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Citations sur Pierrette (41)

Rogron était resté premier commis, il ne comprenait pas l’ensemble de ses affaires : l’intérêt personnel, le plus grand véhicule de l’esprit, ne lui avait pas fait faire un pas.
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Le but de toute société sera toujours d'amalgamer des gens de fortune, d'éducation, de mœurs, de connaissances et de caractères semblables.
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Ce colonel, gros homme court, portait d’énormes boucles à ses oreilles, cependant déjà garnies d’une énorme touffe de poils. Ses favoris épars et grisonnants s’appelaient en 1799 des nageoires. Sa bonne grosse figure rougeaude était un peu tannée comme celles de tous les échappés de la Bérésina. Son gros ventre pointu décrivait en dessous cet angle droit qui caractérise le vieil officier de cavalerie. Gouraud avait commandé le deuxième hussards. Ses moustaches grises cachaient une énorme bouche " blagueuse ", s’il est permis d’employer ce mot soldatesque, le seul qui puisse peindre ce gouffre : il n’avait pas mangé, mais dévoré ! Un coup de sabre avait tronqué son nez. Sa parole y gagnait d’être devenue sourde et profondément nasillarde comme celle attribuée aux capucins. Ses petites mains, courtes et larges, étaient bien celles qui font dire aux femmes : " Vous avez les mains d’un fameux mauvais sujet." Ses jambes paraissaient grêles sous son torse. Dans ce gros corps agile, s’agitait un esprit délié, la plus complète expérience des choses de la vie, cachée sous l’insouciance apparente des militaires, et un mépris entier des conventions sociales.
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La province est la province : elle est ridicule quand elle veut singer Paris.
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Les hommes passent pour être bien féroces et les tigres aussi ; mais ni les tigres, ni les vipères, ni les diplomates, ni les gens de justice, ni les bourreaux, ni les rois ne peuvent, dans leurs plus grandes atrocités, approcher des cruautés douces, des douceurs empoisonnées, des mépris sauvages des demoiselles entre elles quand les unes se croient supérieures aux autres en naissance, en fortune, en grâce, et qu’il s’agit de mariage, de préséance, enfin des mille rivalités de femme.
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N’est-ce pas un fait remarquable et digne également et de l’attention des philosophes et des indifférents, que la perfection séraphique des jeunes filles et des jeunes gens marqués en rouge par la Mort dans la foule, comme de jeunes arbres dans une forêt ?
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J'ai malheureusement oublié qu'il y a toujours un fripon non loin d'une dupe, et que la sottise attire toujours un homme d'esprit de l'espèce des Renards.
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Il savait ergoter, parler ; il ne manquait ni de trait ni d’images ; il était instruit, retors. Accoutumé à tout concevoir par son désir de parvenir, il pouvait devenir un homme politique. Un homme qui ne recule devant rien.
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Quand ses amis, ses compères les rouliers ou ses habitués lui demandaient ce qu’il comptait faire de ses enfants, le père Rogron expliquait son système avec une brièveté qui avait, sur celui de la plupart des pères, le mérite de la franchise.
- Quand ils seront en âge de me comprendre, je leur donnerai un coup de pied, vous savez où ? en leur disant : « Va faire fortune ! » répondait-il en buvant ou s’essuyant les lèvres du revers de sa main.
Puis il regardait son interlocuteur en clignant les yeux d’un air fin :
- Hé ! hé ! ils ne sont pas plus bêtes que moi, ajoutait-il. Mon père m’a donné trois coups de pied, je ne leur en donnerai qu’un ; il m’a mis un louis dans la main, je leur en mettrai dix : ils seront donc plus heureux que moi. Voilà la bonne manière. Eh ! bien, après moi, ce qui restera, restera ; les notaires sauront bien le leur trouver. Ce serait drôle de se gêner pour ses enfants !… Les miens me doivent la vie, je les ai nourris, je ne leur demande rien ; ils ne sont pas quittes, eh ! voisin ?
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Cette vieille fille, à l’oreille si alerte, se présentait dépouillée des artifices en tout genre qu’elle employait pour s’embellir : elle n’avait ni son tour de faux cheveux ni sa collerette. Elle portait cet affreux petit sac en taffetas noir avec lequel les vieilles femmes s’enveloppent l’occiput, et qui dépassait son bonnet de nuit relevé par les mouvements du sommeil. Ce désordre donnait à cette tête l’air menaçant que les peintres prêtent aux sorcières. Les tempes, les oreilles et la nuque, assez peu cachées, laissaient voir leur caractère aride et sec ; leurs rides âpres se recommandaient par des tons rouges peu agréables à l’œil, et que faisait encore ressortir la couleur quasi blanche de la camisole nouée au cou par des cordons vrillés. Les bâillements de cette camisole entr’ouverte montraient une poitrine comparable à celle d’une vieille paysanne peu soucieuse de sa laideur. Le bras décharné faisait l’effet d’un bâton sur lequel on aurait mis une étoffe. Vue à sa croisée, cette demoiselle paraissait grande à cause de la force et de l’étendue de son visage, qui rappelait l’ampleur inouïe de certaines figures suisses. Sa physionomie, où les traits péchaient par un défaut d’ensemble, avait pour principal caractère une sécheresse dans les lignes, une aigreur dans les tons, une insensibilité dans le fond qui eût saisi de dégoût un physionomiste.
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