AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 608 notes
5
37 avis
4
25 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sans doute le meilleur “roman” sur la Grande Guerre. Avec un paquet de guillemets vu la masse de recherches et la part d'autobiographie. Une documentation de première main puisque Barbusse passe les deux premières années de la guerre dans les tranchées. Il SAIT de quoi il parle.
Le récit est très direct, “coup de poing” dirait-on aujourd'hui, très cru aussi bien dans ce qu'il décrit que dans la façon de le faire. L'argot des tranchées n'a pas que vocation à enrober le récit d'authenticité, c'est la langue de ceux qui ont passé assez de temps avec les pieds dans la merde pour s'économiser les artifices d'une bienséance hypocrite.
Réaliste et minutieux, le Feu dépeint l'enfer des quatre éléments déclenchés par un cinquième, l'Homme (Mila Jovovitch n'était pas née). La pluie, le froid et surtout la boue, qui aurait pu lui donner son titre tellement on patauge dans un monde de gadoue. Enfin, le feu. Celui d'une guerre qui se donne les moyens. Moderne, totale, inédite. Entre les escouades pulvérisées par l'artillerie et les charges à la baïonnette, les poilus (les nôtres comme ceux d'en face) découvrent la modernité et retrouvent le Moyen Age.
Une boucherie d'une autre trempe que les “grands” films de guerre, qui te balancent des discours patriotiques justificateurs, de la violence esthétisée “qui rend bien à l'écran”, sur fond de musique héroïque et pompière.
Barbusse, la guerre, la vraie. Et il la déteste.
Lien : https://unkapart.fr/critique..
Commenter  J’apprécie          210
Ces braves soldats de la Grande Guerre,je crois qu'on ne les nommera jamais assez.D'avoir lu ce livre,m'a permis de mieux me rendre compte de leur sacrifice,de ce qu'était la vie dans les tranchees;la proximite,la boue,la vermine,les abus...Mais j'ai aussi pris conscience des abus qu'ont du subir ces braves hommes;les privations,les paiements pour un minimum de confort,de cafe achete alors que ce n'est qu'un infame jus de chaussette...
Ce livre au franc parle,au parler vrai,authentique de ces soldats,de ces hommes qui ont tout donne,leur jeunesse,leur sang,leur corp,leur vie et leur mort pour nous,pour les générations futures
Livre recommande surtout en ce centieme anniversaire
Commenter  J’apprécie          160
Pas une ride ! Dans les tranchées, avec les Poilus, on a l'impression d'y être, comme un de plus parmi des hommes qui parlent tous un langage populaire, échangent avec tous les patois de toutes les régions, tous rassemblés dans les mêmes tranchées. Il faut quelques temps pour comprendre un patois ou l'autre, puis on partage les flash backs, les terreurs, les colères...
En quelques chapitres sur les grandes lignes qui décrivent les conditions des soldats dans les tranchées, tout est posé aussi des enjeux stratégiques, de l'ineptie et du cynisme de ceux qui dirigent les armées, de l'impossible retour à la normale de ces hommes, de tout ce qui les séparent des civils.
Et un final où ce sont ces hommes du peuple qui philosophent juste pardessus les tranchées, au-delà de la haine qu'on veut leur imposer et qui sentent venir celle de la génération qui montent.
Commenter  J’apprécie          150
Ce roman, prix Goncourt en 1916, est le récit fortement autobiographique de l'expérience de Barbusse dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale.
L'auteur écrira le livre à partir de ces carnets, annotations prises durant son séjour au front.
Bouleversant de bout en bout. le lecteur vit au côté des poilus, fait connaissance avec leurs pénibles conditions de vie. Henri Barbusse nous livre tout sans fioritures.
Les soldats sont comme des spectres qui errent sans comprendre réellement ce que c'est que cette guerre.
"renoncement à comprendre, et renoncement à être soi-même; espérance de ne pas mourir et lutte pour vivre le mieux possible"
Et les époques se superposent lorsqu'un homme déterre, en creusant, une hache préhistorique. Les batailles qui opposent les hommes existent depuis toujours.
Toutes les générations sont touchées par cette guerre mais pas toutes les couches sociales. Et les hommes apparaissent déjà comme des statues sur un monument aux morts. Toute la France est là présente avec les accents et les patois.
A chaque instant et sans relâche, le soldat doit lutter: contre la faim, le froid, l'humidité, la mort, la vermine, l'ennemi... Et l'attente est longue, que l'on soit en première ligne ou que l'on soit au repos, à l'arrière.
Lorsque Poterloo passe en zone ennemie pour voir sa femme, on se rend davantage encore compte de toute l'absurdité de la guerre.
Et Henri Barbusse multiplie les anecdotes au milieu de ces journées qui se ressemblent.
Et le temps continue à s'écouler comme cette montre qui tourne toujours au poignée d'un soldat mort, adossé à la tranchée.
"... Non, on ne peut pas se figurer. Toutes ces disparitions à la fois excèdent l'esprit. Il n'y a plus assez de survivants. Mais on a comme une vague notion de la grandeur de ces morts. Ils ont tout donné; ils ont donné, petit à petit, toute leur force, puis, finalement, ils se sont donnés, en bloc. Ils ont dépassé la vie; leur effort a quelque chose de surhumain et de parfait."
"Et là où il n'y a pas de morts, le terre elle-même est cadavéreuse."
Le roman est suivi d'extraits des carnets de Barbusse, qui permettent de comparer les notes prises sur le vif et le résultat composé lors de la convalescence de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          150
Après avoir vu les émissions spéciales, les films d'époque montés en séries et présentés à la télévision à l'occasion du centenaire de la guerre de 1914-18, j'ai eu besoin de prendre le temps de lire des livres de témoignages écrits par ceux qui ont vécu cette épreuve, non pas des livres de combats, mais des livres sur la vie au quotidien de ces poilus.

