Il m'arrive assez rarement d'être décontenancée à l'heure de la rédaction d'une chronique. Eh bien, là, c'est le cas ! Je finis par me demander ce que j'ai lu, ce que j'ai compris, ce qui m'en reste deux jours après, ce qui m'en restera dans un mois ou dans un an.
Alors, me disant que j'ai bien dû rater quelque chose, je suis allée voir ce que mes « collègues » en disaient. Je ne fais jamais cela pour ne pas me laisser influencer (je lis vos chroniques après avoir rédigé la mienne) mais finalement j'ai bien fait : autant de rédacteurs, autant de degrés d'analyse différents et, pour certains le même sentiment d'avoir raté une maille quelque part !
Car enfin, oui, c'est vrai que ce roman à deux temps (adolescence/âge mûr) est construit autour de deux modes de vie bien différents. L'Angleterre des années 60, où tout semblait possible, sert de toile de fond à la découverte de l'amitié, de l'amour, de la sexualité pour trois puis quatre copains de lycée. Ils vivent ce que nous avons tous plus ou moins vécu dans ces années-là, discussions philosophiques plus ou moins creuses ou plus ou moins ronflantes, premiers émois et découverte (ici,un peu lourde quand même!) des premiers frissons, elle veut bien mais pas trop loin, jusqu'où je peux aller etc... Dur d'être un garçon face à des jeunes filles soi-disant bien élevées ! Bon, c'est gentil, rafraîchissant mais on en a vite fait le tour. Surtout quand le narrateur, Tony, s'amourache (ou rêve de mettre dans son lit) de la mystérieuse (il dira « allumeuse » ensuite) Véronica. Elle l'invite pour un weekend chez ses parents où frère et père le traiteront comme un jeune blanc-bec mal dégrossi tandis que bizarrement sa mère sera « cool » avec lui (oui, je sais).
Et s'ensuit une rétrospective pointilleuse, avec analyses des souvenirs forcément choisis, forcément réinterprétés et qu'il ne partage plus avec personne, ni ses amis d'alors, ni son ex-amoureuse.
Un mariage et un enfant plus tard, devenu sexagénaire, il apprend qu'il hérite (pourquoi?) de la mère de Véronica qui veut lui laisser 500 euros (« le prix du sang » dit l'ex, et je n'ai pas compris pourquoi) et le journal d'Adrian, le meilleur ami, celui dont les trois copains prétendaient être le plus proche ami, celui aussi qui est « sorti » avec Véronica après en avoir demandé l'autorisation à Tony !
Il a un petit côté Grand Meaulnes, Adrian, celui qui intrigue et qui séduit, celui qu'on voudrait suivre et qui échappe. Il se suicide en s'ouvrant méthodiquement les veines alors qu'il va être père.
Au fil de leurs discussions (souvent oiseuses...), les copains d'alors évoquaient la notion de responsabilité, chacun de nos actes étant susceptibles d'entraîner des conséquences graves . Par exemple, le Serbe de l'attentat de Sarajevo est-il donc responsable des horreurs de la Première guerre mondiale ? Tony est-il donc responsable, à cause de sa lettre haineuse et leur portant la malédiction, de ce que vont vivre Adrian et Véronica ?
Il est, un peu comme le lecteur, dans un flou total quant à ses souvenirs, sa responsabilité, sa part de culpabilité, la médiocrité de sa vie, son incapacité à comprendre quoi que soit (Véronica le lui répète à l'envi : « tu ne piges rien, tu n'as jamais rien pigé, tu ne pigeras jamais rien ! ».
In fine, un roman bien écrit, probablement bien traduit (malgré ce titre français qui n'en rend pas compte) mais plutôt alambiqué, un rien trituration intellectuelle, bref qui ne m'a guère touchée.
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L'Histoire n'est pas très prenante
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Tony, sexagénaire retraité, se souvient de ses années "lycée".
Il a mené une vie plutôt morne. Son ex-petite amie, véronique, vit avec son ex-copain Adrian (celui-ci se suicide à 26 ans). Tony a écrit à Adrian et Véronique, une lettre terrible qui ressort "40 ans" plus tard. Tony raconte sa vie, mais sa mémoire est-elle si parfaite??
le début est opaque, difficile de rentrer dans cette "histoire"
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Tony Webster, le narrateur du roman, est un jeune retraité sexagénère.
Tony fait défiler le film de sa vie : ses copains de lycée à Londres, ses études d'histoire à Bristol, son mariage puis son divorce sans drame d'avec Margaret qui lui a donné une fille, Susie, et avec qui il est resté en bons termes, etc. Tony se souvient de la "sylphide" Veronica, son flirt dans les années 1960, qui dansait si bien, mais qui avait fini par lui préférer son meilleur ami, le ténébreux et brillant Adrian Finn. En apprenant cette idylle, Tony, en rage, leur avait adressé une lettre odieuse. Or, peu après, Adrian s'était donné la mort... Culpabilité, incompréhension, oubli. Quarante ans plus tard, ce passé remonte à la surface et incite Tony à reprendre contact avec Veronica pour connaître enfin la vérité.
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