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sur 860 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Liberty House ?

C'est à peine âgée de six ans que la jeune Farah fait son entrée dans ce lieu hautement symbolique nommé « Maison de la Liberté ». Elle est accompagnée de ses parents en fuite d'un monde qui les agressse : sa mère, « emmaillotée de tissus blindés » par peur des ondes, menacée « d'une extinction à petit feu dans les souffrances atroces de l'électrohypersensibilité », son père angoissé pour sa femme et sa grand-mère, naturiste patentée dont le sexe est orné d'un piercing bien placé.

C'est toute cette petite famille qui rejoint en pleine nuit ce « refuge pour freaks », la tête pleine d'espérances et de désirs inassouvis. Comme la sécurité, vivre dans une « zone blanche » vierge de toute substance toxique, vivre en autarcie en cultivant et se nourrissant des légumes du jardin, mais surtout vivre loin de leur peur du monde extérieur.
Ils sont une trentaine à cohabiter dans cette communauté hétéroclite. Tous réfugiés d'une société qui les refusent.

L'illusion peut alors commencer. Arcady en est le maître d'oeuvre. C'est lui qui tient les rênes de la liberté, donnant ou refusant son assentiment. Un des premiers commandements est « vivre et jouir sans entraves », ce à quoi s'emploient la plupart des membres de la communauté. Ici, point d'amour exclusif et réservé, l'amour doit être commun et débridé.

C'est assez vite, à l'âge de ses premiers émois de jeune fille, que Farah tombera totalement amoureuse d'Arcady, le gourou de son âme. Commencera alors pour elle une quête de l'amour qui ne la quittera pas.

Mais la recherche de l'amour est du bonheur sera semée d'embûches pour Farah. C'est son corps qui parle en premier : elle se transforme comme tous les adolescents, mais pas elle le voudrait. Son corps prend en effet les atours de plus en plus visibles de la virilité. Virilisme, c'est le nom donné à cette métamorphose. On la surnomme Farah Fawcett, mais elle a le physique de Silvester Stallone.

Elle complète la galerie des « monstres » mais en pire, car même si un des premiers principes est de « s'accepter tel que l'on est, avec ses tares éventuelles », celle de Farah est trop choquante pour être supportée.

Seule et abandonnée, sont les sentiments qui l'envahiront peu à peu. Ses parents l'ont confiée à la communauté et ne s'en soucient guère. Chacun vaque à ses occupations et selon son propre ego. Tous ensemble, chacun pour soi, semble être la règle de vie des habitants de « Liberty House »

Arcady l'oublie, après avoir su profiter de son corps, il préfère s'adonner à d'autres plaisirs dans les bras de jeunes hommes. Elle qui voulait « s'oublier dans cette servitude ». « Biberonnée à l'amour fou » dès le plus jeune âge, elle s'aperçoit vite que c'est un amour faux. « La langue ardente du désir » prend parfois des tournures qui chasse la vérité pour se réfugier dans le mensonge. Elle préfère se cacher et se retrouver dans la nuit : « cette volonté de gagner du temps sur la vie », et la quête éperdue pour l'amour passionné. C'est la nature qui lui fera prendre conscience petit à petit de la réalité.

Drolatique, enlevé, le ton d'Emmanuelle Bayamack-Tam l‘est, et cette dénonciation sans vergogne du phénomène sectaire est sans appel. Utilisant le mode de la dérision ou de la parodie, parfois irrésistible, comme à propos du naturisme, dont « l'un des bienfaits est de dissiper toute illusion sur les ravages du temps », peut aussi en choquer certains. Son récit est cependant parfaitement maîtrisé et limpide aux yeux de tous, car au fond la seule chose que cherche tous ces laissés-pour-compte, c'est l'Amour !

Lu en novembre 2018.

