AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,35

sur 608 notes
Alamut est un roman slovène de Vladimir Bartol publié en 1938 . Il se base à la fois sur des faits historiques - la forteresse d'Alamut ayant été le bastion de la branche religieuse des musulmans chiites ismaéliens, vulgarisé en assassins dont le premier mentor fut Hasan, Sabbâh - et sur des faits comme l'utilisation de drogues pour le combat, et surtout , présence de jardins chargées de faire croire à l'entrée du Paradis...
Vladimir Bartol se saisit de l'histoire de la secte des assassins pour dénoncer, 14 ans après l'accession de Staline au pouvoir et 5 ans après la nomination de Hitler au poste de chancelier, les régimes totalitaires.
Le leitmotiv est en effet "Rien n'est réel, tout est permis". Y compris la manipulation de masse. le but premier de Bartol est de mettre en garde : aucun peuple ne devrait jamais abdiquer sa souveraineté, il faut se méfier des populistes qui promettent le paradis.
Roman prémonitoire et d'une telle actualité ;
Un livre de référence et de réflexion à lire absolument.
Commenter  J’apprécie          100
Ce livre pourrait n'être perçu que comme un roman d'aventures, avec son lot de romanesque, de trahisons, de batailles, le tout prenant pour décor l'Iran de 1092, qui n'est déjà plus la Perse à cette époque lointaine. Mais c'est également un formidable témoignage de la puissance de l'endoctrinement, et plus encore, une véritable interrogation sur les origines et la légitimité du pouvoir : les constats cyniques du vieux de la montagne sur l'ignorance et la bếtise de ses contemporains, pour argumentés qu'ils soient, justifient-ils ses actes ? Vladimir Bartol, plutôt que répondre directement, préfère nous décrire les conséquences de ces raisonnements, laissant chacun de nous à ses réflexions une fois tournée la dernière page du livre. le fait qu'il ait été écrit en 1938 au coeur d'une Europe en train de se déchirer politiquement, avant de le faire plus directement, n'est certainement pas un hasard.
Commenter  J’apprécie          90
Ce roman, mi philosophique, mi historique, se passe en Iran dans la forteresse d'Alamut, en 1092, où vit une secte Ismaélienne. Les Haschichins ( ou assassins), mènent une lutte religieuse contre le sultan de Turquie. Les deux principaux personnages sont , Halima, une ancienne esclave arrivée au Harem d'Alamut, et Avina Ibn Tahir, soldat volontaire éduqué dans la fascination de la mort et du dévouement. Nous suivons la manipulation psychologique qui leur ai enseigné.
C'est un roman agréable et fluide à lire, avec beaucoup de dialogues, et du grande richesse.
Commenter  J’apprécie          90
Alamut, la montagne des Assassins menés par le Vieux de la Montagne. ... la secte redoutée à travers l'Europe et l'Orient, qui frappe et tue, renversant les trônes ... Mes élèves connaissent l'histoire grâce à Assassin's creed, le jeu vidéo et le film ! mon rôle de prof d'HG au lycée (et avant en 3°, mais plutôt avec @Harry Potter et l'ordre du phoenix) est de leur parler des clés et sens cachés ! j'évoque le roman en classe et ainsi deux -trois lycéens lisent Alamut chaque année et pardon mais j'en suis assez fière !
Bartol démonte scrupuleusement les rouages de l'embrigadement des jeunes, un B-A-BA de la transformation de jeunes gens pauvres à la recherche d'un absolu en guerriers fanatiques à la redoutable efficacité. En le lisant aujourd'hui, on ne peut penser qu'à al Qaïda et surtout à Daesh/ISIS/l'EI, qui aidés aussi par les progrès des télécommunication et du militaire, ont généré une même terreur et exercent sur certain(e)s une attractive fascination ...
Pourtant Bartol n'est pas un "visionnaire" et la part de la fiction est finalement relativement mince dans son roman. Ce serait oublier que comme Montesquieu a dénoncé Louis XIV en transposant ses critiques de la cour française en l'Orient dans ses Lettres Persanes, Bartol ici transpose aux XI°-XII°s ce qu'il observe alors en URSS, mais aussi en Allemagne et en Italie, en 1937-1938 ! ce "roman" est en fait une brillante dénonciation des totalitarismes, dont l'embrigadement de la jeunesse est une des clés ! ce sont ces multiples résonances et donc quelque part malheureusement son intemporalité qui en font une lecture au début ardue mais finalement fascinante et impressionnante de part son sens de l'analyse psychologique et sociologique et l'art de critiquer sans en avoir l'air ! c'est tout simplement magistral !
Commenter  J’apprécie          90
Alamut est un très bon livre sur l'extrémisme et le fanatisme. Si au départ l'auteur l'a écrit pour dénoncer le fascisme en Allemagne et surtout en Italie, le roman est toujours d'actualité lorsque l'on pense à l'Islamisme extrême que l'on voit aujourd'hui avec l'État Islamique.

Le roman est aussi historique car il parle ce la fameuse confrérie des Assassins que l'on a connu avec la série Assassin's Creed. Contrairement aux jeux, les assassins étaient des fanatiques complètement fanatisés qui étaient prêt à donner leur vie à la demande de leur maître.

