L'univers bernanosien ne se répartit pas entre les bons et les méchants, mais, ce qui est tout à fait différent, entre les saints, qui ont gardé la fidélité à l'enfance, et les malheureux, qui l'ont perdue. D'un côté les puissances d'amour, où se manifeste la survie de l'esprit d'enfance ; de l'autre côté, l'impuissance à aimer — l'enfer, c'est de ne pas aimer — qui est la malédiction issue de sources intérieures diverses : la curiosité insatiable, l'esprit de sérieux attaché à de vains objets, la pauvre bêtise des "hommes dignes" — hombres dignos — et des "imbéciles" avides de considération et d'honorabilité.
Peut-être n'est-il jamais de connaissance d'un homme qui ne réclame la lumière irremplaçable jetée par les premières années de ce que fut sa vie sur tout ce qui vint ensuite.
Toutes les brèches s'ouvrent sur le ciel.