Il n'existe pas de cursus scolaire pour devenir parent, pas de diplôme non plus : je ne suis pas sûre que je l'aurais. Etre un bon parent, c'est quoi au fait ? vouloir le mieux pour ses enfants, mais quel mieux : le leur ou le nôtre ?
Ce roman m'a touché, mis en colère, énervée ... ça fait beaucoup pour un roman : c'est plutôt bon signe, ça veut dire que ça remue. Il commence par le serment d'
Hippocrate, celui que connait tout médecin.
Roxanne est une élève, une bonne élève, une très bonne élève, tellement douée qu'elle intègre un lycée prestigieux, Sully, en première S3, porte ouverte aux prépa mathématiques. Les prépas, c'est là qu'il faut aller dixit ses deux parents, divorcés, seul sujet sur lequel ils sont d'accord.
Roxanne vit avec sa mère, Mélanie, altiste, sur Paris, dans une maison du 19ème arrondissement. Mélanie est très occupée par son métier, Roxanne est souvent seule : elle est d'une certaine façon le pilier de sa mère dans un rôle inversé, suite au divorce. le père de la jeune fille, Cyril, bel homme, vit dans le sud de la France, à Sète. Sa compagne, Manon, est enseignante et la fille de celle-ci, Claire, est une belle jeune fille qui a intégré HEC avec aisance. C'est une personne chaleureuse, aidante auprès de laquelle Roxanne se sent bien pour une fois. Roxanne se sent responsable du divorce de ses parents et lorsqu'un psychiatre lui a proposé une thérapie et des médicaments, sa mère, Mélanie a fait des pieds et des mains pour qu'elle arrête l'un et l'autre.
Roxanne a des amis : Rose, aux parents très à l'aise, peu présents et qui flirte avec le danger et les grosses bêtises, Lyna,Ferdinand dit Ferdi, son pote, son "frangin" et Théo, son "petit copain", très volatile.
Les enseignants du lycée sont durs, implacables, les préparent à la suite : Roxanne se sent mal à l'aise, seule malgré ses amis et son corps parle en déclenchant une acné carabinée qui ne se soigne qu'avec un médicament très spécifique, qui exige un suivi médical et psychiatrique serré. Roxanne lutte contre sa mère qui ne veut pas qu'elle prenne ce médicament et contre son père, qui lui, n'est pas satisfait tant que sa fille n'est pas "belle" en plus d'être une bête à concours. Personne n'entend Roxanne qui coule.
Nous alternons les différentes parties du roman, des mouvements musicaux au sein desquels Roxanne se raconte en 2017, ainsi que François, médecin cardiologue, en 2019. Chaque chapitre s'ouvre sur un extrait de chanson de rappeur qui rythme le texte.
François, le médecin, est lui père d'un fils, Romain, qui fait de la résistance (soutenu par sa mère, Laurence) devant le parcours scolaire prestigieux que veut lui imposer son père. François doit passer devant le conseil de l'ordre pour une faute et le destin de François et celui de Roxanne se joignent, tous les deux victimes ...
J'ai détesté les deux parents de Roxanne, ses deux grands dadais autocentrés, incapable de voir la "richesse" de leur fille. J'ai aimé François qui rectifie le tir avec son fils et découvre ainsi le potentiel de celui-ci. J'ai eu la sensation d'un manque de mot, de vrais mots et d'empathie. Roxanne se blinde, Roxanne essaie de faire comprendre à sa mère son mal être avec les rappeurs de la nouvelle génération, sa mère qui vit dans un univers parallèle, le sien et tente peut être de se réaliser par le biais de Roxanne d'un point de vue scolaire, une revanche sur le divorce, une revanche sur son conjoint, ingénieur qui l'a quitté, un "jeu"/"je" très cruel où Roxanne risque de prendre la tangente (en maths, c'est normal).