa Lidia,ce qui me laissait croire à une pure fiction. Mais,dès la deuxième moitié du roman,une tension, une inquiétude latente..........Où l'auteur va-t-il nous conduire ?
C'est ce que je vous invite à découvrir.
Un livre de qualité ,donc,que je conseille.

Un grand merci à Masse critique et aux éditions le Seuil.

(je n'ai pas de blog)



Commenter  J’apprécie          40
Danilov est un jeune artiste dans la Russie de 1950, qui va un jour croiser la route de la belle et intrigante Vodieva, maîtresse de longue date de Staline. Offre lui est faite de réaliser un monument à la gloire éternelle du "Petit père du peuple". C'est donc emplie d'espoir qu'il part rejoindre Staline et sa maîtresse, dans sa Datcha, en Géorgie. Dans le bureau, un canapé identique à celui dont se sert Freud, "le charlatan" comme l'appelle Staline qui le déteste autant qu'il l'admire, voit s'allonger le tyran qui prend plaisir à se remémorer ses rêves, ses femmes, sa mère, Lénine, ... qu'il raconte à la belle Vodevia installée sur le fauteuil. Un homme qui ne vieillissant mais formidablement intelligent qui ne peut se permettre de montrer la moindre faiblesse.Même usé par la vie, Staline marque un goût certains pour le jeu et à l'art d'habiller la vérité comme de régler les destins qui ne laisse pas de place au hasard ...

C'est un roman fort détaillé qui livre un portrait précis de Staline. On y découvre un homme féru de cinéma américain, aimant le tabac et le cognac. D'une certaine paranoïa qui peut d'un claquement de doigt faire déporter un individu. Un homme d'ombres et de lumière qui s'attache aux femmes qu'ils fréquentent allant même jusqu'à leur être fidèle mais qui n'hésite pas à s'en débarrasser lorsqu'elles ont fait leur temps, un homme qui lorsqu'il déteste, aime. Un homme qui est revenu de l'enfer contre toute attente et d'une trempe peu commune. Un homme à la fois impitoyable et fragile ...

Au delà du portrait de Staline que nous livre l'auteur et qui nous apparaît bien plus complexe qu'il n'y parait, j'ai apprécié tout le travail de documentation à laquelle s'est livré l'auteur. On y apprend les conditions de déportations de certains individus considérés comme ennemis de l'état et l'horreur de cette déportation dans l'île de Nazino. Autant la première partie du livre est marquée par certaines longueurs autant la seconde partie se lit dans un souffle.

Un livre particulièrement intéressant !
Lien : http://depuislecadredemafene..
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (177) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3191 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}