Ma chronique complète à retrouver sur mon blog le conseil des libraires/Fnac :


Lien : https://www.fnac.com/Arcadie..
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Quelle déception ! J'ai eu l'impression de lire un pastiche à la sauce trash et ultra contemporaine de l'Arcadia de Lauren Groff.
Dans les deux romans il est question d'une communauté autarcique, respectueuse de la nature, adepte de l'amour libre, sur laquelle règne un gourou tout puissant et où les enfants sont livrés à eux même etc. Mais autant l'un est beau et poétique, autant l'autre est glauque, à la limite du vulgaire. La communauté d'Emmanuelle Bayamack-Tam ressemble plutôt à une vraie cour des miracles et en fait d'amour, c'est plutôt la lubricité qui fait sa loi. L'auteure a du bien s'amuser à écrire ce roman et j'avoue que son culot m'a fait sourire pendant les 200 premières pages mais malgré la vivacité de sa plume, je me suis lassée de toutes ces obsessions libidineuses. J'ai beau ne pas être prude, j'ai quand même fini par être écoeurée par autant de laideur et c'est sans plaisir que je me suis contrainte à terminer ma lecture.
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Il y a un peu de IQ84 de Murakami pour l'initiation sexuelle, par le ‘gourou', d'une jeune adepte d'une communauté libertaire. C'est à Liberty House que vit, entre autre, Farah, ses parents, sa grand-mère qui se balade à poil, un piercing sur le clitoris. Dans cette zone blanche, sont bannis les moyens technologiques modernes comme le portable, les PC, etc. Ils se disent ouverts d'esprit, mais de là à héberger un émigrant… Comme ses règles tardent à venir, Farah consulte une gynéco qui lui apprend qu'elle n'a pas d'utérus. Son physique particulier va, peu à peu, se métamorphoser, mais pas comme la norme. Plusieurs éléments ressortent de ce roman. Acceptation des différences - tout le monde couche avec tout le monde sans distinction d'âge et de sexe - et ce qui culmine, et que j'ai aimé, ce sont les petits clins d'oeil aux romans, films, chansons qui permettent à notre cerveau de se remémorer de bons souvenirs. Un style fluide, les pages tournent vite. Un ressenti plutôt mitigé. le recul me dira quoi en penser.
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J'ai adoré ce livre…
Le dire ne veut pas dire grand chose , je sais bien, alors parlons du style , de la langue , de l'histoire, des personnages…

Farah est la narratrice de ce roman et pour notre plus grand bonheur, c'est une jeune fille ou un jeune homme , c'est là un des sujets du livre, à l'esprit vif et perçant.
Son intelligence irradie le livre et sa personnalité à un souffle de liberté qui est contagieux.

Arcadie qui est en quelque sorte le gourou auprès duquel Farah a grandit, est un personnage merveilleux d'incandescence, de luminosité, de bonté et de générosité.

C'est un livre incroyable, qui parle de bien des sujets contemporains avec une lumière particulièrement intéressante.

L'auteur nous livre un portrait de l'époque on ne peut plus juste avec une histoire qui ressemble à un conte cruel.

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Prenez différents thèmes d'actualité : les sectes, le troisième sexe, l'urgence climatique, les LGBTQ+, les migrants. Secouez bien le tout dans un mixeur.
Rajoutez des mots d'esthètes d'hypokhâgne mêlés à ceux de keums de la street.
Parsemez le tout de sexe et d'amour.
Vous obtiendrez un bouquin assez dispensable mais un prix du livre Inter.
Comme quoi parfois les recettes peuvent être simple.
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Un drôle de roman, inclassable, provoquant, magnifique, excessif, déroutant, dérangeant.
Le roman débute avec l'arrivée dans une communauté libertaire, de la narratrice Farah, avec ses parents et sa grand-mère.
La communauté regroupe une trentaine d'adultes et enfants qui y vivent sur des principes pour beaucoup empruntés aux idées du mouvement hippie des années 60 : collectivisme, liberté sexuelle, nudisme, retour à la terre, protection de la faune et de la flore ; poursuite du plaisir, rejet du modernisme et des technologies de la communication … » On y trouve des toxicos ; obèses, dépigmentés, dyslexiques, bipolaires, dépressifs, végétariens, transgéniques, pédophiles… avec à leur tête un gourou au doux nom d'Arcady

L'écriture est à la fois poétique et provocante ; tous les registres lexicaux, des plus triviaux aux plus relevés, sont utilisés. C'est aussi un roman ou l'on retrouve les grands enjeux politiques de nos sociétés qu'ils soient éducatifs, technologiques, écologiques, migratoires...
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"Je suis faite pour l'adoration. Elle est le climat dans lequel je m'épanouis. Et personne ne mérite mieux l'adoration qu'Arcady. Si je ne l'avais pas rencontré, j'aurais pu passer ma vie à idolâtrer des gens médiocres, et ce faisant, je l'aurais gâchée. J'ai cette chance inestimable que notre sauveur soit un homme hors du commun, mille fois digne du culte que je lui ai immédiatement et définitivement voué".

