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EAN : 9782264082961
384 pages
10-18 (04/04/2024)
4.46/5   42 notes
Résumé :
1893. Claude, inspectrice du travail, se retrouve face à la mort suspecte de deux ouvriers à l’étrange ressemblance. Non loin de là, sœur Placide est troublée : l’une des nouvelles recrues de l’usine-pensionnat des soieries Perrin est le portrait craché d’une ancienne pensionnaire, qu’elle croyait partie pour se marier. Deux femmes, deux mystères qui vont s’entremêler pour laisser le scandale éclater.
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Un tout premier roman pour Cécile Baudin et assurément une réussite qui nous plonge dans la fin du XIX siècle.

Un peu comme une locomotive vapeur ou le démarrage est un peu lent mais qui une fois lancée file comme le vent et ou plus rien ne l'arrête.

Il m'a donc fallu un peu de temps pour m'immerger complément dans l'histoire, mais une fois ferrée je n'ai plus pu lâcher le roman.

Le scénario est excellent, original et bien tenu.
Les personnages sont extrêmement bien travaillés, attachants et originaux eux aussi ( mais sans être extravagants).
L'écriture de l'auteure est agréable et efficace.

L'histoire tout en étant captivante traite également de sujets importants pour l'époque. Mais je n'en dévoilerais pas plus.

Un excellente découverte pour ce thriller historique.
J'espère de tout coeur que ce roman trouvera son public car il le mérite fortement.

Je vais surveiller du coin de l'oeil les futurs écrits de cette auteure talentueuse.
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Tout d abord je voudrais sincèrement remercier Mme Cécile Baudin pour l envoi de son livre .Ce premier polar historiques est un pur délice l époque , la fin du XIX° siècle période de folie industrielle ou l on pensait que la vapeur et le machinisme résoudraient tous les problèmes et rendraient l homme heureux ......Hé! ho !pas tous tout de même non les riches , les maîtres de forges ou de filatures , les autres , les invisibles se contentant depuis le fond de leur soutes de faire fonctionner la mécanique et encore en disant merci de continuer à boulonner 12 heures et plus par jour pour avoir juste de quoi ne pas mourir de faim . Une juste répartition du malheur des pauvres, des femmes, des enfants et du bonheur de l entre-soi bourgeois aux étages supérieurs Voilà le contexte social de notre enquête, auquel se mêle une sordide histoire de moeurs . Mais je ne m avancerais pas plus loin car être plus clair déflorerai par trop le suspens , je préfère que vous l exploriez tout seuls .Les protagonistes maintenant Claude Tardy une jeune et nouvelle Inspectrice du travail , dans une fonction créée juste après la guerre de 1870. Obligée de masquer sa féminité sous une redingote et de fausses moustaches victime de règlements paternaliste et méprisants pour " la meilleure moitié de l ' humanité ". Dotée d un courage , d une volonté de fer qui lui permettront de briser toutes les barrières .Son binôme son supérieur hiérarchique Edgar Roux, fou de photographie , blanchi sous le harnois a plus tendance au laisser aller patronal , mais sait être parfois fort surprenant . Soeur Placide gardienne des petites filles apprentie dans une usine de soieries précieuses , qui ressemble plutôt à un bagne . Soeur Placide dont le rôle au premier abord ferait penser à celui d un garde chiourme révélera une grande et lumineuse âme , déterminée à connaître à tout prix la vérité sur la disparition d ' une des fillettes dont elle avait la charge Les personnages secondaires aux destins parfois dramatiques possèdent également un palette de caractères originaux, mais là encore s avancer trop loin divulgâcherait la résolution du problème . Alors laissez vous tenter par ce premier rompol d'une auteure Française de talent
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Merci à l'auteure pour l'envoi à titre personnel de son ouvrage "Marques de fabrique", qui devrait constituer le premier volume d'une trilogie aux accents de roman régional.

