Je vais peut-être me faire quelques ennemis dans le monde de la SF et du Space Opera en particulier, mais il faut présenter les choses comme elles sont ressenties.
Avertissement : il est indispensable de lire ce livre par grandes "bouffées", un peu comme on part en randonnée pour une demi-journée. Donc il faut se bloquer quelques heures et lire au minimum par paquets de 50 pages. Ce n'est pas ce que j'ai fait et ma lecture en a pâti. Dans le doute, je "surnote" en ajoutant une étoile.
Néanmoins, ce livre est tout de même une grosse déception.
Je dois donc avouer que je n'ai pas compris s'il y avait quelque chose à découvrir ou s'il fallait simplement suivre des histoires mâtinées de space opera. L'
excession elle-même ne semble qu'un objet pas plus intéressant que cela. C'est dommage, elle aurait pu faire un beau roman à elle seule (humour) !
Tout d'abord nous sommes malmenés d'un sujet à un autre en parallèle, souvent dans de trop courts chapitres, sans jamais voir les liens entre eux. Et à la fin il n'en reste qu'une obscure réunion des protagonistes - puisqu'il le fallait - mais aucune grande surprise. Pire, il est difficile de s'y retrouver dans tous ces personnages, dont beaucoup de vaisseaux spatiaux qui sont les IA et véritables héros du livre.
Héros auxquels il est très difficile de s'attacher, aux pensées trop uniformes malgré quelques sorties de piste, jamais rattrapés par les humains et non-humains (relativement originaux).
Ensuite, Banks a écrit des phrases très, très lourdes et pénibles à lire. Il faut souvent y revenir à deux fois pour comprendre. Il arrive que le personnage dont il est question depuis le début d'un chapitre ne soit souvent clairement désigné qu'au bout d'une page ou deux. Déroutant.
Nous sommes perdus dans l'espace et l'infini, sans accrocher à un mystère et des rebondissements qui, finalement, ne sont pas si extraordinaires que cela. Ce n'est qu'à certains moments que ça dérape de manière très agréable avec des inventions géniales et fort plaisantes ou de belles phrases. Mais elles sont trop disséminées, nous ne faisons que les effleurer et c'est bien dommage. le reste ne ressemble qu'à des descriptions de sous-histoires dont certaines sont franchement pénibles.
Grosse déception donc pour ce livre dont on m'avait dit tant de bien.
Après "
l'homme des jeux" qui m'avait intéressé sans me passionner, j'attendais la claque annoncée, qui n'est pas arrivée.
Je crois tout simplement que je ne suis pas fait pour Banks.
P.S.: très intéressante, quoiqu'un peu longue, l'érudite préface de Gérard Klein nous mène dans une réflexion sur l'Intelligence Artificielle (IA). Elle commence à dater et ignore donc beaucoup de choses modernes, comme le machine learning, qui pourraient donner à l'IA les clés de son autonomie. Ce dont GK doute énormément, c'est leur capacité à développer une adaptation à l'environnement. La différence entre l'algorithme et l'intelligence, en somme. Je prépare un article à ce sujet