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DES JOURS SANS FIN de Sebastian Barry

Après avoir lu et adoré le Testament caché et L'homme provisoire, le roman de Sebastian Barry Des jours sans fin constitue pour moi une grande déception. On dit que l'auteur a rédigé cet ouvrage pour son fils Toby qui est homosexuel, ce qui est tout à son honneur, sauf que l'histoire m'apparaît peu crédible et pas très intéressante bien qu'elle reste bien écrite.
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🇮🇪 Nous sommes au 19e siècle. Thomas, jeune émigré irlandais, tente sa chance en Amérique. On le suivra dans ses aventures au côté de John Cole, ami et amour de sa vie : tour à tour, ils seront transformistes dans des bars, tuniques bleues au contact des tribus indiennes puis des Fédérés, mais aussi fermiers.
🖊️ Dans ce roman, on entend la voix intérieure de Thomas, le narrateur. L'écriture transcrit ses pensées dans un style parlé, brut, sans fioritures. L'ensemble forme un roman alerte, nerveux. Mais attention : l'écriture n'est pas toujours facile à suivre ; à plusieurs reprises, j'ai relu des phrases, des paragraphes pour ne pas perdre le fil.
🖊️ Sur fond de Far West, de luttes entre amérindiens et tuniques bleues, de guerre de Sécession, Sebastian Barry a écrit un texte sur les relations humaines, sur l'amour, la famille, l'amitié.
🤔 J'ai été surpris par certains aspects du texte ; j'avoue ne pas être très informé sur les Etats Unis du 19e siècle et Wikipedia ne m'a pas vraiment éclairé.
🤔 Bilan ? Assurément, un texte intéressant, même s'il n'a vraiment pas été facile à lire : le style brut m'a déstabilisé. Je me suis souvent perdu. Peut-être cela ne vous dérangera-t-il pas autant que moi.
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Sans que je puisse l'expliquer, "Des jours sans fin" était resté dans ma pile à lire depuis 2019… Dès que j'ai vu que le Prix Bookstagram le conseillait pour son bookclub consacré à la littérature irlandaise, j'ai sauté sur l'occasion et je me suis plongée dans cette terrible et magnifique histoire d'un pays en construction, d'un pays bâti sur la haine ! Un Thomas McNulty vieillissant raconte ses débuts en Amérique après avoir fui l'Irlande dans les années 1850 et sa rencontre avec John Cole, son meilleur ami et l'amour de sa vie.

Avec une plume qui a le pouvoir addictif de celle de Richard Powers, Sebastian Barry nous plonge dans un pays où les Blancs chassent les Amérindiens, où les garçons se travestissent en filles dans les saloons et où rejoindre l'armée assure les trois choses essentielles à la survie : un salaire (minable), de la nourriture (infecte) et un cheval (à moitié crevé). Je tiens à saluer l'oeil observateur de l'auteur qui nous présente des personnages et un univers incroyablement crédibles. Dans chaque chapitre, on aimerait noter quelques phrases de morale populaire qui illustrent toute son intelligence !

Les scènes relatant les massacres des populations autochtones par l'armée sont extrêmement dures à lire mais elles obligent le lecteur à se confronter avec ce volet honteux de l'histoire américaine. Sebastian Barry prend le sujet à bras le corps et a le courage de nous parler de l'horreur des baïonnettes qui passent à travers le corps des femmes, des enfants violés ou achevés par les soldats, et du dégoût qui secoue certains d'entre eux. La volonté de Thomas en fait un personnage attachant qui réussit à construire sa famille envers et contre tout, jusqu'à ce que la guerre de Sécession (1861-1865) rebatte toutes les cartes.
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Rien n'aura été épargné à Thomas McNulty. Ce jeune irlandais a fuit Sligo et la grande famine pour arriver sans le sou aux État Unis. Il y rencontre John Cole, dont la beauté et la bonté l'attirent comme un aimant. Ils ne se quitteront jamais, et leur amour sera le ciment d'une vie faite d'ombres et de lumières, entre violences et abandons, massacres et renaissance…

Si c'est dans le cadre du bookclub du @prixbookstagram sur #lalittératureirlandaise que j'ai ouvert ce roman, il était depuis longtemps endormi sur mes étagères. Et il aurait bien dommage de le laisser là… C'est avec @margot.et.ses.livres que je l'ai découvert.

