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sur 606 notes
Alamut fut au XIème siècle un château fortifié où Hassan Ibn Sabbâh rassemble tous ceux qui se réclament de la doctrine d'Ismaël.
Vladimir Bartol nous conte l'histoire de ce personnage historique qui après avoir longtemps étudié la religion et beaucoup appris de ses voyages, se proclame chef des Ismaéliens et nouveau prophète. Il a un grand rêve : détruire l'empire turc des Seldjoukides. Il réorganise l'ismaélisme et dans sa citadelle d'Alamut en Iran, il créé l'école des fedayin (élites prêtes à tous les sacrifices). Et pour envoyer ses « Haschashin » au combat, il lui faudra user de stratagèmes pour les mener au Paradis et à ses beautés célestes.

C'est mon libraire qui a mis ce livre entre mes mains. Je ne m'attendais pas à cette histoire à peine romancée. Et s'il n'était qu'un livre sur les rouages du fanatisme, ce serait déjà très instructif mais il propose aussi une réflexion philosophique tout en étant un roman d'aventures. Quelle prouesse ! C'est un gros gros coup de coeur. Malgré ma méconnaissance du monde arabe, la lecture a été fluide et passionnante.
Je suis rarement déçue par Les Editions Libretto. Leurs histoires véhiculent longtemps en moi.
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Alamut est une forteresse bâtie au IXème siècle dans le nord-ouest de l'actuel Iran. Réputée inexpugnable, elle a été prise à la fin du XIème siècle par Hassan Ibn Sabbâh pour servir de base à la secte chiite ismaélienne des Nizârites. Ces derniers sont des musulmans fondamentalistes qu'Hassan aimait appeler « Assassiyoun » que l'on peut traduire par « ceux qui sont fidèles au fondement de la foi ». Mais ce mot a aussi été mal compris des voyageurs étrangers et souvent traduit par « consommateurs de haschich ». C'est notamment ce que fit Marco Polo qui entamera le développement de la légende d'Alamut. Selon sa description en effet, la forteresse comportait un magnifique jardin secret imitant l'aspect des jardins du Paradis. Son rôle était de convaincre les futurs assassins de la secte — drogués notamment au haschich — qu'ils venaient de faire un bref tour au Paradis afin de les fanatiser avant qu'ils ne partent accomplir leur mission mortelle...

C'est cette légende que l'écrivain slovène Vladimir BARTOL romance dans Alamut. Bien que dirigeant une poignée d'hommes, Hassan Ibn Sabbâh parvint à faire trembler et plier maints dirigeants et personnalités de l'époque, en particulier grâce à sa capacité de manipulation de l'esprit des hommes. Il avait tout d'abord mis en place un système éducatif complet par lequel ses adeptes apprenaient à se battre avec plusieurs types d'armes, mais été aussi initiés aux langues, aux sciences et à la religion. Ensuite Hassan Ibn Sabbâh se faisait passer pour un prophète, ce statut lui permettant d'être l'unique détenteur terrestre des clés du paradis. Et c'est ainsi que la culture de son jardin secret, habité uniquement de très belles femmes vierges, lui permettait d'envoyer qui il voulait dans le « jardin d'Eden ». Les rares élus (ses adeptes les plus méritants), drogués au haschich, avaient ainsi un avant-goût de la « vie éternelle » qu'ils pouvaient rapporter à leurs coreligionnaires. Dès lors le fanatisme religieux était né puisque les adeptes d'Hassan n'avaient plus peur de rien, et surtout pas de la mort, celle-ci signifiant désormais un retour au paradis tant qu'ils demeuraient dévoués à leur maître. Ils faisaient notamment de parfaits tueurs capables d'agir tels des commandos suicides.

