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EAN : 9782372540315
200 pages
MAREUIL EDITIONS (24/03/2016)
3.5/5   12 notes
Résumé :
En 1998, Christophe Baroche intègre le RAID. Il est le premier psychologue à rejoindre l'unité d'élite de la police nationale. Il participe alors à la construction d'une cellule de négociation de crise et contribue à établir une " bible " de profils psychologiques et de techniques de négociation.

Ces "cas" qu'il expose dans son livre évoquent aussi bien l'inconnu retranché chez lui avec des armes que des affaires beaucoup plus médiatiques avec prises ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Christophe Baroche, psychologue de formation, nous livre un témoignage riche en détails sur son parcours.
Passionné depuis sa plus tendre enfance par la police, il ne rejoindra pas cette grande famille dans la peau d'un policier pour la bonne raison qu'il est allergique à une matière indispensable dans ce métier, le droit.
Il s'oriente alors vers la psychologie et à force de persévérance et d'une envie toujours intacte de travailler au sein de la police, il intègre leur unité d'élite, le RAID.

En tant que psychologue, il accompagnera les négociateurs de cette prestigieuse unité, afin de les orienter au mieux sur la façon d'aborder les individus en situation conflictuelle, se trouvant le plus souvent dans une impasse.
Ne gérant pas lui même la négociation, il se définit à juste titre comme un "souffleur".
Il détaille les différents types de profils qu'il a été amené à rencontrer durant les 16 ans qu'il a passé au RAID, en s'appuyant sur des exemples concrets et nous explique ses autres missions, comme les formations qu'il a pu dispensées ou ses participations au jury d'intégration de l'unité.

Ce livre est un beau témoignage, d'un psychologue ayant vécu sa passion. Il apporte également quelques clefs pouvant aider les forces de l'ordre dans leur quotidien, pour gérer des personnes en situation de détresse.
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« Le souffleur… Quel beau titre pour illustrer ce qu’est le travail du psychologue dans une cellule de négociation de crise au sein de la police ! Au théâtre, un souffleur est une personne qui souffle aux acteurs leur texte pour leur venir en aide. Bien que placé au milieu de la scène, il est invisible, son rôle est discret mais indispensable ».

Telles sont les premières phrases de la préface de ce récit d’un peu moins de 300 pages. J’avoue être le premier surpris par la qualité de cet ouvrage. Je ne m’attendais pas à passer un si agréable moment de lecture. Pas que le sujet ne m’intéressait pas mais plutôt parce que je pensais que cela risquait d’être difficile à lire car très technique, voire rébarbatif à la longue. Comme quoi, j’ai bien fait de me plonger avec passion dans cet opus.

Dans un premier temps, Christophe Baroche nous décrit son parcours, ses motivations et comment il a fini par intégrer le RAID. Il voulait être flic, c’était sa hantise. Il est devenu psychologue mais n’a pas renoncé pour autant à son rêve puisqu’en 1998, après des années d’approche, il finit par intégrer le RAID, l’unité d’élite de la Police Nationale.

« Affronter ce qui nous fait peur pour le maitriser, le réduire et parvenir à reprendre le contrôle sur ce que l’on a subi et qui nous hante. Devenir actif et non plus soumis. C’est un moteur important pour certains comportements et peut être pour le choix de son métier. »

C’est une première car les psychologues à l’époque ne sont pas en odeur de sainteté dans la grande maison. Il doit donc faire ses preuves et ses marges d’action au début sont très limitées.

« La négociation n’est pas totalement dans l’esprit français. En France, l’affrontement, le conflit, le rapport de force, la force tout court, sont des valeurs beaucoup plus traditionnelles. Négocier revient à baisser pavillon et parfois son pantalon… Tel le coq, le Français campe sur sa position, entre révolution et résistance. On préfère « terroriser les terroristes » et les terrasser sans discussion, quel que soit le prix à payer au bout du compte. »

Il nous fait en quelque sorte l’état des lieux de la négociation il y a 20 ans, ce qu’il a fait pour le changer (les passages notamment sur les formations à l’étranger sont très instructifs) et surtout témoigne de sa motivation, son abnégation pour y parvenir.