Ce livre sera malheureusement toujours d'actualité à cause de la nature même de l'humain.
Commenter  J’apprécie          90
C'est autour de ces quelques 620 pages que s'est centré mon univers littéraire pendant un bon mois et qu'il s'en est découlé un coup de coeur. Un bon mois, parce qu'il n'était pas permis de lire ce livre trop vite, tant il est dense, original et intéressant. On se retrouve très vite, dès les premières pages, happé par les personnages et par l'impressionnante forteresse d'Alamut. Personnages à foison dont il faut faire l'effort de remettre qui est qui régulièrement (et ce n'est pas toujours chose aisé) ce qui ne rend pas la lecture très lisible à ce niveau, alors que pourtant l'écriture est très fluide. Mais une fois au moins les personnages les plus principaux bien retenus, il est facile de se laisser prendre dans l'histoire incroyable et machiavélique d'Alamut. Ce livre est si riche d'enseignements, notamment sur le monde musulman, qui nous fait voyager, mais aussi sur la façon dont un tyran sectaire peut prendre en haleine ses sujets. J'ai eu quelques coups de coeur pour certains protagonistes dont j'étais bien en peine de les voir se soumettre aux demandes intransigeantes de ce dictateur. J'aurai aimé sauver quelques âmes perdues en lisant ce roman. Celui-ci m'a donc fait taper du poing face à la violence du fanatisme. Je referme ce bouquin avec le mal de me défaire de son univers. Chapeau bas à cet ouvrage, si ce n'est en négatif que le statut de la femme est minoré.
Commenter  J’apprécie          80
Roman d'aventures autour de la figure historique du "Vieux de la montagne", Hassan ibn al-Sabbah, chef de la secte fanatique des "Assassins", au XIème siècle en Iran. Récit plein de rebondissements, de violence, de splendeur mais également analyse lucide des mécanismes de la dictature et annonce le terrorisme international de l'intégrisme islamique contemporain..
Commenter  J’apprécie          80
Voici un beau roman classique écrit en 1938 et qui s'inscrit dans les tourments de la Perse moyenâgeuse. Récit d'une forteresse et de son terrible maître, récit d'une doctrine et de la clé du totalitarisme, cette tragédie en cinq actes nous fait vibrer au plus près de ses principaux protagonistes, nous emmenant d'aventures en dialogues, de cruautés en fastes, de stratégie en affrontements. Une jolie trouvaille !
Commenter  J’apprécie          71
Ce roman est basé sur une légende : le maitre de la forteresse d'Alamut (nord de l'Iran) a inventé un stratagème pour fanatiser ses soldats.
Ecrit dans les années 1930, pour dénoncer les totalitarismes, ce texte est encore très actuel : il parle de fanatisme religieux, de la manipulation des masses, du cynisme des dirigeants.
Il est très intéressant, et très agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          70
Je suis en veine ces derniers temps : après avoir découvert Pamuk, voici Vladimir Bartol et son magistral « Alamut »
L'action, basée en partie sur des faits historiques, se passe à la fin du XIème siècle, dans le Nord de l'Iran. Seïduna (Hassan Ibn Saba), l'impitoyable tyran, a conquis la citadelle d'Alamut, et à partir de là, va tenter de faire triompher sa secte des Ismaïliens (chiïtes) et de combattre les sunnites du sultan de Bagdad, amis des Turcs Seldjoukides. Mais contrairement à ses ennemis, il ne possède ni armée, ni population favorable. Il va donc établir un plan à long terme, véritable machination. Née d'un cerveau dérangé ? Bien au contraire !
Il crée une « école » de fedayins, jeunes hommes vite convaincus que leur chef est un prophète, et qui sont prêts à tout pour lui obéir. On leur prodigue un enseignement physique. très dur, et aussi intellectuel (dont le Coran bien sûr). On croirait lire un article sur les camps d'entraînement des djihadistes du XXIème siècle. le bouquin a été écrit en 1938 !
Parallèlement à la création de cette « école », Seïduna transforme ses jardins tout proches en un véritable paradis, fidèle en tout point à l'image qu'en donne le Coran. Un véritable décor de théâtre, habité par une nuée de jolies demoiselles qui ne se rendent pas compte qu'elles sont en fait emprisonnées.
C'est ici que démarre le plan démoniaque de Seïduna. Il annonce à ses fedayins qu'il possède les clés du paradis, les drogue et les transporte dans ces jardins où ils vivront quelques heures inoubliables. Seconde tournée de haschish et ils retrouvent la citadelle, convaincus à tout jamais qu'ils ont bien vu l'eden et n'ont plus qu'un souhait : sacrifier leur vie pour retrouver ce monde merveilleux, pour le plus grand bien de la cause qu'ils défendent.
L'auteur slovène dénonce ici les horreurs de toute dictature. Il songeait sans doute surtout au fascisme qui commençait à envahir l'Europe, mais utilise l'Islam pour effectuer sa démonstration. Quelle prémonition !
Hassan Ibn Saba est un monstre de cruauté, mais est aussi un homme cultivé et intelligent. C'est là le gros problème. Comme tout dictateur, il estime que le peuple est trop ignorant pour comprendre quoi que ce soit et que seuls quelques initiés ont droit à connaître sa « philosophie ». C'est donc à ses deux grands amis qu'il explique sa vision du monde : tout n'est qu'illusion (même le Coran) et dès lors « rien n'est vrai, tout est permis » deviendra sa devise. Il n'empêche que l'on a froid dans le dos quand on le voit ordonner de décapiter son fils, qui a osé transgresser les lois paternelles.
le seul (petit) reproche que l'on pourrait faire à Vladimir Bartol, ce sont quelques longueurs, d'autant plus qu'elles concernent le plus souvent des personnages secondaires dont les noms arabes sont impossibles à retenir, sans parler de leurs titres : difficile de différencier clairement émirs, califes, vizirs, sultans, deys etc.
Un grand roman historique, agréable à lire car l'aventure est omniprésente. Je ne risque pas de l'oublier de sitôt
Commenter  J’apprécie          70



Lecteurs (1550) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1833 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}