En s'appropriant cette légende, Vladimir BARTOL fait preuve d'une grande érudition et du sens de la narration. le roman est en effet très instructif sur le Coran et la religion musulmane, et s'il se lit réellement comme une légende, il fait aussi preuve d'une étonnante modernité. Il est vrai que le propos de BARTOL en 1938 était de dénoncer les régimes totalitaires, quels qu'ils soient, 14 ans après l'accession de Staline au pouvoir, et 5 années après la nomination d'Hitler au poste de chancelier. de fait son roman est très détaillé sur le processus qui conduit au fanatisme et met en garde contre la manipulation des masses (« je partage l'humanité en deux catégories fondamentalement différentes : une poignée de gens qui savent ce qu'il en est des réalités et l'énorme majorité qui ne sait pas »). Cynique, mais réaliste, BARTOL invite tous les peuples à ne jamais abdiquer leur souveraineté, à se méfier des populistes qui promettent un monde meilleur et à ne jamais dédaigner la raison, fondement de l'humanité. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, le propos était tragiquement d'actualité ; il le demeure aujourd'hui pour d'autres raisons.
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Devinez pourquoi j'ai choisi de lire Alamut ? J'aime beaucoup la série de jeux Assassins' Creed et c'est justement ce roman qui a inspiré les jeux. Ensuite, les éditions Libretto ont édité des romans anniversaire et ont fait de très beaux objets : comment résister à cette couverture rouge et souple ? Mais au-delà de ces considérations esthétiques, ai-je apprécié le contenu ?

Découverte du Moyen-Orient du XIe siècle ! Les guerres intestines font rage entre les différents courants Islamiques, notamment les Ismaeliens qui prennent partie pour Ali comme véritable héritier de la parole du Prophète face notamment au Seldjoukides. Dans ces tensions, Hassan Ibn Al-Sabbah monte une formation d'élite afin de s'entourer d'hommes dévoués à sa cause. A partir de là, nous suivons deux points de vue.

Le premier est celui d'Halima, une ancienne esclave rachetée par Hassan afin de peupler des jardins. Elle rejoint un harem avec d'autres jeunes femmes, anciennes esclaves et courtisanes, choisies pour leur beauté. Les filles suivent des formations diverses, mais nous ne connaissons pas immédiatement l'objectif réel de ce qui semble être une étrange école.

De l'autre côté, c'est Avani que nous suivons, un jeune homme qui s'engage à Alamut. Là aussi, il est formé pour devenir un redoutable soldats aux côtés d'autres jeunes hommes : combat, théologie, poésie, rhétorique... Rien n'est laissé de côté pour en faire de parfaits caméléons. C'est ainsi que naîtront les premiers assassins, capables de prendre d'autres identités et fanatiques prêts à se sacrifier pour leur maître.

Si pour nos deux protagonistes, les débuts sont assez idylliques, le piège par se refermer. Car le plan fou et génial d'Hassan les transforme en instruments pour assouvir une vengeance qui semble plus personnelle qu'un crédo religieux. On voit d'ailleurs très peu le Vieux dans la Montagne au début du roman, ce qui en fait aux yeux de tous, lecteurs comme personnages, une figure presque mythique dont la réputation est inimaginable. Il est intéressant de voir qu'il est en réalité un athée, qu'il a parfaitement conscience que ses actions sont condamnables mais que les forces supérieures ne font rien pour arrêter ses projets. C'est justement face à cette solitude suite à la découverte de l'absence de Dieu qu'il suivra sa célèbre maxime : "Rien n'est vrai, tout est permis".

Alamut nous fait entrer dans les mécanismes complexes et subtils de l'embrigadement. Propagande, manipulation, mensonges... Hassan Ibn Al-Sabbah ne recule devant aucune technique pour construire son corps d'élite : une armée tellement dédiée qu'elle est prête à se sacrifier pour ses ambitions. En choisissant la qualité, Hassan parviendra à faire trembler les grands de son époque. Mais à quel prix ? Car son ambition lui demandera des sacrifices indicibles.

De plus, la langue de Vladimir Bartol est limpide. Même si le début peur sembler un peu lent, la mis en place minutieuse est essentielle pour comprendre le fonctionnement psychologique d'Halima comme d'Ibn Tahir (Avani). L'ensemble est très agréable à lire et difficile à lâcher tant le roman semble visionnaire et prévoir les événements actuels.