La rencontre avec le narrateur, Thomas McNulty, est déjà une aventure en soi. Il fuit son pays alors qu'il est tout jeune, seul, abandonnant derrière lui les fantômes de sa famille, morte de faim. Il rencontre sous une haie, alors que la misère les rattrape, cet homme, John Cole, dont l'amour le réchauffera toute sa vie. Danseurs dans un saloon, ils vont vite quitter la lumière pour les affres de la guerre, celle de la conquête des terres de l'Ouest puis celle de Sécession.

La violence, le froid, la faim, les massacres, les deuils… Ils vont devoir affronter ce qu'il y a de plus sombre dans ce monde. Quelques mois, quelques années de répit les sauvent de ces atrocités, de quoi ne pas devenir fou : l'amour, l'amitié, les robes et Winona, cette petite fille Squaw qu'ils adoptent et qu'ils chérissent avec passion.

Sebastian Barry est un conteur. Son écriture dont la simplicité n'égale que la finesse, nous emporte sur ces terres infinies, au coeur des conflits et des haines qui ont construit ce pays de liberté. Ces deux vauriens tirés de la poussière deviennent au fil des pages des diamants légendaires. Ils font de petits riens des souvenirs inoubliables, de petits plaisirs simples la force d'avancer encore un peu plus loin. Parce que les jours sans fin sont ceux qui se vivent avec l'intensité qu'il se doit…
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Avec ce roman, j'ai eu le plus grand mal, à cause de son écriture : les dialogues sont incorporés dans les textes narratifs, sans distinction, et l'écriture m'a souvent fait grincer les dents.

Il est brut de décoffrage, comme si on lisait le carnet de mémoire d'un jeune soldat, tel quel, sans corrections de syntaxe.

Thomas McNulty, le narrateur, n'est pas un bon écrivain et j'ai patiné durant les 50 premières pages. C'était lourd à lire, étouffant. Comme si on écoutait un récit, raconté tel quel, par une personne qui ne sait pas faire de belles phrases.

Heureusement que son récit était intéressant et que les deux personnages, Thomas et John Cole, m'ont intéressé, sinon, j'aurais abandonné…

Dans ce roman historique, l'auteur abordera plusieurs sujets, notamment l'homosexualité (Thomas et John sont ensemble), la guerre de sécession, le racisme, l'esclavage, le massacre de tribus indiennes et l'amitié entre les soldats.

En raison des 270 pages, le tout sera survolé, jamais approfondi. Cela ne m'a gêné pour autant, ce survol de l'Histoire (on commence en 1850).

Ce que j'ai aimé, c'est la manière dont l'auteur a traité le couple que forme Thomas et John : sans guimauve, sans chichis, sans trop de détails, sans excès de virilité. Pas de scène de sexe à la Brokeback Mountain.

Thomas aime porter des vêtements de femme, mais il abordera le sujet sans que cela devienne lourd ou cliché. Notre jeune homme est prêt à sauter dans son pantalon si la guerre se déclare à nouveau. Ceux qui seront au courant, ne diront rien et accepterons le fait que Thomas cultive la terre en robe. Bravo, on a de la tolérance…

C'est assurément un drôle de roman, déjà en raison de son écriture et, j'ajouterai, en raison de l'optimisme qui parcourt les pages.

La galerie de personnages est importante et personne n'est tout à fait blanc ou noir (sans mauvais jeu de mot). On a de tout, c'est réaliste, mais, une fois de plus, on survole les personnages, nous ne saurons rien de leur passé (hormis de Thomas McNulty, notre narrateur : il est irlandais et a fui son pays en proie à la famine.). Cela ne m'a pas dérangé non plus. Par contre, le narrateur sera bavard avec la vie de soldat.

Le pire dans cette lecture, c'est la narration, ce texte que j'aurais bien corrigé (et que je faisais parfois dans ma tête), tant il était lourd, étouffant, malhabile à lire.