Dès les premières pages, nous voilà dans l'ambiance de ce que certains pourraient nommer "communauté" alors que d'autres appelleraient "secte" : Liberty House.

Farah est arrivée dans cet endroit enfant avec ses parents, alors que sa mère fuyait la sensibilité électromagnétique qui la torturait chaque jour. Liberty House est en effet une zone blanche : pas de téléphone, pas d'internet, pas de télés - bref aucune onde pour troubler les habitants de cet endroit clos.

A la tête de Liberty House, un gourou du nom d'Arcady, pour lequel Farah voue un culte sans limite.

Cette lecture fut remplie de haut et de bas : Au début, j'étais assez enthousiasme et puis je me suis vite ennuyée : il se passait peu de chose au Liberty House hormis le développement de la sexualité de Farah ou son intersexuation.

D'ailleurs, ce sujet de l'intersexuation aurait pu trouver une place particulière dans le roman (je n'ose imaginer ce que peut ressentir une adolescente de 15 ans face à cette "transformation"). Cependant, ce sujet est tout de suite écartée par la sexualité débordante et peu réaliste de Farah.

Et puis, arrive (trop tardivement à mon goût dans le livre) Angossom, ce migrant qui a trouvé refuge au liberty House.

La question de sa présence se pose alors au sein de la communauté : doit-il partir ? Doit-on l'accueillir ?
La philosophie de Liberty House ne devrait en théorie même pas formaliser cette question tellement la réponse est évidente … et pourtant : "A Liberty House, on a le droit d'être vieux, laid, malade, drogué, asocial ou improductif, mais apparemment pas jeune, pauvre et noir".

A partir de cet évènement, Farah considérera autrement cet endroit et se questionnera sur ce qu'il a incarné pour elle. Elle prendra de la distance….et j'en prendrai tout autant, pas spécialement convaincue par ma lecture.

Je ne suis parvenue à m'attacher à aucun personnage et j'ai été déçue de la manière dont ont été traités certains sujets : Bref, je suis assez mitigée.
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Impressions mitigées ,malaise dominant face à cette communauté de dégénérés lubriques,vivant en repli complet du monde et refusant toute ouverture;personnages répugnants,laids ,obsédés par le stupre et des rapports de domination;aucun n'est attachant,aucun n'est vraiment sain et arcadie n'est qu'un minable gourou bien monté.L'arrière de cette toile esquisse en plus une tolérance limitée envers l'autre,aborde un peu lles migrants,beaucoup les lgbt,transgenres;original mais à l'excès,recherche de sensationnel plus que de vérité
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J'ai trouvé que les deux premiers tiers du livre étaient trop dilués, et ne suis pas rentré dans le style de l'auteur.
Mon intérêt s'est réveillé dans la dernière partie, mais pour une conclusion presque bâclée en quelques pages.
Qu'est ce qui a bien pu séduire le jury du livre inter?
J'ai tout de même lu le roman en entier, sans penser arrêter, mais quelle impression bizarre à la fin de ce roman!!
Alors je préfère ne pas le noter.
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Ce n'est pas un livre vers lequel je serai allée naturellement si je n'en avais pas entendu du bien. Alors j'ai tenté et je ne suis pas déçue. Cela fait du bien de sortir des sujets habituels et de s'ouvrir à de nouveaux horizons.
Car c'est ce que j'ai ressenti en suivant l'histoire de Liberty House, cette communauté en zone blanche, végane et naturiste. Cela nous pousse à sortir du cadre et à questionner nos préjugés.
Bien qu'assez volumineux, il y a suffisamment d'actions, d'évolutions pour ne pas le trouver long et cela laisse le temps de se familiariser avec cet environnement atypique.
Il faut en effet dépasser les premiers ressentis, parfois un peu gênés pour finalement s'attacher aux personnages et trouver de l'intérêt à leur histoire.
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