C'est un roman qui vaut vraiment le temps d'être lu. Il propose une histoire fascinante dans un cadre qui nous est méconnu. Parfois philosophique, parfois psychologique, Alamut nous plonge dans les ressors terrifiants du fanatisme.
Lien : https://lageekosophe.com/
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Je quitte Alamut, bien que le Vieux de la Montagne y reste ; même après la fermeture de ce livre.

Le Vieux de la Montagne, comme l'auteur de ce livre, façonne Alamut à sa façon, pour la rendre imprenable, inviolable, car Alamut cache en son sein ... un paradis rempli de jeunes filles destinées à rester vierges pour l'éternité ... Mais Alamut concentre surtout des hommes, que le Vieux de la Montagne destine à le servir ... Jusqu'à la mort : les fedayins.

Notre attention de lecteurs se focalise tantôt sur le Vieux de la Montagne, le maître d'Alamut qui se veut prophète, tantôt sur ceux qui le suivent, tantôt sur ceux qui osent l'affronter ... tantôt sur les fedayins et les jeunes filles des jardins d'Alamut ... Et nous découvrons leur destin, un destin décidé par Dieu sait qui ... Par l'auteur de ce livre ? Par Dieu lui-même ? Par le Vieux de la Montagne ? Par eux-mêmes (si tant est que des personnages peuvent décider de leur destin) ?

Ce destin, nous lecteurs le partageons, tant que nous restons sur Alamut. Et je dois dire que ce n'est pas évident de quitter Alamut car nul n'y entre et nul n'en sort vivant de cette forteresse ... Et il est difficile de résister à l'emprise du Vieux de la Montagne ... de plus, le Vieux de la Montagne ne sort jamais d'Alamut ... Car il retient prisonnier moult personnages entre ses serres mais lui-même s'enferme volontiers ...

À la fin de ce livre, nous ne pouvons que reconnaître qu'Alamut, cette grande illusion, est plus que séduisante et d'autant plus dangereuse ... Aussi préférerons-nous nous libérer d'Alamut, s'il est possible de s'en délivrer de ce livre ...
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Fin du XIème : Au nord-ouest de l'actuelle Iran se dresse Alamut, nid d'aigle imprenable, sur lequel règne en maître Hassan Ibn Sabbâ dit Seïduna. Prophète auto déclaré de la religion Ismaélite, détenteur des clés du paradis, il voue une rancune et une haine féroce à l'encontre des seldjoukides. Afin de défendre et servir sa cause, il forme une armée d'élite au sein de sa forteresse. Ambitieux, stratège, fin connaisseur du genre humain, il sait que seule la manipulation de ses propres troupes et de ses ennemis assurera la survie de la secte et l'accomplissement de ses propres desseins. Afin de disposer de guerriers prompts à tout sacrifice, il les fait accéder au paradis, un Eden artificiel, exalté par le Haschisch et de délicieuses Houris. Sa petite armée d'haschischin va se répandre dans les royaumes voisins et faire trembler les puissances hostiles.

