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3,49

sur 865 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une lecture inégale, pour ce roman d'Emmanuelle Bayamack-Tam qui écrit avec une telle poésie et tendresse qu'il m'est impossible de ne pas apprécier. Ses personnages, comme dans « La treizième heure » roman qui m'a mené vers celui-ci, sont enveloppés d'une telle bienveillance par l'auteure qu'on arrive à tous les aimer. L'Arcadie, terre idyllique, sorte d'Eldorado dans un monde très connecté, celui qu'on connaît et qui oppresse très souvent, est ici représentée dans ce lieu dont on ne sait rien, si ce n'est qu'il est en « zone blanche » et qu'il abrite toutes sortes de personnages vivant en toute liberté, d'où son nom de Liberty House. Lecture inégale pour moi car moins percutant dans son style que la treizième heure. Une belle lecture cependant, aux sujets très actuels, sur l'acceptation de soi, l'identité, la relation aux autres, même les rebuts de la société, et surtout eux d'ailleurs.
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Prenez différents thèmes d'actualité : les sectes, le troisième sexe, l'urgence climatique, les LGBTQ+, les migrants. Secouez bien le tout dans un mixeur.
Rajoutez des mots d'esthètes d'hypokhâgne mêlés à ceux de keums de la street.
Parsemez le tout de sexe et d'amour.
Vous obtiendrez un bouquin assez dispensable mais un prix du livre Inter.
Comme quoi parfois les recettes peuvent être simple.
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C'est le récit de la vie de cette ado, plutôt laide et paumée, que ses parents conduisent avec eux dans une secte ( Arcadia).
Le roman raconte dans un style remarquable la réalité crue de ce parcours, et en particulier de l'éveil de son désir et de ses initiations sexuelles.
J'ai aimé que l'écriture soit ainsi libre, ne donne paradoxalement pas l'impression d'un récit exhibitionniste ou vulgaire (et pourtant rien n'est caché..).
Une autre particularité : l'humour. C'est assez étonnant, vu le sujet, pour être souligné ...
Bref, un inclassable, selon moi ( et en soi c'est une sacrée qualité !)
Mais malgré ces atouts stylistiques, je n'ai finalement pas été tenue en haleine par ce récit, sans bien savoir dire pourquoi...
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Etrange roman que voilà. L'auteure y relate la vie confinée d'une communauté dans le sud de la France. Pompeusement nommée Liberty House, ce refuge est tout indiqué pour les dépressifs, les vieux en tous genres (riches si possible), les déments et les inadaptés sociaux, tous adeptes des thèses végétariennes.
La jeune Farah, âgée de quatorze ans, aborde la puberté avec bien des interrogations. Elle qui devrait être une fille épanouie se découvre bien différente de ce qu'elle était en droit d'attendre. Les parents de Farah sont de peu de secours. Seul le gourou de ce qu'il faut bien appeler la secte (un personnage assez grotesque et caricatural) va lui permettre de passer à l'âge adulte.
Assez bien écrit dans l'ensemble, Prix du Livre Inter 2019, Arcadie aura peiné à susciter mon intérêt. Les personnages m'ont parus très caricaturaux, la vie de la secte (mot que n'emploie jamais l'auteure, préférant parler pudiquement de communauté ou familistère…) est ennuyeuse et artificielle. Certes on y apprend quelques bonnes recettes de cuisine italienne et on y expose quelques principes de liberté élémentaires aussi utopiques et usés que dérisoires (vivre nu, fumer des joints, cultiver son cannabis, accepter le laid autant que le beau, coucher avec qui l'on veut sans grand discernement…).
Si les émois justifiés de Farah emportent parfois l'adhésion du lecteur, on reste bien loin du chef d'oeuvre qu'on a gratifié d'un prix aussi prestigieux que le prix du livre Inter. D'où ma grande déception.

Michelangelo 07/2020

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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Un drôle de roman, inclassable, provoquant, magnifique, excessif, déroutant, dérangeant.
