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EAN : 9782702162811
336 pages
Calmann-Lévy (18/08/2021)
4.27/5   11 notes
Résumé :
Cette année-là, la pluie de novembre fait déborder la Seine. Rien qui empêche Mikelangelo, admirable faussaire et grand peintre ignoré, de trouver enfin ce bleu de miel qui achèvera le ciel de sa fresque, sa grande œuvre accomplie soixante mètres sous la colline de Passy et du Trocadéro et loin des regards de tous.

Mais Hasard et Destin jouent avec son impatience. Ils mettent sur son chemin six voyageurs égarés dans le ventre de Paris, en route pour l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Et je referme ce livre avec un pincement au coeur. Jean-Daniel Baltassat est un excellent conteur. le Dessous et ses habitants sont devenus mes amis durant ces quelques jours.

Mikelangelo peint une fresque dans sa Chapelle sous le Trocadéro à Paris. Il mène une vie pépère avec son rat, Jozef. Il a de bons amis et jure beaucoup. C'est un polonais, à la mort de ses parents, il s'est installé en France.

Un beau jour avec Jozef, il sauve deux migrants en mauvaise posture, les guide vers une sortie et s'aperçoit qu'ils sont six adolescents : cinq filles et un garçon.

D'un seul coup, son passé, ses galères vont se faire plus présents. Qui sauve une vie en devient responsable dit-on. Lui aussi n'était pas seul. Ainsi commence une jolie histoire d'entraide entre un homme, des migrants et un rat.

Dans des souterrains menacés par une crue de la Seine, si certains trouvent quelques jours de répit, d'autres, les rats fuient l'eau et cherchent à se sauver.

Un très beau parallèle entre deux espèces en proie à la peur. Une histoire où l'amitié est au rendez-vous car Mikelangelo est vite débordé et la bonne volonté n'est pas toujours suffisante mais une bonne action en entraîne une autre.

Une histoire des dessous de Paris, une histoire qui montre l'intelligence des rats, une histoire où la bienveillance est au rendez-vous.

Une réflexion sur nos comportements parfois nous fermons les yeux et un beau jour la réalité nous rattrape.

Un énorme plaisir de lecture.

Merci aux éditions Calmann-Lévy de leur confiance

#Une folie de rêves#NetGalleyFrance
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Mikelangelo est un vrai faussaire, c'est à dire qu'il peint de vrais faux tableaux. Depuis trente ans, il vit sous terre et peint, quelque part entre Passy et le Trocadero. Il se souvient, surtout, de sa jeunesse, là-bas, au loin, de sa mère, de ce qu'il a subi. Il se souvient et il essaie de retrouver, en peignant sa fresque, ce bleu qui était celui de ses souvenirs d'enfance. Il essaie aussi de se souvenir du visage de sa mère, le visage d'avant, avant tout ce qui s'est passé. Il connaît très bien le labyrinthe qui circule sous la capitale, ces circuits méconnus, que certains touristes, certains curieux empruntent pourtant. Il sait qu'il sera rarement dérangé.

Et pourtant ! Un jour, ce sont cinq jeunes filles et un garçon qui se perdront sous terre. Elles sont jeunes, très jeunes, et elles en ont déjà beaucoup trop vus. La mort, la violence, elles connaissent. Elles en ont trop vu, elles ont trop enduré. Elles et Hakim ont pourtant un rêve, gagner Youké, là-bas, poursuivre le chemin que d'autres n'ont pas pu emprunter, parce que la mort les en a empêchés.

S'apprivoiser, c'est le mot qui convient pour dire la relation entre ces jeunes que la société a déjà bien amoché et Mikelangelo, qui n'est pas tellement mieux. Il a simplement davantage d'expérience. Il ne promet rien, pas grand chose, trois jours de répit pour ces grands adolescents, jeunes adultes, qui ont déjà trop vécu. le lecteur se rappelle alors quels sont les besoins élémentaires d'un être humain : dormir dans un endroit sûr, manger un vrai repas, boire, pouvoir se laver, se vêtir d'habits propres, se soigner aussi. Cela peut paraître banal, c'est pourtant terriblement compliqué pour beaucoup trop de personnes. Ce qu'ils ont vécu avant, ce que Mikelangelo a vécu sera raconté de manière implicite. Il n'est pas besoin, pour ressentir de la compassion pour des personnes, de montrer la violence, la douleur, la cruauté ordinaire avec forces détails. Les mots les plus simples suffisent à en exprimer les conséquences.
Une belle rencontre.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Dans le Dessous parisien, il n'y a pas que des caves, égouts, catacombes désertés. Il y a parfois des vadrouilleurs en mal de sensations fortes, et il y a aussi Michelangelo, ancien peintre faussaire polonais sexagénaire, arrivé en France depuis désormais de nombreuses années, installé en partie dans ce Dessous pour y réaliser la fresque de sa vie, au sens littéral comme artistique. Cette fresque gigantesque, mélange de peinture et d'objets collés, y est quasi terminée, ne restant plus qu'à ajouter le ciel bleu miel des souvenirs de l'artiste, teinte qu'il a enfin réussi à obtenir. Mais c'est sans compter sur une rencontre qui va bouleverser sa routine, celle des girls, adolescentes entre 16 et 18 ans, arrivées à Paris clandestinement pour se rendre ensuite à Youké, s'étant elles-mêmes rencontrées au gré de leurs errances dans la capitale : Maalu, Syrienne ; Nadira, Béninoise ; Sila, Sri-Lankaise ; Winnie et Zenaï, Soudanaises ; girls accompagnées d'un garçon, Hakim, le frère de Maalu, quant à lui d'une douzaine d'années. Ce qui va bouleverser Michelangelo, c'est que ces adolescents, tout comme lui de nombreuses années auparavant, connaissent l'exil forcé, qui pousse à fuir son pays et tous les traumatismes qui y ont eu parfois eu lieu, pour une vie censément meilleure, loin des guerres, des morts, des violences.

