Même si l'avalanche de critiques élogieuses déjà présentes sur ce site m'impressionne, le temps limité que nous avons sur terre doit nous conduire à tenter de bien choisir nos lectures, et celle-ci n'est, selon moi, assurément pas indispensable. Il s'agit d'un roman sentimental, qui raconte la vie d'Alice, et son combat pour trouver un sens à sa vie. Dans sa prime jeunesse, elle entend à la radio parler de « vacuité », et poum ! du coup, le combat de sa vie sera de lutter contre le sentiment de vacuité qui la poussera à ne pas voir son bonheur quand il pourrait passer. L'idée est bonne, même si la présence de cette question dans la vie de l'héroïne n'est abordée que très superficiellement.
Ensuite, on nous présente un personnage féminin qui a tout pour elle, mystérieusement attirante, supérieurement intelligente, mais modeste, pragmatique et sans chichis, bref une héroïne de
Jane Austen nouvelle mode. Et le ton se veut féministe : les hommes sont souvent de sinistres crétins, ou des velléitaires, ou des bouffis d'importance, ou des girouettes, et elle porte un regard désabusé sur l'injustice phallocratique du monde de l'entreprise. Ce qui serait roboratif, vu que ces portraits d'hommes sont réalistes, si l'on ne se rendait compte que la seule question qui vaille, en somme, pour cette héroïne, est de trouver l'Homme idéal qui lui conviendra, « the one », comme on dit dans les romans à l'eau de rose américains. Et que c'est la vacuité, tout d'un coup bizarrement et superficiellement incarnée, qui l'en empêche. Quoi de moins féministe qu'un tel argument ? Lisons Despentes, par exemple, si on veut des histoires de filles fortes et qui s'intéressent à autre chose qu'à trouver le prince charmant. Au total, je n'ai pas trouvé beaucoup plus que ce qu'on doit trouver dans un roman Harlequin. Sans parler des embarrassantes fautes de français qui écorchent les yeux par ci-par là.