Le roman débute avec l'arrivée dans une communauté libertaire, de la narratrice Farah, avec ses parents et sa grand-mère.
La communauté regroupe une trentaine d'adultes et enfants qui y vivent sur des principes pour beaucoup empruntés aux idées du mouvement hippie des années 60 : collectivisme, liberté sexuelle, nudisme, retour à la terre, protection de la faune et de la flore ; poursuite du plaisir, rejet du modernisme et des technologies de la communication … » On y trouve des toxicos ; obèses, dépigmentés, dyslexiques, bipolaires, dépressifs, végétariens, transgéniques, pédophiles… avec à leur tête un gourou au doux nom d'Arcady

L'écriture est à la fois poétique et provocante ; tous les registres lexicaux, des plus triviaux aux plus relevés, sont utilisés. C'est aussi un roman ou l'on retrouve les grands enjeux politiques de nos sociétés qu'ils soient éducatifs, technologiques, écologiques, migratoires...
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Le titre du roman renvoie à une région de la Grèce ; dans la mythologie grecque, la région était présentée comme la patrie du dieu Pan. Dans les arts de la Renaissance européenne, elle fut célébrée comme un pays dont la nature sauvage demeurait préservée et harmonieuse.
Farah vit dans communauté avec ses parents depuis des 6 ans. Elle a grandi sans internet avec des personnes droguées, autistes, schizophrènes, différentes… par exemple, sa mère est dépressive et électrosensible. Sa grand-mère est gay, comme d'autres membres de la secte. Il y a quelques adolescents comme elle. Les adultes s'en occupent peu. La secte prône l'amour universel et libre et l'harmonie avec la nature.
A 14 ans, Farah est plutôt laide, poilue, bossue ; avec la puberté, elle devient intersexe (son corps développe à la fois des caractéristiques masculins et féminins) ; amoureuse du gourou Arcadie, à 15 ans, elle veut que sa première expérience soit avec lui ; il a 50 ans, est obèse mais a du charisme. Elle décrit les différents membres, plus farfelus les uns que les autres et peine à trouver sa place au collège comme dans la communauté. Son point de vue est comique, décalé, il faut un bon second degré pour apprécier le comique de ce roman ; on peut aussi se sentir agacé par les nombreuses références sexuelles et ne pas comprendre cet amour fou d'une adolescente pour un homme obèse et laid de 50 ans. le ton change quand un migrant est découvert dans la communauté et quand le gourou se retrouve accusé de pédophilie. L'évolution de Farah vers l'âge adulte, qui prend ses distance avec la communauté tout en épousant ses valeurs est intéressante
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Quel personnage! Farah jeune ado vit dans une communauté avec ses parents (qui s'en foutent d'elle), jongle entre tous ces membres décalés, son passage à la vie adulte et les premières pulsions sexuelles. Et si Farah n'était pas une fille, mais un garçon? le chamboulement ne fait que commencer. L'écriture est fine, pleine de bon sens, de répliques drôles. Il y a un sens du rythme très soutenu, on peut se perdre dans ce vocabulaire précis aux longues phrases, si bien que le récit devient parfois épuisant. Par chance, les personnages sont tous savoureux, des sortes de Freaks en décalage avec la société capitaliste qui a pris le dessus. On en ressort épuisé, mais admiratif de la plume d'Emmanuelle Bayamack-Tam.
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‪Un voyage iniatique suprenant. L'auteure y aborde des sujets ultra actuels (politiques, sexuels et sociologiques) tout en y mêlant des descriptions poétiques. Je suis senti loin des persos et j'ai parfois eu l'impression que le rythme était trop décousu. Je reste plutôt confus.‬
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Je ne sais pas trop quoi penser de ce roman. Drôle et cruel, dérangeant,subversif, différent. On s'attache aux personnages, le message est universel... En fait j'aimerais y croire mais j'ai du mal avec la vie de cette communauté.
