En stage d'équitation chez le maître de manège Max Lonzac, Cécile et ses amies Juliette dite Juju et Laure, ainsi qu'avec sa grand-mère Herminie, se familiarisent avec les équidés durant les vacances. Des chevaux dociles leurs sont réservés, mais Lonzac en possède d'autres qui participent à des concours de sauts.
Les séances, ou reprises, se font le matin et l'après-midi, dans une bonne ambiance. Seule Laure ne participe pas, préférant s'occuper du standard. Elle est gourmande, manchonnant sans cesse des bonbons, ce qui lui occasionne une surcharge pondérale préjudiciable.
Si Cécile a été amenée à effectuer ce stage, c'est grâce à Herminie qui, ancienne enseignante, avait gardé d'excellentes relations avec bon nombre de ses élèves, dont Geneviève la soeur de Max Lonzac.
Lors d'une reprise, au cours de laquelle participent d'autres élèves, dont monsieur Daronval, un notable de la ville voisine, Cécile est quelque peu intriguée par deux spectateurs qui se tiennent dans les tribunes en compagnies de mères de stagiaires. Un jeune garçon aux cheveux longs et bruns, qui auparavant portait une casquette en sortant de la sellerie. Et surtout Jef Sicar, le conseiller technique d'un autre manège, le club hippique Centaurus situé à l'autre extrémité de la ville. Suite à un accident, Jef Sicar ne peut plus monter à cheval, ce qui ne l'empêche nullement de prodiguer ses conseils.
Cette reprise est assez particulière car un incident rare se produit. Herminie est éjectée de son cheval. La selle avait été mal sanglée selon les premières estimations. Mais Cécile, en examinant la courroie, s'aperçoit qu'il s'agit d'un sabotage. Herminie s'en sort avec une clavicule en vrac, et son stage se termine bêtement. Et par un fait exprès, ou n'est-ce qu'une coïncidence, un agent immobilier signale à Lonzac qu'un acheteur potentiel est prêt à acquérir L'étrier d'argent, son manège dont il n'est possesseur que depuis trois mois. Il est vrai que l'emplacement du manège est intéressant pour un promoteur, mais quand même il ne faut pas abuser de la situation. Et le journaliste localier s'enquiert de cet accident malheureux, ce qui met encore plus en colère Lonzac.
Mais les incidents provoqués sciemment se répètent. Un inconnu se réclamant des Compagnons de l'Avenir, un groupuscule inconnu, lui ordonne de « renvoyer ses bougnoules dans leur pays ». Insistant sur le fait qu'il y a assez de chômeurs en France pour ne pas employer des étrangers, des Algériens qui plus est.
En effet, Lonzac possède à son service un couple d'Algériens et leur fils de quinze ans. Auparavant ils travaillaient pour son concurrent, mais étaient payés au compte-gouttes. Tandis que Lonzac les rétribuent selon les tarifs en vigueur, et leur a promis de régulariser leur situation en effectuant une demande de papiers.
Les événements s'enchaînent et Cécile se réveille une nuit, incommodée par la fumée. Elle et ses amies dorment au dessus d'une grange, et celle-ci est en feu. Elles parviennent à s'extirper des flammes sans dommage mais pendant ce temps Gerda, le cheval de Lonzac avec lequel il devait participer à un concours d'équitation dans le but de se qualifier pour les Jeux Olympiques, a disparu. Les gendarmes sont prévenus mais Cécile et ses amies enquêtent de leur côté, bientôt aidées par un jeune cyclomotoriste qu'elles ont sorti d'un buisson épineux dans lequel il s'était empêtré à cause d'une chute malencontreuse.
Ce ne pourrait être qu'un aimable roman pour adolescents, avec le thème porteur du cheval et du monde de l'équitation. Mais le passage sur l'intimidation effectuée par un inconnu à l'encontre de trois pauvres réfugiés algériens, dont le travail donne toute satisfaction à l'écuyer, n'est pas innocent. Et cette déclaration est répétée deux ou trois fois, mais ne se décline que sur quelques paragraphes. Priorité à l'intrigue, mais le message est énoncé clairement.
Pour autant Lonzac ne croit guère à cette menace. Il sent que derrière cet effet d'annonce, c'est son manège qui est en jeu, et surtout le rachat par une tierce personne. Il gêne.
Ce roman date, déjà, de 1984. L'on se rend compte de l'engagement social de l'auteur, mais dans le même temps, que depuis, non seulement rien n'a changé, mais que cela a empiré.
Un message destiné aux jeunes, et peut-être aux adultes qui suivaient depuis des années l'autre série de
Georges Bayard, Michel, mais comme souvent, ce ne fut qu'un coup d'épée dans l'eau. Pourtant, et peut-être peu le savent,
Georges Bayard fut enseignant et je suppose que dans ses classes, la morale n'était pas aux abonnés absents et qu'il luttait contre le racisme et la ségrégation raciale.
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