Voici le second volet des « enquêtes » de Chris Kovak : j'écris « enquêtes » entre guillemets car Chris Kovak, tout comme l'auteur Patrick Bowen, n'est pas policier, mais médecin urgentiste.
«
La Nuit de l'Ogre » fait suite au « Jour du Chien », roman que je recommande de lire au préalable car il y a quelques liens entre les deux.
Patrick Bowen reprend ici un thème qui semble lui être cher : celui du tueur en série, embusqué dans l'ombre, et qui frappe de façon implacable et cruelle. (Voir «
le jour du Chien », mais aussi «
L'oeil de Caine » pour ceux que j'ai lus.) Il évoque aussi probablement ses souvenirs d'étudiant en médecine, avec le folklore des confréries de la Faculté qui pratiquent un humour souvent noir, voire morbide.
La trame du roman est la recherche par Chris Kovak d'une étudiante en médecine, fille d'une de ses collègues, qui a disparu en lui laissant … une tête coupée dans un bocal de formol. Ce qui pourrait au départ n'être qu'une blague douteuse de carabin se révèle beaucoup plus compliqué lorsque on découvre un corps, puis deux…
Agissant indépendamment de la police, qui a quelques raisons de lui chercher des poux dans la tête, Kovak découvre un mystérieux réseau de collectionneurs de photos très spéciales : des portraits « post mortem », c'est-à-dire des photos de cadavres qui ont été mises en scène.
Au cours de cette enquête apparaît un mystérieux « Homme au Chapeau Melon », issu du folklore des étudiants en médecine, qui représenterait la Mort … et la distribue abondamment.
Réapparait aussi un autre tueur en série, le Chien, dont on a fait connaissance dans l'enquête précédente.
Et comme dans la série « Highlander », « … il ne peut en rester qu'un !... »
Je laisse les lecteurs entrer plus avant dans l'intrigue, ingénieuse et riche en surprises.
Patrick Bauwen a l'habileté d'écrire un « récit choral », c'est-à-dire d'adopter tour à tour la position de personnages différents. Cela donne beaucoup de relief à l'écriture, en soulignant par exemple que des informations sont connues par un personnage, mais pas par les autres.
Il reste, comme dans «
le jour du Chien », fasciné par les sous-sols de Paris, en particulier les souterrains du métro et du RER, où on peut trouver d'étranges populations, des SDF en recherche de chaleur aux dealers et aux trafiquants de toutes sortes, et où se cachent des monstres pervers… ou justiciers ?
Voilà donc un bon polar, qu'on a du mal à lâcher une fois commencé. La saga de Chris Kovak n'est sans doute pas terminée, et j'attends le prochain tome : je commence à avoir une petite idée sur l'identité du Chien…