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Critique de michfred


Une exposition tentante, pour qui aime les livres et la peinture.

Mais une exposition qui demande une aide, une main, un mot pour mette à portée de notre esprit ces imposants triptyques inspirés au grand peintre anglais par ses six auteurs favoris: Eschyle, Michel Leiris, Georges Bataille, T.S. Eliot, Nietzsche et Joseph Conrad.

Très pédagogique, le numéro special des Beaux- Arts a finalement été presque moins éclairant pour moi que le film projeté dans la salle d'exposition où le peintre lui-même, avec une grande clarté et une grande simplicité, donne les clefs de cette peinture difficile où la violence inouïe de la mort à l'oeuvre dans les corps, les visages, est comme contenue, ou retenue dans de grands à-plats d'une froide élégance, et mise en scène dans des prismes géométriques ou des arènes imaginaires.

Ce que j'en retiens, c'est que l'oeuvre d'art, chez Bacon, ne fonctionne jamais , ou presque, comme une illustration de l'oeuvre qui l'a inspirée mais comme un filtre à fantasmes qui procure au peintre des " images" en dehors de toute rationalité et au-delà de tout réalisme.

Bacon , en effet, se situe nettement en dehors du surréalisme , qui lui est totalement étranger , et à la marge extrême du réalisme et de la figuration dont il tente d' explorer les limites.

C'est une peinture dérangeante, refusant toute séduction et qui demande qu'on l'approche à pas prudents...

Plus que les triptyques, j'ai préféré les portraits, floutés et déformés par le mouvement qui les agite et la mort qui les dévore, du dedans, cruels, violents, violacés, presque putréfiés, atteignant néanmoins à une espèce de beauté idéale et inattendue..

Ils m'ont fait penser à Une charogne de Baudelaire...un septième auteur qui de l'aveu de Bacon l'aurait inspiré aussi...
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