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Viviana Sanson, la Présidente de la petite république de Faguas en Amérique Centrale vient d'être victime d'un attentat.

Hospitalisée, maintenue dans le coma, son esprit bien alerte se retrouve dans une pièce remplie d'objets qu'elle a égarés au cours des années et qui lui rappellent des  souvenirs.

Tel est l'excellent subterfuge utilisé par l'auteur pour nous raconter comment cette femme journaliste et une poignée de ses camarades ont eu l'idée de fonder un parti atypique : le Pari de la Gauche Erotique, PIE en espagnol, qui par un miracle de la nature et du volcan local leur permit d'arriver au pouvoir et de basculer d'un seul coup ou presque la répartition des rôles en vigueur.

Les femmes  se retrouvent donc aux manettes, au travail et au pouvoir, les hommes, restent à la maison ou réalisent des travaux d'intérêt général.

... Et ça marche ! 

Un roman passionnant, qui casse les codes et les modèles courants. Un roman qui fait réfléchir sur le peu de choses qu'il faudrait pour favoriser l'emploi des femmes ...

Un roman bien construit, avec des personnages hauts en couleur, une structure très vive qui mêle récit biographique de la Présidente et interventions de ses collaboratrices et ministres sur l'exercice du pouvoir par temps de vacance de sa dirigeante.

Un roman qu'on aimerait voir se réaliser ! 

Un roman que j'ai savouré, résistant le plus possible à l'envie de le terminer et qui me laisse aujourd'hui en manque de ses personnages.

Bref : un grand roman et une lecture qui restera longtemps avec moi !

Merci à Babelio et aux Editions Yovana qui m'on permis de gagner cet ouvrage lors de l'opération Masse critique Mauvais Genre du mois de mars  
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Suite à un attentat la visant pour ses idées féministes, Viviana la présidente de la république fictive de Faguas, située en Amérique latine, se retrouve placée dans le coma. Son esprit erre dans une réserve remplie d'objets perdus qui la font se replonger dans ses souvenirs et la genèse de la création de son parti politique, le PIE (« pied » en espagnol), le Parti de la gauche érotique.

Viviana et ses acolytes politiques ont décidé de se jouer des stéréotypes sexistes pour que des femmes, uniquement des femmes, accèdent au pouvoir, et ça fonctionne. Leur plan ? Promettre de nettoyer le pays et utiliser leurs attributs dits féminins pour séduire un électorat masculin. Leur programme tourne autour des inégalités sexistes dans la sphère domestique et qui empêchent les femmes d'accéder à la sphère publique.

Les membres du PIE ont beau avoir l'impression d'avoir été aidées dans leur accès au pouvoir par l'éruption du volcan Mitre, qui a réduit le taux de testostérone sur l'île, je me permets de les contredire. Je suis persuadée que c'est l'aide qu'elles ont apportée aux sinistrés de l'éruption volcanique qui a joué en leur faveur, tandis que l'élite masculine corrompue ne levait pas le petit doigt.

Cette vision maternelle et « maternante » du pouvoir m'a immédiatement fait penser à l'actualité, à la manière dont la presse a assimilé la réussite de la gestion de la crise du Covid19 aux pays gouvernés par des femmes. On est en droit de juger cette approche essentialiste, mais pour ma part je m'interroge : que se passerait-il si on éduquait les garçons comme on éduque les filles aujourd'hui ? le monde ne s'en porterait-il pas mieux ?

« La République des femmes » est un livre très créatif grâce à l'imagination foisonnante de son autrice qui s'exprime jusque dans la construction du roman. Gioconda Belli alterne chapitres très courts et documents, extraits de discours, articles de presse, etc. qui rendent la lecture plaisante et fluide.

Certains éléments du livre m'ont déplu, notamment la manière dont l'avortement et l'Islam (même si la religion en général en prend pour son grade dans ce livre à la société conservatrice, il y a pour moi amalgame entre religion et fanatisme religieux) sont évoqués dans le chapitre du point de vue d'Emir, le compagnon de Viviana. Cette dernière fait en effet tourner sa campagne pour la légalisation de l'avortement autour de l'idée que si la maternité était facilitée, plus personne n'avorterait. Or, vouloir des enfants ou pas n'est pas toujours une question de moyens financiers. de plus, les descriptions de corps féminins sont imprégnées de male gaze.

Il y a par contre une belle diversité dans les opinions : les différents membres du gouvernement se complétent et attaquent le sexisme sous différents prismes. J'ai beaucoup aimé Martina qui a décidé de s'attaquer au sexisme dans le langage, ainsi que les références à des ouvrages féministes.

