pour Gaston Miron
corps émasculé de son corps
et dénigrant ses lendemains
les draps sont froids
dans chaque chambre
il veille quand la nuit l'oppresse
en sifflant dans la plèvre
l'œil ne fixe plus que ses fantômes
d'autrefois reconnus par les failles
nul ne reconnaît que l'heure vient
quand l'eau s'évapore des clepsydres
et nul moins que soi
(n'avoir été qu'une herbe
qu'un insecte stridulent
dans le matin
ô gloire honnie
gloire consentie
jusque dans l'ambiguïté)
face aux métronomes
où s'érodent les enclumes
tout vient à point nommé
dans l'éphémère éternité