Je dois saluer ce virage à 360° opéré mais aussi la réalisation d'une ligne de sa "liste des envies", à savoir concrétiser un rêve d'enfant mais surtout confectionner un roman, tâche d'autant plus délicate que l'intrigue se situe au siècle dernier (et donc sans les - dantesques et évidents - moyens de la PTS que nous connaissons aujourd'hui pour résoudre les faits divers sur lesquels nos héroïnes civile et religieuse enquêtent respectivement), ce qui nécessite un travail de recherche, de visites en amont d'ampleur pour une restitution la plus fidèle possible aux métiers auxquels il est rendu hommage.

Challenge relevé et pleinement réussi pour ce polar qui nous plonge dans les méandres de la Révolution industrielle dans l'Ain, ses dessous et ses travers, au cours du 19ème siècle, appelé le siècle des grands bouleversements. La restitution des conditions de vie et de travail de la main d'oeuvre féminine (constituée notamment de jeunes orphelines qui quitteront leurs conditions pour la plupart lors de leur mariage) dans une usine-pensionnat dédiée à la couture est flagrante et l'intrigue dont le suspense est bien entretenu autour d'une machination diaboliquement élaborée rend d'autant la lecture pleinement haletante !
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Un thriller historique qui nous plonge dans la France du XIXème siècle et dans une enquête à couper le souffle.

Le prologue m'a serré le coeur, ça commence bien ! Dès les premières lignes, le ton du roman est donné : pas de demi-mesure, tout sera cash. Accrochez-vous.

Notre récit est planté dans l'Ain, en 1893. Claude Tardy est inspectrice du travail stagiaire, faisant équipe avec Edgar Roux, inspecteur divisionnaire du travail. En 1841, et pour la première fois en France, une loi encadrant le travail des enfants est votée. L'inspection du travail, créé en 1892, est chargée de veiller à la bonne application du droit du travail. Lors du contrôle d'un atelier de couture clandestin, Claude est informée qu'un cadavre a été retrouvé dans une tréfilerie.

Autre lieu, autre ambiance, autre personnage féminin : Soeur Placide s'occupe d'accueillir les nouvelles recrues de l'usine-pensionnat des Soieries Perrin. le concept d'une usine-pensionnat est de regrouper une entreprise et un dortoir situé à côté, permettant aux ouvrières de rester sur le site de façon permanente. Ce type de bâtiment s'est développé avec l'industrie textile, accueillant bien souvent des jeunes filles démunies et surveillé par l'Église.

Le travail de Soeur Placide n'est pas de tout repos, les pensionnaires sont jeunes, sans famille, son rôle est de prendre en charge leur éducation. Lorsque l'une des pensionnaires aperçoit un fantôme dans le dortoir, la peur et l'angoisse prend possession de ces fillettes…

« Ce qu'elles mangeront, l'heure de leur réveil, de leur toilette, de leur coucher, tout ce qu'elles feront entre les deux, le moment de la matinée où elles iront se soulager, le choix de leur activité récréative, tout respectera désormais le règlement à la lettre. Au moins pendant trois ans, et, pour la plupart d'entre elles, jusqu'au mariage. La plus vieille de ces filles n'a pas quatorze ans. »

Outre l'enquête policière, les détails de cette période historique sont passionnants. Lorsque j'ai commencé ma carrière dans l'administration, c'était au ministère du Travail, je connais donc bien les missions des inspecteurs et contrôleurs du travail. Un petit clin d'oeil amusant ! D'autant qu'à cette époque (non non, je ne me sens pas vieille du tout…), je vivais en Ardèche, et il y avait encore quelques entreprises de soieries.

Les personnages sont riches. Claude est une femme déterminée et bien décidée à démontrer que son statut de femme ne l'empêchera pas de mener à bien sa carrière. Certaines de ses missions sont interdites aux femmes ? Qu'à cela ne tienne, elle s'affublera d'une fausse moustache et d'une redingote. Après tout, Claude est un prénom épicène, non ? Cela nous permet de bien appréhender quelle était la place du sexe dit faible dans la société de l'époque. Edgar est passionné de photographie, là aussi les détails sont une vraie mine d'or pour le lecteur. Soeur Placide s'investit beaucoup pour ces fillettes dont elle a la responsabilité. Son rôle est loin d'être celui d'une mère, pourtant.