« Au bout du compte, je trouve ça assez proche de ce qui se fait en France. Le système D, la débrouille, l’adaptation. Le négociateur ne doit pas s’habituer à travailler dans le confort, ni rester figé dans un système ou une façon de faire. Il doit, à chaque fois, rechercher la meilleure façon d’opérer, même si elle est inconfortable voire risquée. La méthode Afrikaan, c’est « on n’a pas le cul dans la soie »… »

Il nous présente au travers de très nombreux témoignages et autres anecdotes les cas qu’il a vécus (avec les bons et les mauvais souvenirs, mais tous sont mis au même niveau d’importance), l’évolution du métier, la classification des cas rencontrés et les différents profils des individus (très didactique, parfaitement illustré donc très compréhensible), les progrès au fils des années et surtout l’apport incontestable aujourd’hui de la psychologie. Car à l’arrivée, en tournant la dernière page, le lecteur en est convaincu : le pouvoir de l’écoute, l’adaptation, la discussion sont des atouts majeurs pour éviter le pire.

Tout est narré avec beaucoup d’humilité, de pudeur, ce qui rend ce témoignage criant de vérité. L’auteur semble sincère et ne jamais tricher dans ses phrases. Il n’hésite pas à parler de ses erreurs, souvent avec humour, qui lui servent à faire évoluer ses méthodes et être encore meilleur.

« Remonter à la genèse est primordial car c’est là-dessus que va s’appuyer la négociation. C’est une démarche essentielle dont on ne peut pas faire l’économie. C’est ce que je n’avais pas fait lors de ma première affaire : chercher la source du problème. Pour nous, c’est sûrement un incident anodin, voire futile, mais pour lui c’est l’arbre qui cache la forêt, c’est un élément aveuglant. »

Christophe Baroche a vécu ses moments au cœur même du dispositif. On ressent le stress, la tension, l’émotion, la fatigue, la joie quand tout se termine bien (ses victoires en quelque sorte même s’il ne se met jamais en avant) ou la tristesse suite à l’échec de la négociation (l’avant dernier chapitre est consacré à ces derniers, ce qui est tout à son honneur). Jamais il ne baisse les bras, ni lui ni les membres du RAID à qui il rend aussi un vibrant hommage.

« On n’évite pas toujours la casse. Nul ne peut prétendre que la négociation permet à chaque fois de sortir de la crise sans dommages. Le pourcentage de cas où elle est stérile reste faible aujourd’hui mais il existe. »

Les chapitres ont beau être courts, le style fluide, l’écriture agréable, le contenu captivant, il faut du temps pour terminer cet opus. Il ne se survole pas, mais en ces périodes particulièrement troublées, quel bonheur de lire un tel livre. Ode à la vertu de la parole contre la violence et ses dérivées telle sera ma conclusion.

Je vous recommande Le souffleur de Christophe Baroche. Vous en ressortirez je l’espère avec un regard neuf sur l’apport de la négociation et de la psychologie dans les affaires policières.

4/5

Lien : https://alombredunoyer.com/2..
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Je découvre cet écrivain, Christophe Baroche qui n'en est pas un au départ de sa vie professionnelle. Pour réaliser le livre dont je voudrai vous parler, il s'est entouré de Danielle Thiéry, commissaire divisionnaire et déjà auteur à succès, "prix du quai des orfèvres" pour des "clous dans le coeur" chez Fayard.

C'est plutôt un passionné qui dès l'âge de 14 ans, mordu du métier de flic de terrain mais aussi de ce qui se passe dans la tête de ces gens qui confrontés aux tourments de la vie, ne savent comment y échapper, uniquement dans l'adversité. Ces individus se transforment alors en forcené, preneur d'otages ou suicidaire et certains fermement décidés à en finir en emportant le plus de monde possible.

Christophe décide qu'il en fera son métier en mettant la psychologie au service de ces situations et en rejoignant une unité des plus renommées, le RAID et son unité négociation-psychologie au service de laquelle il consacrera 16 ans de sa vie, lui donnant "vraisemblablement" ses lettres de noblesse tout en développant un aspect particulier, celui de "souffleur", un peu comme au théâtre. Mais là, en la circonstance, le texte n'est pas oublié mais il est suggéré par une certaine distance par rapport à l'action sur des ardoises blanches en Véléda pour écrire et parfois coder des mots qui permettront aux négociateurs de se rapprocher mentalement de l'individu retranché, isolé, motivé, décidé à en finir.