Dommage, parce que cela a rendu le récit froid et a supprimé toutes les émotions qui auraient dû ressortir du récit, vu les sujets abordés, vu le couple que nos deux hommes formaient et vu la présence de la petite Winona… Peu d'émotions ressenties et là, je râle, parce que je les voulais !

Malgré tout, je lirai la « suite », qui n'en est pas vraiment une (Des milliers de lunes) et qui met en scène Winona, justement. Même si ce premier roman me laisse mitigée…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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A treize ans, Thomas McNulty a fui son Irlande natale dévastée par la famine, laissant derrière lui les cadavres du reste de sa famille pour embarquer, direction l'Amérique, dans les soutes d'un navire pleines de déchus, de ruinés et d'affamés, dont beaucoup ont fini par-dessus bord.
Il a atteint la cinquantaine lorsqu'il revient, sans complaisance ni jugement, sur les "jours sans fin de sa vie" qui suivirent son arrivée dans le Nouveau Monde. Sa rencontre avec John Cole, un autre adolescent, fut alors l'un des événements les plus marquants -et les plus lumineux- de sa vie. le physique androgyne des jeunes garçons -notamment celui de Thomas, "joli comme une fille" - leur procure un emploi insolite à Daggsville. Habillés en femmes, ils servent de partenaires de danse aux hommes solitaires qui peuplent le saloon du bienveillant Mr Noone, "tout ça dans la bienséance". Lorsqu'ils sont devenus trop visiblement masculins pour faire encore illusion, ils s'engagent, en Californie, dans les tuniques bleues, dont la principale mission est de protéger les colons des menaçants Indiens, puis participent à la Guerre de Sécession. En compagnie d'autres camarades dont "certains ont déjà noyé leur foie dans l'alcool", ils vont des mois durant chevaucher dans la monotonie des grandes plaines accablées de chaleur et envahies de nuées de moustiques, connaître l'épuisement et être témoins d'innommables souffrances, participer à des massacres (parfois de femmes et d'enfants), vivre des spectacles de fins de monde, connaître des moments où ils se sentiront comme disloqués, devenus des fantômes.

On aborde ici l'Amérique par la dimension sauvage, brutale de sa conquête de l'Ouest, avec sa dureté, son cercle vicieux de haine et de vengeance. Tout y semble grand, sanglant, et inique. C'est le temps des chercheurs d'or au coeur gonflé d'espoir mais dont beaucoup trouveront la mort, des colons misérables dont le bétail étique dévaste les étendues herbeuses de ce pathétique Eldorado, des troupeaux de bisons sauvages comptant encore des milliers de têtes.

Et c'est profondément troublant, voire dérangeant, car le narrateur nous place au-delà du bien et du mal, nous immerge dans le cloaque de la complexité des êtres, où se mêlent grandeur et infamie, dignité et mesquinerie. Dans ce chaos, Thomas et John (que nous ne connaîtrons qu'à travers le témoignage de son compagnon, paradoxalement discret à son sujet, bien qu'il représente son "havre de beauté et d'humanisme", et qu'il soit l'amour de sa vie) s'adaptent, avec courage et endurance, tout en conservant une sensibilité qui déconstruit mieux que n'importe quel discours le mythe d'une virilité brutale et décérébrée. Bien que conscient de l'injustice et de la violence faite aux Indiens, le narrateur l'accepte, contraint par les circonstances, l'appartenance à un camp - "(celui) du plus grand nombre" - la sauvagerie du moment, la nécessité de la survie. Et parce que quand "au départ on n'est rien, on peut voir un massacre sans broncher". Il a même "le sentiment d'avoir accompli quelque chose de juste, sans que ce soit de la justice", tout en étant "à la fois épouvanté et outré contre lui-même car (il) trouve un étrange plaisir à l'assaut". S'il éprouve de la tristesse pour les perdants, et envers cet ennemi pour lequel chaque soldat a un petit bout de tendresse, elle s'accompagne d'une sorte de fatalité, nourrie de la conscience aigüe de la futilité de la vie humaine. Il n'y a pas de remise en question du fait d'être d'un camp ou de l'autre, c'est la grande machinerie humaine, il est pris dedans, les autres et nous avec, "tous victimes du même joueur de bonneteau".

