Agatha Raisin enquête, tome 2 : Remède de cheval

Si lord Pendlebury participait à cette chasse, elle espérait qu'il se briserait la nuque ! C' est avec cette pieuse pensée qu'elle poussa le petit portail en fer forgé, marcha jusqu'à l'entrée et appuya sur la sonnette.

- Qui aimerait un affreux vieillard comme lord Pendlebury ? fit Agatha.
- Vous avez bien le droit d'avoir votre opinion, pour sûr, mais comptez sur personne, ici, pour dire du mal du patron. Vous êtes dans le coin depuis moins longtemps que Mr.Lacey, sans quoi vous sauriez que c'est pas bien vu de critiquer Monsieur, pour ça, non.
- Je suis ici depuis considérablement plus longtemps que Mr. Lacey, répondit-elle, vexée.
- Eh bien, y a des gens qui s'intègrent et pis d'autres non, conclut Sam. Bon après-midi. >>
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Il la regarda en plissant les yeux clairs et larmoyants, puis fixa sont attention sur Agatha. >
La-dessus, il se dirigea vers les écuries, laissant James amusé et Agatha furibarde.

- Ça changerait quoi que ça me dérange, hein ? Les propriétaires terriens n'ont plus aucune intimité de nos jours ! Quand c'est pas des fouineurs de votre espèce, c'est ces damnés écologistes qui parcourent mes terres avec leur sac sur la dos en mangeant des barres de céréales diététiques et en pétant. Vous savez ce qui détruit la couche d'ozone ? C'est les toqués de la diététique, qui bouffent leurs immondes barres complètes aux noix et qui lâchent leurs pets partout dans la nature. Ils émettent des tas de gaz nocifs. Faudrait les abattre.

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Colonel à la retraite, James Lacey méprisait ce qu'il appelait les >, et il aurait était stupéfait si on lui avait fait remarquer qu'il était lui aussi, comme tous les êtres humains, une commère.
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Les personnes qui prétendent ne pas comporter de ragots sont en général les colporteurs de la pire espèce, et James Lacey renchérit : [...]

Elle était stupéfaite de sa réaction face au séduisant vétérinaire. Cela fesait très longtemps qu'elle n'avait pas eu d'amant. Ce qu'elle pouvait être bête ! À aucun moment, elle ne s'autorisa à reconnaître clairement que l'idée de faire l'amour sans amour lui était devenue répugnante. C'était une attitude trop vieillotte, or Agatha Raisin était une femme résolument moderne.

Au bout d'une semaine, elle reprit la direction des Cotswolds, avec deux paniers à chat au lieu d'un. Pour la première fois, elle éprouva la curieuse sensation qu'elle rentrait chez elle. C'était une journée ensoleillée, avec un léger soupçon de chaleur dans l'air. Les perce-neige palpitaient timidement aux portes des cottages.

-Alors vous pensez que je devrais l'espionner ? Vous qui me raconter à longueur de temps que je suis incapable de ne pas me mêler des affaires des autres ?
- Je pense que vous mettez votre nez partout quand ce n'est pas nécessaire, mais que vous êtes d'une naïveté touchante quand ça l'est.
[...]
- Eh bien, j'en ai terminé avec Carsely. >>
Un petit rire amusé lui parvint de l'autre bout de la ligne.

[...] car si Hodge, à Carsely, avait limité ses activités destructrices au territoire du jardin, voila qu'il s'était mis à faire ses griffes sur le mobilier du luxueux apparemment de Kensington, si bien qu'elle fut obligée d'acheter un griffoir et de rester un moment accroupie devant, à le gratter avec ses ongles, pour donner l'exemple à son chat.

- Je m'ennuie, oui, je l'avoue >>, concéda-t-elle, puis elle eut un accès de remords alors que les visages des femmes du village apparaissaient devant ses yeux. >

Pour sa part, elle estimait que le Dr Johnson faisait partie de ces vieux schnocks, comme le si spirituel sir Thomas Beecham, que les snobs citaient volontiers dans les dîners mondains. C'était James Lacey qui lui avait suggéré le nom du chat.