Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin.
Il n'est nul besoin, à mon avis, de proposer un résumé de
Peter Pan. C'est une histoire qui, de près ou de loin, parle à beaucoup de monde.
Mais que dire de ce conte pour enfant?
Qu'il est loin d'être uniquement un conte pour enfant.
Et si l'enfant, qui ne veut pas grandir, y verra un joli conte, l'adulte, qu'il ait grandi ou non, y notera de nombreuses interrogations sur l'enfance, l'adolescence, le passage à l'âge adulte.
L'auteur met beaucoup de son propre vécu dans le personnage de
Peter Pan.
Facétieux, arrogant, impertinent, tiraillé entre le fait de ne plus être l'enfant, pas encore l'adulte. Comme un adolescent.
Qui voudrait être aimé d'un parent, n'a pas eu l'occasion de l'être et préfère fuir toute relation possible avec un adulte plutôt que de risquer à nouveau d'être déçu par eux.
On pourrait y voir, à la sauce Dickens, un portrait de ces enfants de la rue à l'époque victorienne, abandonnés, livrés à eux même, s'inventant un monde meilleur, un monde imaginaire, afin de rendre plus acceptable le monde réel.
Bien plus, donc, à mes yeux, qu'un roman pour la jeunesse, un livre qu'on peut lire à tout âge. Avec une écriture agréable, de belles métaphores. Il y a de quoi se faire plaisir, enfant comme adulte.
Les fées n'existent que si on continue d'y croire. N'est-ce pas là la magie des contes et de l'enfance. Croire en ses rêves et en la beauté de l'imaginaire? Ne devient-on pas adulte quand on cesse de penser que ces créatures de nos songes et de nos lectures n'ont jamais existé?
Le Petit Prince le disait déjà, un adulte, c'est compliqué.
Alors, ne doit-on pas continuer à garder cette part d'enfant qui est présente en chacun de nous?
Tic tac, tic tac, le crocodile est-il la peur de Crochet, ou ne serait-ce tout simplement pas le temps qui passe qui est le plus dangereux?