Ces poilus, ces "hommes , des bonshommes quelconques arrachés brusquement à la vie. Comme des hommes quelconques pris dans la masse, ils sont ignorants, peu emballés, à la vue bornée, pleins d'un gros bon sens, qui parfois déraille; enclins à se laisser conduire et à faire ce qu'on leur dit de faire, résistants à la peine, capables de souffrir longtemps".(P.59)

Un livre qui nous fait vivre, ce qu'aucun documentaire nous montrera, l'oisiveté et l'ennui dans les tranchées, les bagarres entre poilus pour des futilités, les bobards et fausses nouvelles, les civils qui exploitent les poilus quand ils se reposent à l'arrière après être montés en première ligne, les profiteurs et "embusqués" de l'arrière, les corvées, la faim, l'arrivée du courrier, la recherche d'allumettes ou de tabac pour la pipe, les permissions dans un pays *_"séparé en deux pays étrangers : l'avant, tout là-bas, où il y'a trop de malheureux; et l'arrière, ici où il y'a trop d'heureux"(P. 348)..._*

Bien sur les scènes de combat, les morts, les blessés, les gueules cassées, la souffrance, le froid, la boue qui pénètre tout, la perte des camarades sont toujours présents, mais ce livre n'est absolument un livre qui glorifie la guerre mais un livre contre la guerre, un livre pacifiste et antimilitariste. "On parle de la sale face boche. Les hommes de troupe, j'sais pas si c'est vrai ou si on nous monte le coup la dessus aussi, et si, au fond, ce ne sont pas de hommes à peu près comme nous."(P.44).

Il complète très bien les documentaires que nous seront appelés à voir en cette année anniversaire, car il nous donne les impressions des poilus, il nous retranscrit leurs souffrances, leur vie.

Une violence qui fait douter de l'existence de Dieu : *_"Je ne crois pas en Dieu, je sais qu'il n'existe pas - à cause de la souffrance. On pourra nous raconter les boniments qu'on voudra, et ajuster la dessus tous les mots qu'on trouvera, et qu'on inventera : toute cette souffrance innocente qui sortirait d'un Dieu parfait, c'est un sacré bourrage de crâne"(P. 329)_*