Vladimir BARTOL nous immerge dans la perse de la fin du XIème siècle en nous narrant, sur la base de personnages et faits historiques, la légende paradisiaque du prophète Hassan Ibn Sabbâ. Véritable récit d'aventure, aux saveurs épicées d'orient, sur fond de luttes de pouvoir, cet ouvrage prend vite une dimension politique et philosophique étonnamment contemporaine. En trame de fond se détache les puissants mécanismes de manipulation des masses, une problématique qui touche particulièrement le monde dans lequel nous vivons. Une oeuvre de qualité, tant par sa documentation que par son style, qui tient en haleine de bout en bout.
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Ce qu'il y a de terrible dans ce livre, c'est qu'il date de 1938 et qu'il est et a été BEAUCOUP TROP CONFIDENTIEL.
C'est le genre de livres qui montrent que l'humain fonctionne un peu toujours de la même façon, quelle que soit l'époque, quelle que soit sa religion, quelle que soit sa croyance... le pouvoir et la hiérarchisation, le besoin de créer des légendes, pour faire plier et soumettre les petits et pouvoir pouvoir pouvoir... Tout ça en vain, puisque la mort nous rattrapera tous.
Soit. Hyper intéressant concernant l'Islam précisément. Ces mêmes fonctionnements, ces mêmes supercheries, ces mêmes dévoiement, comme on a pu les voir dans l'église catholique, dans l'Empire romain, et tant d'autres.
Ce roman décrit tout simplement des parcours de vie, à tous les étages, avec une certaine valeur sociologique et psychologique... Plus agréable à lire que ce genre de livres. Et tout aussi intéressant et percutant, je pense.
Enfin, même si la fiction est une réalité, ou si ce livre est en réalité une fiction, ça fait réfléchir, les fonctionnements et rouages existent encore et toujours.
Les djihadistes actuels ressemblent tellement bien à certains des personnages. Cette folie induite pour se battre juqu'à la mort pour une cause parfaitement dévoyée. du drame sur du drame sur du drame.
L'être humain, dans toute son anti-splendeur.
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Ce livre est un énorme coup de coeur, auquel je ne m'attendais pas du tout, pensant lire un simple roman d'aventures mettant en scène la célèbre forteresse d'Alamut.

Si les deux premiers chapitres m'ont intriguée par leurs protagonistes un peu naïfs, la suite révèle toute la maestria de Vladimir Bartol, qui parvient en quelques 600 pages à nous décrire les remous qui agitent la société iranienne du XI siècle, prise entre les influences seldjoukides et fatimides, la prééminence religieuse de l'arabe et l'héritage persan millénaire, et les différents schismes de l'Islam, entre autres celui de l'Ismaélisme. le lecteur plonge avec délice dans ce cadre médiéval et raffiné, où la poésie n'est jamais bien loin.

Mais au-delà de ce décor enchanteur qu'on pourrait presque qualifier d'orientaliste, Alamut nous livre l'extraordinaire récit des conclusions philosophiques d'un homme, Hassan ibn al-Sabbah, et de son machiavélique plan qui en découle : manipuler de jeunes hommes en leur entr'ouvrant les portes d'un paradis factice, qu'ils ne retrouveront qu'à leur mort, vers laquelle ils se précipitent dès lors de bonne grâce. On frémit comme les autres personnages à la découverte de ces tractations, et on ne peut pourtant s'empêcher d'écouter cet homme qui justifie ses actes par une réflexion approfondie sur le bonheur des uns et des autres, sur le sens d'une vie, sur la capacité supérieure de certains à questionner ce qui les entoure et à ne pas se contenter de notions superficielles...

Loin d'être un roman cynique sur la manipulation des foules, Alamut attendrit par ses personnages complexes, tiraillés entre leurs sentiments passés et présents, entre leurs idéaux et leur mise en pratique ; l'amour y tient une grande place, sans jamais tomber dans une mièvre romance.

Que dire enfin de cette extraordinaire narration qui emprunte à la fois à la quête initiatique pour Halima et Ibn Tahir, à la dialectique lorsque Seïduna explicite et argumente sa stratégie en compagnie de ses compagnons, au théâtre lorsque ces derniers s'installent pour observer leurs cobayes lors de l'acte suivant, et bien sûr aux tragédies grecques dans le dénouement des trajectoires de certains des personnages...