La construction est intéressante, nous suivons tour à tour Claude et Soeur Placide dans deux histoires qui n'ont, à priori, rien en commun. L'intrigue est bien menée, les indices alléchants, le rythme, bien que je l'ai trouvé un peu lent, nous pousse néanmoins à la curiosité et à bouloter les chapitres. Je me suis posée énormément de questions au sujet des mystères évoqués, je suis restée dans le flou total, mettant en avant des suppositions toutes plus improbables les unes que les autres. J'avais vraiment envie de connaître la résolution de ces mystères.

Cécile a une plume fluide, légère et riche. Elle est immersive, le lecteur plonge totalement dans la période historique. Les détails sont suffisants pour nous embarquer, sans alourdir le récit. le juste milieu parfaitement trouvé !

Pourtant, je dois avouer que je ne suis pas vraiment fan des thrillers historiques. Tout dépend de la période où se situe l'intrigue et la manière dont l'auteur décrit le concept et la société. « Marques de fabrique » m'a réellement harponnée, j'ai passé un super moment avec Claude et Soeur Placide, dans cette époque si particulière de notre Histoire. Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman. Vous en sortirez plus riche.

« Cette hiérarchisation des taches permet de coller à l'ordre naturel, les hommes étant mieux payés que les femmes, et les enfants, moins que les adultes. La rentabilité est à ce prix : la concurrence grandit, avec la Grande-Bretagne notamment, et les cocons doivent désormais s'importer du Japon. »

Je remercie Cécile pour cette belle découverte !

#Marquesdefabrique #CécileBaudin #PressesdelaCité
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Un premier roman addictif très prometteur !

"Marques de fabrique" est un thriller historique qui se passe dans les années 1893-1894, mais c'est aussi un roman de terroir qui se situe dans le département de l'Ain. L'autrice, Cécile Baudin, publie un premier roman à l'intrigue originale, au style visuel très cinématographique et à la structure narrative très bien maitrisée. J'ai eu le plaisir de le découvrir grâce aux éditions @pressesdelacite et @NetGalley que je remercie vivement pour cette belle découverte.

La couverture dévoile une femme à l'allure androgyne, habillée avec des vêtements d'homme. Il s'agit de l'héroïne, Claude Tardy, exerçant le métier d'inspectrice départementale du travail, nommée depuis peu dans le département de l'Ain. Étant une pionnière dans ce métier très masculin, elle est obligée de se travestir en homme pour se faire accepter parmi la gent masculine dans les usines qu'elle contrôle.

Edgar Roux, inspecteur divisionnaire du travail, est le mentor de Claude. Il l'accompagne lors d'une visite d'inspection à l'usine-pensionnat des Soieries Perrin à Trévoux. Un ouvrier fileur d'or, Constantin Prudent, a été retrouvé pendu, les bras en croix maintenus par des fils de soie, comme crucifié. Son signe distinctif : il a une tache de naissance sous l'oeil droit en forme de coeur.

Trois mois plus tard, Claude et Edgar découvrent un deuxième cadavre prisonnier des glacières dans les montagnes à Sylans. Il s'agit de Patrice Jacquet, ouvrier glacier, qui ressemble étrangement à Constantin Prudent : il porte la même marque en forme de coeur sous l'oeil droit...

Ce roman choral alterne entre le récit Claude, d'une part, et celui de de Soeur Placide, d'autre part, chargée d'accueillir les nouvelles recrues à l'usine-pensionnat des Soieries Perrin. Elle découvre avec stupeur qu'une des nouvelles orphelines âgée de 12 ans, Victorine Toussaint, ressemble étrangement à Léonie Nectoux, une de ses anciennes pensionnaires, disparue sans donner aucune nouvelle, 15 ans auparavant...