Henri Barbusse, qui fut l'un de ces poilus, a publié ce livre en pleine guerre en décembre 1916, un livre indispensable pour comprendre la chance que nous avons de vivre en paix.
Commenter  J’apprécie          131
Prix Goncourt de 1916. Prix Goncourt en 1916 ! Au coeur de la boucherie, Barbusse donne à voir, à sentir, à essayer de saisir, et avant tout, plus que tout, à entendre, dans ces parlés si divers, ces accents chantants ou rocailleux, ces syntaxes bousculées, ces mille poésies, ces styles chamarrés, le sort des poilus, de tous les âges, de toutes les conditions, de toutes les croyances et idées politiques. C'est donc cela la guerre : un communisme infernal, un nivellement par le néant, une mise au rang derrière la peur, l'absurdité et la souffrance. Avec cet horizon complètement fou donné à la vie de ceux qu'on décrète comme soldats, qu'une vie cassée, irréparable, même dans les bras et les attention de ceux qui sont restés derrière et voudraient les aider, les aimer, les soigner. Une vie invivable, ni sur le front, ni à l'abri, une vie écrasée par l'immensité du désastre. Ils s'en remettront disent-ils, parce que la guerre est trop grande pour l'homme, qu'il ne peut pas la loger dans ses souvenirs, dans ses pensées, dans sa logique, dans ses cicatrices mêmes. Parce que ses souffrances non plus ne peuvent pas durer toujours sauf à mourir sans fin. Ils s'en relèveront, donc... Mais pour aller où ? Il n'y a plus nulle part où se rendre quand la guerre vous a tout pris, jusqu'à l'envie de vivre. Ils n'iront plus, ils erreront, de leurs âmes nues, décharnées, désossées. La guerre totale, industrielle, avale l'homme, le mâche, le broie, et le recrache, déchet de civilisation, désormais incapable de vivre vraiment.
Commenter  J’apprécie          122
J'ai reçu ce livre dans le cadre de Masse critique, merci à Babelio et aux éditions archipoche !
Le Feu sonne terriblement, profondément juste.
Le sujet est très dur, pourtant à aucun moment Barbusse ne sombre dans le pathos. En effet, si il a lui-même été au front et qu'il base le propos de son livre sur des faits dont il a été témoin, le soldat Barbusse, auteur et narrateur, préfère se mettre en retrait de l'histoire pour se concentrer sur ses camarades de combat. Peut-être est-ce par pudeur, ou plutôt pour rendre ainsi un ultime hommage aux membre de son escouade dont beaucoup ne reviendront pas de la guerre.

A travers 24 chapitres de longueurs variées, ce qui fait penser aux 24 heures d'une journée, Barbusse aborde les différents épisodes de la vie quotidienne de l'escouade. On découvre ainsi que la vie du poilu, c'est bien sûr les combats, mais aussi beaucoup, beaucoup d'attente. Il y a la seconde ligne, le cantonnement, les permissions, les corvées... toute une organisation autour du soldat d'infanterie que je ne soupçonnais pas : le ravitaillement, l'artillerie, le génie, l'administration... l'armée est une immense machine. La tension monte au fur et à mesure de la lecture, jusqu'au moment où enfin, les soldats vont se retrouver sous "le feu", mettant fin à l'attente des poilus mais aussi du lecteur.

Le soldat Barbusse dépeint d'une manière extrêmement réaliste l'atmosphère des tranchées. Il allie des descriptions de l'environnement et de l'action d'une grande qualité littéraire à des dialogues au vocabulaire souvent très "cru", qui retranscrit fidèlement le parler des poilus. Ce parti pris est justifié par un chapitre, "Les gros mots", dans lequel l'un de ses camarades le voyant écrire, lui demande de ne pas dénaturer leur parler, dans un souci de vérité et d'authenticité. Il en résulte donc une écriture très contrastée, mais qui se marrie très bien.

A travers le Feu qui est le premier roman sur la Grande Guerre, Barbusse dénonce le bourrage de crâne dans la presse et l'hypocrisie de la société bourgeoise, qui vit en sécurité et dans le confort à l'arrière et fait des profits sur la guerre et les souffrances des soldats. La dénonciation de la guerre devient indissociable de la critique politique, et l'on sent dans les dernières pages le pressentiment qu'a l'auteur d'une révolte du peuple, qui se manifestera avec la Révolution russe de 1917.

Tout cela fait du Feu un livre absolument essentiel pour saisir la réalité de la 1ère guerre mondiale et comprendre ses conséquences sur les mentalités et la vie politique des années 20 et 30.
Le Feu m'a permis de réaliser à quel point nous avons le devoir de nous souvenir de tous ces hommes qui ont souffert inutilement et ont été sacrifiés à la guerre.
Commenter  J’apprécie          124
Un écrit d'Henri Barbusse qui a remporté le prix Goncourt De 1916.