Un livre débordant d'idées à lire sous un certain prisme : il a été écrit il y a dix ans dans un pays d'Amérique centrale où les violences sexistes consistent en viols et féminicides mais aussi trafic sexuel et illettrisme chez les femmes. Je n'avais jamais lu de roman nicaraguayen avant et je remercie les éditions Yovana pour cette découverte ! Au final, dans l'exercice de création littéraire d'un état gouverné par des femmes, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Et la proposition de Gioconda Belli est audacieuse et mordante.
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Première fois que je lis une autrice et poétesse nicaraguayenne et j'ai beaucoup aimé la plume de Gioconda Belli.
On sent dans son écriture son expérience du militantisme et de la politique. Et ce roman ressemble pour moi à l'utopie d'un monde qu'elle imagine gouverner par des femmes.

Qu'est ce que ça donne ?

du bon et du moins bon selon moi. Mais cela donne a reflechir sur une quantité tres diverses et variées de concepts et d'idées, sur ce que nous lecteur ou lectrice on modifierait dans le système patriarcal habituel. Personnellement pas forcément d'accord avec son idée de la maternité. Après je ne connais pas assez la culture du Nicaragua pour déceler la part de fiction qui se mêle aux problématiques actuelles de son pays et celles de son pays fictif.
Je vous conseille de le lire en tout cas et j'aime beaucoup la nouvelle couverture éditée par Yovana que je remercie pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre des masses critiques Babelio.
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Une société dans laquelle les femmes gouvernent, ont les postes à responsabilités et où les hommes sont au foyer, ça donne cet excellent roman de Gioconda Belli. J'aime beaucoup la plume de l'autrice qui se laisse lire toute seule, les thématiques féminines et féministes abordées - il y a des sujets sensibles attention - et la justesse des propos de l'autrice. 

Un roman important à découvrir de toute urgence !
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Le décor est campé dans un petit pays d'Amérique latine, Faguas, qui va voir le développement d'une république utopique composée exclusivement de femmes dont l'objectif est de mettre fin à des siècles de domination masculine. S'appuyant sur le parti de la gauche érotique, l'objectif égalitaire se doit de passer d'abord par un temps d'exclusion des hommes des sphères du pouvoir, renvoyés dans leur foyer d'occuper des enfants à la place de leurs épouses. Bien évidemment la réaction des hommes va être rapide et un attentat va plonger la présidente dans le coma.

L'histoire est originale, il y a quelques incongruités sur lesquelles il faut passer rapidement (l'éruption volcanique qui provoque une chute de la testostérone hommes de Faguas permettant l'arrivée au pouvoir du parti de la gauche érotique) la composition du roman l'est également. Au final un petit roman féministe que je ne peux donc que vous recommander.