Mais avant d'arriver à un tel résultat qui souvent ne se fait pas dans la démonstration comme les unités opérationnelles tactiques, il lui faudra se former notamment à l'étranger aux Etats-Unis ou en Afrique du Sud. En France dans ces années fin 90-2000, les moyens manquent pour monter ce type d'équipes psy. On est davantage dans la démonstration et l'efficacité.

A l'étranger, les choses sont plus en avance dans ce domaine notamment au New-York Police Department, en Angleterre, en Belgique ou en Allemagne. Et puis le cinéma outre-atlantique va aider à faire connaître ce métier en 1998 avec "Le négociateur" interprété par Kévin Spacey et le forcené joué par Samuel l'Jackson. J'ajouterai également à cette référence cinématographique "L'Attaque du métro 123" ou "Pelham 123 - L'ultime station" au Québec (The Taking of Pelham 1 2 3), film américano-britannique réalisé par Tony Scott, sorti en 2009, remake des Pirates du métro (The Taking of Pelham One Two Three) réalisé par Joseph Sargent et sorti en 1974, où donc John Turturro joue le souffleur derrière Denzel Washington.

Ces films, je pense, pourraient vous aider à vous mettre dans l'ambiance parce qu'il est très difficile de donner de la densité et de l'action à des échanges qui se passent plutôt dans la tête des individus. Et il faut attendre le chapitre 13 pour se mettre en mouvement et adhérer à l'écriture et l'histoire. Tout ce qui précède est cependant nécessaire pour comprendre ce qui amène l'auteur à s'investir dans ce métier passionnant et parfois avec exigence et frustration où la vie de famille est souvent mise de côté.

Le policier laisse tomber sa casquette de flic pour devenir "écoutant". Il doit atteindre "l'émotion". Comprendre la dimension humaine. Savoir ce qui a conduit l'individu derrière la porte à se retrancher avec des armes, des explosifs et parfois des otages. Il découvre des individus au passé difficile, des couples torturés, des enfants au milieu en panique, des prisonniers en cellule prêts à en découdre. Et toujours, chevillé au corps, éviter l'issue fatale même après des heures de négociation et des nuits blanches.

Je vous invite à lire ce livre-témoignage très instructif qui démonte la psychologie de ces individus qui basculent du jour au lendemain mais aussi l'abnégation de ces unités spécialisées du RAID et ce métier si particulier de négociateur et de "souffleur".