On y suit, sous forme d'un journal de bord, la vie de l'escouade de l'auteur.
Le but premier n'est pas de pointer l'horreur des combats, on assiste pas seulement à des scènes de combats.
Ici, l'auteur a voulu pointer du doigt la difficile vie des soldats, français comme allemands, et faire ouvrir les yeux à la population de l'arrière. En effet, on peut voir qu'une partie de la population civile était persuadée que les soldats partaient à l'assaut en chantant et mouraient en riant.

Ainsi, l'ouvrage résumera en grande partie l'attente.
L'attente du soir, en survivant tant bien que mal dans des tranchées inconfortables, où l'on manque de tout.
L'attente du jour et de la relève, après avoir trompé la mort toute la nuit.
L'attente de l'assaut, de la fin d'un bombardement, d'être enfin fixé sur le sort d'un proche etc...

La deuxième partie montre la dure réalité d'un assaut et de la vie en première ligne, là où la vie d'un soldat peut basculer à chaque seconde.

Un ouvrage qui fait l'ébauche du soldat de l'époque, principalement ouvrier dans le civil et réquisitionné par l'armée. Et de sa pensée, ainsi que sa vision du conflit.
On y voit des soldats épuisés, traumatisés, qui se demandent dans le fond si un soldat allemand est vraiment plus méchant qu'un soldat français. Des soldats qui ont un fond plutôt pacifiste et qui en veulent aux généraux carriéristes et à toutes ces personnes qui s'enrichissent sur leur sacrifice.
Mais surtout, des soldats qui, malgré l'horreur vécue, s'accrochent, parcequ'il faut tenir, et qui ne savent pas qu'il faudra tenir encore deux ans pour voir la fin de ce conflit.

Un livre à lire pour en apprendre plus sur cette période, et sur le décalage entre le front et la population civile durant le conflit.



Commenter  J’apprécie          100
J'ai très apprécié ce livre qui immerge dans des scènes de vie au coeur de l'infanterie de la première guerre mondiale. Roman historique très intéressant écrit par Henri Barbusse, intellectuel écrivain connu avant la guerre, qui s'est engagé volontairement aux premières lignes du front. Ces 24 chapitres permet de se rendre compte de moments particuliers communs aux poilus qui ne sont pas décrits dans les livres d'histoire, de se plonger dans leur vie quotidienne d'ennui, d'horreur, de souffrance dans les tranchées pleines de boue. Certains passages sont écrits en langage familier des combattants qui entouraient l'auteur. La prise de conscience de cette période douloureuse est totale et je sors de cette lecture bouleversée mais satisfaite d'avoir lu ce grand témoignage.
Mes lectures m'amènent souvent vers d'autres et celle-ci me dirige vers un autre célèbre roman sur la première guerre mondiale, celui de Erich Maria Remarque, A l'Ouest, rien de nouveau.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai été amenée à lire le Feu des éditions Invenit dans le cadre d'un de mes cours. Nous devions choisir parmi une sélection d'ouvrages d'éditeurs indépendants de la région, et la violence hypnotisante de la couverture de cet album m'a tout de suite attirée. Et en commençant ma lecture, je me suis pris une claque !
Je n'avais jamais lu, ni même entendu parler du Feu d'Henri Barbusse. Pourtant ce roman, sous-titré Journal d'une escouade, est un des témoignages pionniers de la Grande Guerre. Publié en 1916, il est l'un des premiers à contredire ouvertement le discours officiel et à raconter la vérité sans filtre sur l'enfer des tranchées, la barbarie des combats et l'absurdité de la guerre. le Feu rencontre un important succès dès sa parution et obtient même le prix Goncourt en 1917.
Près d'un siècle après la parution de cette oeuvre emblématique, les éditions Invenit se sont emparées du Feu et en proposent leur vision dans un magnifique album. Bien plus qu'une simple réédition de ce célèbre texte, un véritable travail de (re)création a été fourni. Quatre parties structurent cet album : « Un drame humain », « La vie en ruine », « L'enfer » et « La mort en héritage ». Et dans chacune d'elles, une sélection d'extraits soigneusement choisis pour leur pertinence et où chaque mot sonne comme un coup de poing reçu en plein coeur. Bien que l'on ne lise alors qu'une petite partie du roman, la force du texte nous frappe de plein fouet et nous plonge au coeur d'un enfer à peine imaginable.

Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2017/12/25/le-feu-henri-barbusse-et-francois-boucq/
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (2094) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11178 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}