Après avoir mené l'enquête chacune de leur côté, Claude et Soeur Placide finissent par unir leur forces afin de découvrir l'abominable vérité : qui se cache derrière ce fantôme qui hante les couloirs du pensionnat ?

J'ai beaucoup apprécié la structure narrative bien ficelée qui parvient parfaitement à préserver le suspense jusqu'au dénouement. Dès le prologue, le lecteur est plongé au coeur de l'intrigue et se laisse emporter par cette enquête captivante grâce à des chapitres courts qui donnent du rythme au récit. le style fluide et la plume addictive de l'autrice rendent la lecture très agréable. L'atmosphère d'inquiétante étrangeté donne une tonalité fantastique à ce récit où se mêlent habilement réalité et illusion.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Au-dessus d’eux, un peu plus loin devant, on reconnaît la forme d’un homme, pendu par le cou, bien qu’il paraisse également retenus par les bras, dans une posture grotesque d’oiseau en vol. Le visage n’est pas discernable, car la tête penche en avant, menton sur la poitrine, selon un angle biaisé et impossible. Claude comprend que les fils précieux avec lesquels l’homme s’est entravé ont entaillé près de la moitié du cou, comme du beurre, détachant partiellement la tête du corps.
Ce n’est rien de dire que le malheureux ne tient plus qu’à un fil…
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Ce qu’elles mangeront, l’heure de leur réveil, de leur toilette, de leur coucher, tout ce qu’elles feront entre les deux, le moment de la matinée où elles iront se soulager, le choix de leur activité récréative, tout respectera désormais le règlement à la lettre. Au moins pendant trois ans, et, pour la plupart d’entre elles, jusqu’au mariage. La plus vieille de ces filles n’a pas quatorze ans.
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S'il n'y avait eu qu'elle, cette enquiquineuse, et eux, ces étranges sosies, Edgar serait retourné à ses développements photographiques et à ces procès-verbaux qu'il envoie pompeusement au procureur, prétextant les avoir rédigés lui-même.
Mais il y a l'âcre douceur de la Saône, et la talentueuse cuisinière de Julien. Il sent déjà l'odeur salée de la petite friture qu'elle lui prépare, à peine farinée et citronnée, encore frémissante à la sortie du bain d'huile, comme si les poissons frétillaient encore.
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Le lendemain, Claude est contrainte de se grimer à nouveau (...). A la fabrique, c'est ainsi qu'on la connait, avec ses cheveux plaqués sur son crâne et sa moustache élégante. Un gilet d'homme et une redingote sévère sur son torse plat.
Si elle se présentait subitement en tant qu'elle-même, on ne se dirait pas qu'elle était auparavant déguisée en homme. On en déduirait plutôt que l'homme a rasé sa moustache et s'est travesti en femme. Il est curieux de constater que chez les gens, la première vision reste toujours la référence, comme un ancrage automatique de la raison. Ce réflexe doit jouer bien des tours à de nombreuses personnes.
Claude en est la preuve vivante.
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Jacquet est enfin arrivé au plus près du bord. Il pose sa lampe sur la glace, à sa gauche. Il râle déjà à l'idée qu'il va lui falloir ouvrir son pantalon de velours, puis son caleçon, et offrir ce qu'il a de plus précieux à la morsure de l'hiver. D'expérience, il redoute le moment où il devra viser le plus loin possible, avec un sexe réduit à la taille d'un goujon, et pas beaucoup plus facile à attraper.
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Vidéo de Cécile Baudin
Dans cette interview, Cécile Baudin nous parle de son nouvel ouvrage "Marques de fabrique".
Un voyage dans le temps en pleine révolution industrielle. Deux héroïnes, sans se connaître, enquêtent sur deux mystères imbriqués l'un dans l'autre. Morts suspectes, disparitions inquiétantes dans l'univers de la soie et de la filature…
"Marques de fabrique" est disponible dès à présent en librairie. Pour en savoir plus : https://www.lisez.com/livre-grand-format/marques-de-fabrique/9782258201057
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