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Faguas, pays sud-américain, mène une politique inédite pour sortir de la misère et de la corruption. le roman s'ouvre sur une tentative d'assassinat contre sa présidente, Viviana Sansón. L'intrigue policière sert de toile de fond pour nous présenter cette société. A travers les souvenirs de Viviana Sansón et de ses compatriotes, le roman retrace l'ascension politique du PIE, le parti de la gauche érotique, ses réussites et toutes les difficultés rencontrées.
Gioconda Belli se sert de son engagement politique pour créer une société imaginaire et féministe originale. Elle met en avant les attributs “féminins” jusque-là dévalorisés pour en faire la force des femmes. Dans ce roman, elles ne cherchent plus à devenir l'égale des hommes, elles s'émancipent par leurs propres moyens et entraînent les hommes à s'approprier leurs codes. le matriarcat pour une société égalitaire ? L'idée est séduisante même si l'on frôle parfois la caricature.
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Franchement, je ne suis pas trop rentrée dans ce roman. Il me semble que le but de ce livre est de faire passer des idées féministes. Je pense que j'aurais préféré un essai assumé, qui présente bien clairement ce que pourrait être une société féministe utopique. Mais emballer tout ça dans la forme du roman pour faire passer la pilule, justement avec moi, ça ne passe pas.
Un aspect qui m'a dérangée est que le roman m'a semblé manichéen. Il y a du côté des gentilles le parti PIE, dont les fondatrices sont toutes "belles et passionnées". Puis le côté des méchants, avec le candidat au pouvoir déçu et sa femme un peu sorcière. Je me vois pas le monde comme ça, à mes yeux chaque personne a des aspects plus agréables et intéressants et d'autres moins. J'aurais aimé plus de finesse dans la présentation des personnages.
Je n'ai pas non plus aimé le côté paternaliste (et oui...) du parti, ou maternaliste disons, qui se retrouve notamment dans leur ambition d'être "comme des mères pour les nécessiteux". En bonne anarchiste, je préfère qu'on donne le pouvoir à tout le monde, et donc notamment aux nécessiteux, plutôt que de considérer qu'ils ont besoins de mères. Pour moins il y a du mépris dans cette démarche, et non un pas vers une réelle égalité entre humains.
Le procédé narratif des flash-back de Viviana qui se retrouve dans l'anti-chambre de la mort devant des étagères avec tous les objets qu'elle a perdu au court de sa vie m'a semblé très lourd. Au lieu d'être captivée par le fil du récit comme j'aurais aimé l'être, je me disais “Ho non, encore un objet de son passé...”
Je reviens sur ce "belles et passionnées" qui décidément m'est resté en travers de la gorge... Est-ce que le féminisme n'est pas l'espace par excellence dans lequel on peut lâcher l'injonction à la beauté ?! Pourquoi encore des héroïnes belles et pulpeuses ?! Quitte à inventer cette histoire rocambolesque d'éruption volcanique, ne peut-on pas imaginer une femme grosse, édentée, âgée et sans aucun charisme devenir présidente ? Ouf, l'une d'elles est queer, mais pour moi ce roman ne va pas assez loin.
Pour conclure, même si ce roman ne m'a pas plu plus que ça, il me permet, par effet miroir, de prendre conscience de manière toujours plus précise de ce qu'est mon utopie féministe à moi. Cela dit, quitte à lire sur les utopies, je préfère me replonger dans le municipalisme libertaire de Murray Bookchin par exemple, qui m'inspire bien plus.
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Le résumé m'avait intriguée lors de la Masse Critique et j'ai eu envie de lui donner sa chance pour voir ce qu'il allait en retourner !

Dans l'ensemble, cela correspond à ce que nous laisse supposer le résumé. On revit aux côtés des protagonistes l'arrivée au pouvoir du Parti de la Gauche Érotique (PIE) qui vient bousculer les habitudes des citoyens du pays de Faguas. On découvre comment elles sont parvenues jusque là, quel programme elles ont mené pour arriver à la présidence.
Et s'il y a bien un aspect féministe dans ce qui nous est présenté, je trouve qu'il n'est pas très inclusif. Les membres de ce parti nous rabâche que la solution est que les femmes et les hommes se sentent maternés par leur pays. Et donc que c'est pour cette raison que les femmes sont les mieux placées. Sauf que je ne vois pas pourquoi ce serait aux femmes d'assurer cette charge de mettre tout le monde dans le droit chemin, d'avoir la charge mentale et la responsabilité (sous-entendues) d'éduquer touxtes les citoyen.nes du pays.
On a également des petites phrases par-ci par-là qui m'ont personnellement dérangées et qui appuient cette impression d'un féminisme non inclusif : un passage où on dépénalise l'avortement, pas pour que les femmes aient réellement le choix de ne pas être mères, mais parce qu'on va tellement bien s'occuper d'elles qu'elles seront forcément hyper épanouies. Ça oublie toutes les personnes qui avortent parce qu'elles ne veulent tout simplement pas être mères.
On a également des phrases grossophobes (et des protagonistes qui sont toutes hyper bien foutues par contre) mais aussi un passage qui me semble particulièrement islamophobe.

Bien sûr, il y a des passages très pertinents au sujet de la condition de la femme et du sexisme, par exemple sur le fait qu'on a tendance à exclure les mères de l'évolution de carrière, ... Mais on reste malgré tout sur une vision très binaire et trop peu inclusive, et c'est dommage au vu du sujet.

Concernant la narration, je trouve qu'elle se fait bien, ça se lit vite, comment les souvenirs sont amenés fonctionne bien, ... Tout ce pan là de l'écriture ne m'a absolument pas posé problème, même si ça paraît parfois trop facile pour les personnages. Mais concernant ce dernier point, je trouve qu'en considérant que le roman n'est pas un essai et se vend comme une fiction, on peut passer outre. Cela ne m'a personnellement pas spécialement gênée.


En résumé, un roman qui fonctionne au niveau de la narration, et qui est juste sur certains points liés au féminisme. En revanche, on nous présente un féminisme trop peu inclusif, avec quelques passages dénigrant des personnes déjà discriminées.
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