Alternant les chapitres entre notre peintre, les adolescents, et d'autres habitants du Dessous pour le moins inattendus, Une folie de rêves est un roman riche, tant sur le fond que sur la forme, habilement construit et narré, rendant touchant et crédible chaque personnage, tout autant à travers son passé, subtilement esquissé, qui laisse pressentir toute la violence de celui-ci, qu'à travers son présent, qui laisse transpirer ce passé dans chaque parole, dans chaque geste, dans chaque crainte ou inquiétude pouvant prendre des proportions terribles. Les thèmes de l'exil, et de l'immigration en conséquence, y sont abordés avec un réalisme criant, qui se doit d'être raconté pour comprendre ce que peut être le quotidien des nombreux réfugiés adolescents qui survivent tant bien que mal en France, notamment à Paris, réalisme transfiguré progressivement en une belle espérance, là où l'on ne l'attend d'ailleurs pas forcément, faite de peurs qui s'apprivoisent, de confiances qui se gagnent, de bonnes âmes, d'individus pour qui la philanthropie n'est pas un vain mot, Michelangelo en tête. Et si le rêve d'une vie meilleure, finalement, n'était pas toujours non plus un vain mot ? C'est tout ce que l'on peut souhaiter.

Je remercie les éditions Calmann-Levy et NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce lumineux roman.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Mikelangelo, artiste peintre, ayant percé dans le milieu grâce à ses talents de faussaire, achève une vraie oeuvre personnelle dans le ventre de paris à 60m sous terre dans une chapelle tout confort qu'il a aménagé et agrémenté d'une fresque monumentale dont la peinture d'un ciel bleu de miel est sa préoccupation actuelle. Il cohabite sous terre avec les rats, dont Jozef qu'il a adopté et qu'il promène sur l'épaule. Sa vie bascule lorsqu'il rencontre cinq jeunes femmes et un jeune garçon errant dans Paris à la recherche d'un abri et de quoi manger en s'efforçant d'échapper aux « faiseurs-de- putes » et dont l'objectif est d'atteindre « Youké ». L'auteur, avec un grand talent de conteur nous embarque dans une aventure humanitaire pleine de charme et d'imprévu en y associant les résidents permanents du sous sol, les congénères de Jozef. Une belle découverte bourrée d'humanité, de fantaisie et d'une surprise finale.
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Des torrents d'humanité déferlent dans le Dessous, de la sensualité à fleur de moustache, beaucoup d'amour et de rêves s'y télescopent.
Un refuge, un havre de paix, mais aussi un lieu festif et ravitaillant, la Chapelle nous offre un condensé d'amour, de bienveillance et d'échanges.
C'est un livre truculent et calme, joyeux et triste, pluvieux et plein de soleils, où on est déboussolés par les profondeurs, sans idée de la bonne direction pour rejoindre son but.
On y est attaché comme à la vie, triste de l'avoir fini, mais ravi du voyage que Jean-Daniel Baltassat nous a emmené faire, nous offrant une autre vision du monde, voire nous réconciliant un moment avec lui.
Merci pour ce pur moment de bonheur!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mikelangelo y avait déjà peint ici et là des étoiles et fait voler des anges, succubes et incubes, les infernaux comme les sauveurs. Mais enfin, enfin, le jour, la nuit, l'heure étaient venus de répandre délicatement le bleu du ciel sousleurs ailes et entre leurs griffes ! La clef de tout.
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Si jamais tu dois errer dans Paris, avait-elle expliqué à Nadira, va dans les quartiers à l'ouest des Champs-Élysées.Y a pas de rues plus sûres. Ceux qui cherchent des filles pour en faire des putes y vont pas. Dans ces quartiers-là, ils craignent trop. Quand les gens voient des gueules de malfaisants, ils appellent la police.
La police, les filles devaient l'éviter aussi. C'était plus facile que d'éviter les faiseurs-de-putes, assurait Tamar.
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Il savait très bien à quoi il ressemblait dans cette blouse : un vieux type ventru muni d'une tête d'ogre. On aurait pu croire son nez taillé dans du bois, mais ses yeux n'avaient rien perdu de leur pouvoir. En bien ou en mal. Ses cheveux, longs et épais, n'avaient pas blanchi non plus. Ils lui balayaient les joues et la nuque et, selon les moments, lui donnaient la grâce d'une femme ou la figure d'un excité. Tout cela lui convenait très bien.
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Elle vous arrivait dans les yeux comme un charivari de visages, de lieux, d’objets, de matières et de couleurs. Un flot de vie mouvante déployé sur quinze mètres de long et s’envolant à quatre ou cinq mètres de hauteur.
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