AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 24 notes
5
4 avis
4
7 avis
3
1 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Années 60, sud de l'Allemagne, un petit bled, un trio d'enfants, un trio soudé à vie.
Aja, une petite fille pas comme les autres, une maman, Évi qui invente des histoires à défaut de les lire,.....ne cache pas ses bleus et noue ses cheveux ébouriffés avec des bandes de tissu et un papa, Zigi,qui ne porte pas de chaussure, gagne sa vie dans un cirque et ne rentre chez lui qu'une fois par an...." Seri", la petite copine d'Aja, nous raconte leur histoire.....Un petit garçon, Karl, suite à un drame familial, les rejoindra par "les jours clairs" d'une enfance, au cours desquels ils regardaient leur monde sans avoir de doute.....Les accompagne,trois mères seules, Évi, Ellen, Maria, et le pére de Karl, seul aussi, Zigi remplissant ses fonctions paternelles que temporairement. Etrange compagnie, étranges relations.....et....les jours clairs de l'enfance s'estomperont peu à peu avec le plongeon dans l'âge adulte, se heurtant aux vérités et secrets révélés et effaçant à jamais les illusions inventées .

Une histoire très poétique, pleine de charme, où la noirceur des événements et circonstances n'enlève à aucun moment l'infinie douceur qui enveloppe le récit et ses protagonistes qui semblent vivre hors du temps dans un cocon, pourtant des plus spartiates. Communiquant entre eux qu'avec trés peu de mots et même en silence, chacun porte sa croix, mais une sensibilité profonde commune à tous, crée des vrais liens d'amour et d'amitié. Trés émouvant.

Bànk nous croque des portraits et scènes délicieuses, foisonnant de détails, tout juste sortis des albums de photos en noir et blanc du milieu du siècle dernier. La photo est d'ailleurs un des détails de la toile de fond. C'est son troisième livre que je viens de lire, et c'est toujours avec beaucoup de finesse et de sensibilité qu'elle nous raconte l'insoutenable légèreté et complexité de la vie et des relations humaines.
Un livre dont la photo de couverture est magnifique, avec ces trois enfants sautant dans l'eau dans toute l'insouciance de leur âge.
Un livre dont on déguste chaque mot, chaque phrase...."Je garde les jours clairs, je rends les sombres au destin"........
Commenter  J’apprécie          661
Singulier triangle amical que forment à première vue Seri, Aja et Karl, trois enfants qui grandissent dans une petite ville du Sud de l'Allemagne dans les années 60. La vie est douce, en apparence et ils profitent des jours clairs de l'enfance, leitmotiv qui revient jusqu'aux trois quarts du roman. Évi, la mère d'Aja , excelle à créer une atmosphère poétique et champêtre dans sa maison minuscule, malcommode, mais ô combien accueillante.
La narratrice, Seri, remarque cependant : "Karl, Aja et moi n'avions pas de père, du moins pas comme d'autres enfants avaient des pères. Nous avions nos mères , avec leurs secrets silencieux qu'elles protégeaient comme des trésors."
Ces secrets, à l'orée de l'âge adulte, les trois amis les découvriront à l'occasion d'un séjour en Italie. C'est là aussi qu'apparaitront des fêlures, peut être irréversibles dans ce qui les unit.
Roman d'atmosphère, Les Jours clairs est un texte qu'il faut prendre le temps de savourer, de laisser infuser. Il distille un charme qui opère d'emblée. On découvre au détour d'une phrase,lâchée mine de rien, une information d'importance, évitant ainsi tout pathos. On devine la trahison, mais rien n'est jamais clairement mentionné. Les épreuves rapprocheront petit à petit les mères, mais sans rien de théâtral.Des attentions, des gestes minuscules mais qui ont une importance extrême pour ceux qui sont dans la peine, tout est délicat, poétique. Un roman marqué par la perte mais qui n'en reste pas moins d'une formidable luminosité.
Les jours clairs fait partie de ces livres qu'on quitte à regret et pour mieux prolonger ma lecture, je me suis même mise à lire à mi-voix le dernier chapitre de ces 539 pages...

Et zou, sur l'étagère des indispensables !
Commenter  J’apprécie          50
C'est un roman porté par la grâce.
Un roman dont la lenteur et la minutie vous imprègnent d'une doux ravissement, et de l'envie que cela ne s'arrête jamais.
Un roman qui vous enveloppe et vous envoûte, phrase après phrase, sans que vous sachiez où il vous emmène, mais ce n'est pas la destination qui importe, ici, ce sont les chemins empruntés.

Les jours clairs, ce sont ceux de l'enfance, plus précisément l'enfance d'Aja, de Karl et de Seri, la narratrice, dont la voix nous replonge dans les souvenirs de leurs jeunes années passées à Kirchblüt, petite ville d'Allemagne du sud, où ils avaient noué une amitié solaire.

Au centre du trio, Aja, petite fille dont la singularité attire et séduit, et Evi, sa mère, une maman pas comme les autres, aussi grande qu'Aja est petite, qui parle avec un accent et ne prend même pas la peine de camoufler les bleus que sa maladresse parsème sur ses jambes, qui marche comme si le monde devait naturellement s'écarter devant elle. Evi la bienveillante et la discrète, sans cesse préoccupée du bien-être des autres, dont la simplicité et la gaieté agissent comme un aimant sur tous les enfants de Kirchblüt, qui se retrouvent immanquablement, aux beaux jours, devant le portail branlant de sa bicoque pourtant située aux confins de la ville.

Les jours clairs, ce sont ceux du bonheur, dont l'écrin fut le jardin d'Evi, avec ses tilleuls entre les branches desquels avaient été tendus des draps pour que les enfants s'y balancent, ses poiriers et ses coquelicots, et surtout, les échos laissés par les rires et les cris des trois jeunes amis, par le souffle de leurs silhouettes bondissantes. Un bonheur à son comble lorsque Zigi, le père d'Aja, était de retour. Travaillant le reste de l'année dans un cirque, de l'autre côté de l'atlantique, le printemps le faisait rentrer à Kirchblüt, le temps de retaper vaguement la maisonnette familiale, d'apprendre à Aja à faire du vélo, d'émerveiller tous les enfants de la bourgade en jonglant avec des assiettes ou en marchant sur les mains. A l'automne, il repartait sur une dernière pirouette, les pieds glissés dans ses chaussures sans chaussettes, semant dans le coeur de sa petite fille une amère tristesse.

Les mères s'apprivoisent elles aussi peu à peu, font céder cette distance inconnue des enfants, mais que s'imposent les adultes face à l'inconnu, et à la différence. Evi, Ellen et Maria forment ainsi un second trio, placé sous les auspices de l'entraide et de la sollicitude, unissant leurs solitudes sans jamais se montrer intrusives. A eux tous, ils forment comme un microcosme protégé des agressions extérieures par l'indéfectible solidarité qui les unit, et qui leur permettra de surmonter les tragédies passées ou à venir.

Avec une pudeur et une délicatesse qui confèrent au texte son ensorcelante douceur, Zsuzsa Bánk fait affleurer, sous la lumière de la candeur enfantine, le retentissement des drames qui touchent ses personnages, et parvient à nous faire toucher l'indicible du doigt, la capacité des êtres à recomposer le monde et le temps pour surmonter leurs fêlures, la façon dont les acquis de l'enfance -les amitiés, les moments de joie, mais aussi de douleur- constituent les fondations qui vous portent et vous déterminent.

Un grand moment de beauté et d'émotion...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          30
C'est long et c'est bien. Gros coup de coeur
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (63) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
415 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}