Époustouflant et terriblement moderne, tant la parabole du Vieux de la Montagne fonctionne quelle que soit l'époque ; au risque de me répéter, c'est un vrai coup de coeur !
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« Lorsque tu croyais, tu étais au ciel ! Maintenant que tu vois, que tu doutes, te voilà en enfer ! »
A croire qu'il est préférable d'être un pantin articulé de fils sans fin, manipulé de point en point, armé pour sourire une fois devant le rideau noir, que d'être conscient d'être ridicule et misérable face à l'incommensurable, de n'être soi-même qu'un esclave, celui de l'espace et du temps, égaré avec des yeux lucides…

Les étoiles demeurent muettes au-dessus de nous, autant fermer le grand livre des questions sans réponse. Nous ne savons rien alors permettons-nous, laissons libre cours à notre désir le plus ardent, celui de libérer le trône d'Iran des hérétiques. Devenons ce maître de l'espace et du temps, principaux obstacles à l'essor de grands empires. Faisons de la forteresse d'Alamut un creuset de miracles, soumettons les esprits, berçons nos victimes d'illusions. Déployons les narcisses d'un effrayant rêve d'enfer, devenons la terreur des puissants et des tyrans étrangers quels qu'ils soient. Devenons le nouveau prophète, populaire, disposons des clefs du paradis, des jardins des illusions… selon les termes d'un plan, calculé et mesuré tout le long d'une vie, qui a bien pu inspirer Machiavel…

Vladimir Bartol traite avec une délicieuse volupté de l'éternelle quête de la vérité. Notre vérité, celle dictée par nos sens, ne serait-elle pas préférable à celle, inacceptable et insupportable, qui nous est simplement inaccessible ? Il évoque et inspire cette fascination devant cet être d'exception qu'est Hassan Ibn Saba, le Vieux de la Montagne, fondateur de la tristement célèbre secte des Assassins.

Alamut, inexpugnable forteresse, est à l'image du chef d'oeuvre de Vladimir Bartol : inébranlable sur des bases historiques solides. L'auteur joue mille et une nuits sur autant de harpes sensibles, exalte de mille et un poèmes et autres arts raffinés, enivre de mille et une couleurs et parfums. Alamut est un roman qui éveille les sens et la raison à une humaine cruauté. Fascinant.
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"Rien n'est vrai, tout est permis". Cette maxime est la doctrine suprême, révélée à seulement quelques initiés dont Hassan Ibn Sabbâh se servira pour, à travers l'ismaélisme, s'assurer une loyauté sans failles de ses fidèles et faire trembler émirs et sultans à la fin du 11ème siècle en Iran.

Ce récit a été publié pour la première fois en 1938 mais reste d'une inquiétante modernité : des jeunes hommes sont exaltés et en viennent, au nom d'une idéologie et à cause de manipulations, à chérir, plus que tout, la mort qui leur ouvrira les portes du paradis.

Le récit, dans un style digne des milles et une nuits, réussit à être à la fois un roman d'aventures où l'amour et la mort se font face tout autant qu'une réflexion sur la manipulation des masses.

Nous suivons le destin de jeunes femmes et de jeunes hommes destinés à être de simples instruments au service d'un homme. Leurs hésitations, leurs peurs sont remplacés par d'implacables certitudes.

Alamut pourrait avoir été écrit aujourd'hui comme il y a un ou plusieurs siècles, le temps passe mais les hommes restent les mêmes.
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"Rien n'est vrai, tout est permis" ou comment manipuler les masses

En 1938, le Slovène Vladimir Bartol nous décrit le récit semi-légendaire de la secte islamiste ismaélienne des Nizarîtes et de son chef spirituel, Hassan ibn al-Sabbah, ayant semé la terreur en Iran à l'époque des Croisades. Au travers de ce roman, suivez les destins croisés de deux jeunes gens : Halima la fille de harem, et Avani le jeune homme entraîné pour devenir un soldat de dieu, prêt à se sacrifier sur les ordres de ses maîtres. Voyagez en Perse, au coeur de la citadelle d'Alamut, siège du pouvoir de la secte, dans une ambiance de "Mille et une nuits" pour une lecture à la fois fascinante et terrifiante. Ce plaidoyer contre les totalitarismes des années 30 est un véritable coup de poing : dépeignant les méthodes pour manipuler les masses, il fait bien évidemment écho à notre actualité. Un ouvrage important, à lire absolument. Pour l'anecdote : cette histoire inspirera le premier épisode de la célèbre franchise de jeux vidéo "Assassin's Creed"
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