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Emmanuelle Bayamack-Tam, née en 1966 à Marseille, est une écrivaine française. Agrégée de lettres modernes elle publie aussi sous le pseudonyme de Rebecca Lighieri. Arcadie, son dernier roman (2018) vient d'être réédité en collection de poche.
Dans le Sud-est de la France, Liberty House, une grande demeure sur un vaste domaine abrite une communauté d'inadaptés sociaux sous la houlette d'Arcady, leur gourou. La narratrice, Farah, quatorze ans vit ici avec sa famille, son père et sa mère qui souffre d'électro-hypersensibilité, la grand-mère naturiste et lesbienne et une trentaine d'autres pensionnaires du même acabit. Une seule consigne, « aimer et jouir sans entraves. » Une sorte de paradis libertaire, une zone blanche sans réseaux sociaux ni nouvelles technologies. Tout irait pour le mieux pour Farah si elle n'était pas amoureuse d'Arcady qui repousse ses avances dans un premier temps, prétextant son jeune âge. Mais pire encore pour elle, l'éveil de sa sexualité va se révéler plus que complexe quand son corps va dévier des normes communément admises…
Autant vous prévenir tout de suite, si parler sexe vous indispose, vous risquez de rechigner à la lecture de ce très bon roman. Car si le livre aborde de multiples problèmes de notre époque, le noeud (sic !) de l'affaire tourne autour de l'intersexuation (ou intersexualité), ce terme biologique décrivant des personnes « nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques de « mâle » et « femelle » dixit l'ONU. Farah va se livrer à une quête du genre éperdue pour découvrir qui elle est, femme, homme, voire les deux à la fois ? Il y aura du sexe avec Arcady, le grand amour de sa vie ou avec Maureen, femme pour l'un, mec pour l'autre ; son seul confident, Daniel, le pendant sexuel de Farah, homme féminisé…. Tout cela ressemble à une histoire de tuyaux de poêle, mais c'est rudement bien mené.
Qu'on aime ou pas ce roman - mon premier de cette écrivaine - on se doit de saluer haut et fort l'écriture et le style. Une imagination galopante qui sied parfaitement à la fluidité de sa plume et la volubilité de son propos. Les détails pointus abondent, le vocabulaire est d'une grande richesse et précision. Tout comme un des personnages du roman, le lecteur « est vite noyé sous un flot d'informations et d'anecdotes aventureuses. » Un pur régal d'autant que le ton général est à l'ironie permanente.
Il y a trop de choses dans ce bouquin pour tout recenser, outre le sexe et l'interrogation sur la notion de genre, il est aussi question d'immigrés, l'un d'eux arrivé en cachette sur la propriété va enflammer les sens de Farah et de Daniel ! Et qui plus est, mettre à mal ce qu'ils pensaient des valeurs prônées par leur phalanstère. Mais vous croiserez aussi des réflexions sur la presse et les chaines d'infos en continu, sur internet et les nouvelles technologies, sur la chirurgie esthétiques, vous vous débrouillerez avec le parler « branché » d'aujourd'hui etc. Bref, un bouquin très moderne.
Tous ces compliments ne prendront de valeur que si j'évoque aussi, les défauts du bouquin – du moins pour moi. Parfois Farah pousse le bouchon un peu loin et le lecteur ne sait pas vraiment faire la part entre l'ironie ou le sérieux quand elle déclare « la plupart des gens haïssent les enfants et leur souhaitent le pire, mutilations et abus sexuels compris : la pédocriminalité ne fait que répondre à leurs voeux inavouables » ou encore, « je crois pouvoir dire que le troisième sexe est l'avenir de l'homme. » Enfin, l'épilogue du roman nous offre quelques pages s'apparentant à un manifeste écologiste d'un simplet affligeant qui ternissent un peu mon enthousiasme général… Mais je le répète, c'est un bon bouquin.
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