A Vous Lire
Amitiés
Jean-Michel Palacios
Lien : http://short-edition.com/aut..
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C'est toujours avec un immense plaisir que je participe à la masse critique de Babelio.
J'ai pour habitude, lors de ce concours, de ne choisir qu'un livre. Un seul et unique mais sélectionné avec soin.
Comme le dit une célèbre expression "une fois n'est pas coutume", je ne suis pas arrivée, cette fois-ci, ā trancher et je me suis décidée pour deux bouquins en laissant faire le hasard.
Quelques jours plus tard, « le souffleur : dans l'ombre des négociateurs du RAID » de Christophe Baroche et Danielle Thiery m'attendait dans… la boite aux lettres.
Je dois dire que je ne regrette absolument pas de l'avoir reçu, bien au contraire. Ce bouquin est passionnant, instructif et mérite d'être lu.
Co-écrit avec la célèbre romancière, ancienne commissaire divisionnaire, il retrace et explique la fonction que Christophe Baroche lui-même a occupé pendant seize ans au sein de l'unité « Recherche Assistance Intervention Dissuasion ». Quel rôle si particulier tenait-il pour nécessiter l'écriture d'un opus ?
Il était « souffleur ». C'est-à-dire le psychologue qui souffle non pas des répliques mais des conseils aux policiers lors des négociations avec des preneurs d'otages, des forcenés ou des terroristes.
Dans la première partie, il nous raconte son attirance, à l'adolescence, pour le métier de flic. le fait que pour lui c'était plus qu'un rêve, une obsession. Finalement, il n'en est pas devenu un et s'est orienté vers la psychologie clinique.
A force de persévérance et des années d'approche, il exercera sa profession en intégrant l'unité d'élite de la police Nationale en 1998 !
Il relate, alors, pourquoi et comment il a créé le poste de « souffleur ». Il nous explique ses différentes démarches pour importer au niveau de nos forces de l'ordre ce qui se faisait de mieux en la matière à l'international.
Par ailleurs, il expose les difficultés rencontrées pour se faire admettre en tant que psy.
Ce n'est qu'à partir du treizième chapitre que l'on pénètre proprement dit dans les coulisses des négociations.
Rattaché au dit groupe, tapi dans l'ombre mais entendant tout, son travail consistait à donner des conseils à ses collègues pour désamorcer par la parole des situations de crises hors norme et éviter dans la mesure du possible une hécatombe de blessés ou de morts.
Il décrit aussi les profils divers et variés des désespérés, des hors-la-loi, des hystériques, des fanatiques auxquels il a dû se confronter durant ses 250 affaires, dont la plus connue est celle de Mohamed Merah.
Ecriture fluide, facile à comprendre.
Livre non rébarbatif même si les douze premiers chapitres peuvent paraitre ennuyeux par moment. Ils sont néanmoins indispensables pour comprendre l'intérêt de cette fonction.
Ensuite, j''ai adoré et trouvé le récit captivant. Les interventions sont narrées de façon addictive et j'ai apprécié les anecdotes révélées.
Je recommande ce témoignage qui est de bonne qualité et qui nous donne un aperçu de ce que vivent ces hommes et ces femmes voués à notre sécurité.
Je remercie les Editions Mareuil pour cet agréable moment de lecture.
Je tiens également à féliciter Babelio pour l'organisation de ces opérations qui nous permettent à chaque fois de découvrir de petites pépites littéraires.

Lien : https://www.instagram.com/li..
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Instructif !

Dans ce livre Christophe Baroche nous conte son parcours. Tout d'abord scolaire, lui qui se rêvait flic "comme dans les films" se retrouve désemparé par les études ,et surtout le droit, qui ne lui convienne pas. Il choisira donc un chemin détourné pour réaliser son rêve et se tournera vers la psychologie.

Il nous explique la difficulté de se faire accepté et l'opiniâtreté dont il a fait preuve pour prouver sa valeur et son utilité auprès du RAID en tant que "souffleur".

Si comme moi vous vous demandez à quoi peut bien servir un psy parmi le RAID ou que vous vous intéressé à cet univers ou en fait partie vous allez aimer découvrir ce parcours. Avec tout à faire à ses débuts, de la construction de ce métier et toutes les questions annexes au raison de son départ en passant par les affaires les plus marquantes ce livre est très complet.

Je regrette malgré tout quelques longueurs, mais ce livre reste fort instructif.
Lien : http://lemondedeparaty62.ekl..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
On a cédé aux demandes des terroristes, envoyés les chefs négocier alors que le premier principe de la négociation est que, justement, ça ne doit pas être eux qui négocient.
Si on place le chef en première ligne d'emblée, il n'y a plus d'autres niveaux à mobiliser. Si le chef refuse une requête, la négociation est terminée. Aussi, avant de parler au Bon Dieu, il est préférable de s'adresser d'abord à ses saints...
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Nos amis de Scotland Yard n'ont pas entièrement tort:
la négociation n'est pas complètement dans l'esprit français. En France, l'affrontement, le conflit, le rapport de force, la force tout court, sont des valeurs beaucoup plus traditionnelles. Négocier revient à baisser pavillon et parfois son pantalon......Tel le coq, le Français campe sur sa position, entre révolution et résistance.
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Le souffleur... Quel beau titre pour illustrer ce qu'est le travail du psychologue dans une cellule de négociation de crise au sein de la police ! Au théâtre, un souffleur est une personne qui souffle aux acteurs leur texte pour leur venir en aide. Bien que placé au milieu de la scène, il est invisible, son rôle est discret mais indispensable.
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Intégrer des négociateurs dans un groupe d'intervention avec un chef unique est devenu une spécificité française que tout le monde copie à présent.
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Le rôle d'un groupe négociation est d'avoir le cerveau froid, d'analyser la situation pour poser un diagnostic au-delà de la négociation elle-même. Le premier travail des négociateurs est d'évaluer les risques.
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