Voici un livre qui ne manque pas de qualités, certainement autant que son auteur a d'érudition mais qui m'a tout bonnement horripilée parce que d'une rare suffisance et d'une prétention certaine. Pas amatrice d'autofiction pour deux sous, je me suis laissée piégée par l'accroche de ce récit parlant de livres et de bibliothèques dans lequel l'auteur se met en scène avec toutes ses certitudes, ses très gros clichés et quelques doutes tout de même. J'ai également trouvé ce livre très daté. Certes, l'auteur y parle un peu d'internet mais en feignant d'oublier (avec un rien de mépris me semble-t-il) que les modes de lectures évoluent et que tous les lecteurs ne sont ni bibliophiles ni bibliomanes. Pourtant l'idée est tentante : un amateur de livres se retrouve piégé par une bibliothèque léguée par un inconnu. Hélas,
Enis Batur n'exploite cette idée que pour se livrer à des digressions tournant autour de lui-même comme autant d'occasions de montrer son immense culture, l'importance de son travail et l'étendue de ses relations. Et puis, il nous lâche dans une de ces fameuses fins ouvertes d'autant plus frustrante qu'on avait pas vraiment compris si, oui ou non, le roman allait nous mener quelque part. La réponse a été clairement non dans mon cas. Mon premier contact avec la littérature turque n'est pas une réussite.