Ils sont finalement à l'image du monde qui les entoure, divers et contradictoire : si "souvent, en Amérique, on peut devenir fou à force de laideur", on y tombe aussi parfois sur des beautés qui éblouissent et émeuvent aux larmes.

Quel roman, qui tour à tour emporte, émeut, glace et oppresse, quand il ne provoque pas toutes ces émotions simultanément ! Quel talent pour mêler l'épique et l'intime, la violence et la délicatesse, la sensualité et la pudeur… Sebastian Barry parvient à transfigurer la sauvagerie qui hante son récit en quelque chose de grand et de complexe, et qui pour un peu ne semblerait pas vain, ne serait-ce que pour les rares mais tenaces étincelles d'humanité qu'il y sème, ici et là, posant contre la barbarie du monde la déconstruction des carcans moraux et sociaux.

Et puis il y a cette écriture, riche et spontanée, gouailleuse et poétique, traversée d'une sincérité poignante.

Un GROS coup de coeur !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le récit de 2 jeunes irlandais homosexuels embarqués dans l'armée américaine au 19ème siècle. La colonisation à marche forcée et ses massacres, la guerre de sécession et ses atrocités, la faim, le froid, la misère, Sébastian Barry ne nous épargne rien de cette Amérique en construction ! L'écriture sans fioriture, authentique et poétique nous permet appréhender les pensées simples et sincères de ce jeune irlandais inculte face à la violence des hommes et la beauté des paysages. Une fresque historique pleine d'humanité : à recommander.
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A fuir. Histoire totalement invraisemblable. Il est très difficile de rentrer dans le roman du coup.
C'est dommage, car on sent que l'auteur a un beau potentiel d'écriture d'une part, et le contexte et l'arrière plan sont intéressants d'autre part.
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Bonjour,
Je viens de terminer le roman Jours sans fin de Sebastian Barry. Je voulais faire part de mon plaisir à lire ce roman d'une belle intensité. Découverte d'un auteur, d'une belle écriture sur des thématiques difficiles. Les westerns des cinémas de mon enfance sont sérieusement remis en perspective ! Et redécouvrir cette Guerre de Sécession (entre 650 000 et 850 000 morts !) qui a fondé les États-Unis à travers le regard d'un personnage m'a beaucoup touché. Décidément seule la littérature arrive à faire miroiter toutes les ambiguïtés, les contradictions et les émotions qui nous traversent...
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Plongée vertigineuse au coeur des grandes plaines du midwest où de grands combats se livrent. Nous voici au XIXème siècle, où des hommes se battent tour-à-tour pour des questions de territoire et de liberté.
Thomas McNulty est l'un des nombreux jeunes Irlandais à avoir quitté son pays pour tenter sa chance en Amérique, après avoir perdu sa famille lors de la Grande Famine. Avec son amant, John, il s'engage dans les Tuniques bleues pour se battre, malgré lui, contre les Indiens des Grandes Plaines afin de favoriser l'installation des colons. le massacre est épouvantable, alors que des accords s'étaient d'abord décidés entre les deux parties; hommes, mais aussi femmes et enfants sont décimés. Une petite fille, Winona, en réchappera, et suivra le couple à la fin de cette guerre, avant qu'ils ne s'engagent dans celle, tout aussi sanglante, qui oppose Unionistes et Fédéraux lors de la guerre de Sécession. Les conditions de vie sont cauchemardesques, entre la faim et le froid glacial, le ravitaillement qui tarde à venir et les tueries sauvages bien loin de batailles rangées.
Jamais je n'avais lu de récits sur ces deux guerres aussi détaillés et aussi éloignés des images héroïques que l'on peut voir en général. Thomas regarde de ses propres yeux ces massacres qu'il ne peut éviter et auxquels il participe bien malgré lui, subissant jusqu'au bout ces violences injustes.
Un magnifique roman sur la violence humaine, que je verrais bien adapté en film tant il est visuel.
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