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EAN : 9782375611074
256 pages
Mirobole (23/08/2018)
3.56/5   9 notes
Résumé :
L’histoire d’un jeune garçon qui grandit sur les rives d’un lac en train de s’assécher, quelque part en Asie…
Un village de pêcheurs quelque part au bout du monde. Un lac qui s’assèche et des rives qui reculent de manière inquiétante. Les hommes ont de la vodka, les femmes des soucis, les enfants de l’eczéma qu’ils grattent. Et Nami ? Nami n’a rien, hormis sa grand-mère aux mains énormes. Mais il a aussi une vie devant lui, un premier amour qui lui sera arra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

💝 Voilà jusqu'ici mon vrai gros coup de coeur de cette rentrée littéraire. le genre de livre que j'aimerais en permanence avoir entre les mains, d'une simplicité, d'une dureté, et à la fois d'une beauté et d'une pureté des plus touchantes.

Pourtant l'histoire de ce jeune garçon prénommé Nami est initialement très loin d'être un conte de fées. Grandissant avec ses grands-parents dans un village de pêcheurs où les ressources viennent à manquer et où l'ombre Russe plane encore, ce texte est un magnifique roman d'apprentissage. Et pour apprendre il faut parfois (toujours) en baver.
À Nami rien est épargné, la pauvreté et la solitude seront dans un premier temps ses seuls compagnons d'infortune. Il devra se forger une destinée à la seule force de son obstination. Un mantra en guise de moteur ; retrouver un être cher qu'il ne connaît pas encore.
Partir loin de ses bases, partir parce que l'on a pas d'autres choix, partir vers l'inconnu pour un jeune garçon qui ne connait rien d'autre que son petit village natal.
Affronter la ville et ses dangers, bosser dans des conditions à faire pâlir l'Unicef, se forger une force de résilience et devenir plus vite que prévu un jeune adulte.

Un texte à découvrir, qui vous marquera par la difficulté des épreuves auxquelles sera confrontées ce petit garçon, la vitesse à laquelle il grandira, sa capacité à endurer sa situation sociale précaire.

Avec une très belle plume, Bianca Bellova nous emmène dans une quête en forme de pèlerinage initiatique. Un texte magnifique, à lire dès le 23 août, et à défendre vertement en tant que libraire ☺️
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Un petit livre qui passe assez inaperçu et qui, à l'image de son héros, vaincu par la masse, tente malgré tout de sortir du lot.

Nami vit avec ses grands-parents dans un village de pêcheurs. Nami pourrait s'accommoder de la pauvreté et des rumeurs honteuses qui entourent sa naissance, il pourrait même trouver l'amour et alimenter un ou deux rêves. Si seulement le lac ne s'assèchait pas de façon inquiétante, si seulement l'air qu'il respire ne fichait pas l'eczéma aux enfants, si les adultes étaient moins bêtes et malveillants et le régime politique (post-soviétique) moins oppressant, l'ambiance militarisée moins envahissante.
Au moment où le ciel semble enfin s'éclaircir pour lui, Nami prend la fuite et décide alors de mener sa pauvre carcasse aux confins de ses premiers souvenirs pour connaître ses origines.

Et un roman initiatique de plus, oui mais quel roman ! Porté par l'espoir de retrouver sa mère, Nami fait fi de toutes les épreuves et brutalités que la vie lui réserve, forcé de comprendre par lui-même un monde où il est tour à tour rejeté par l'un puis accepté par un autre. Forcé de rester résolument humain alors que rien ne semble l'y forcer.
Nami a le « courage des oiseaux qui chantent dans le vent glacé ». Et moi j'ai juste envie de le prendre dans les bras pour le réchauffer.

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Une découverte plutôt intéressante des éditions Mirobole que je ne connaissais pas!
L'histoire est celle d'un garçon prénommé Nami : abandonné par sa mère, il est élevé par ses grands parents, et livré au "président" quand ils meurent... il deviendra maltraité et esclave avant de prendre la fuite vers la "capitale" pour retrouver sa mère.
J'ai été très largement épatée par le style de la première partie où en quelques pages, on passe d'un Nami de 4 ans à une jeune garçon puis à un ado d'une façon incroyable, fluide, sans formules toutes faites du genre "4 ans plus tard", non, on sait juste que l'enfant a grandi par ses actions et ses dialogues.
Le style est donc très particulier et pas forcément accrocheur, ne connaissant pas non plus le pays je ne sais s'il s'agit de lieux inventés ou non, idem pour le contexte politique et social : je me doute bien que l'exploitation de l'eau à outrance est véridique (le lac pollué et de plus en plus asséché est au coeur du roman), même chose pour les "classes" de la société qui ici comme ailleurs sont très marquées.
Le voyage de Nami relève du désespoir plus que du courage selon moi (c'est la 4ème de couverture qui parle de "roman d'initiation autour du courage et du destin") mais aussi de l'absence de choix ; certes Nami aurait pu se résigner après le viol par les russes de son amoureuse mais c'est là qu'il préfère partir : était-ce un choix ou plutôt l'impossibilité de survivre à ce réel?
En bref, Nami reviendra à la fin du récit au village qu'il a quitté, la boucle sera bouclée. Mais qu'y aura-t-il gagné vraiment? Il aura été au bout de sa quête pour finalement se rendre compte que ce n'était pas ce qui allait le faire exister vraiment... La légitimité de son existence, il ne la devra qu'à lui-même et la fin est aussi une forme de résignation.
C'est un roman que je n'ai pas "adoré" mais qui questionne pas mal ; assez noir en fait.
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Un lac qui s'assèche, perd ressource et magie dans un désastre écologique apocalyptique, à partir de ce décor à l'atmosphère si finement captée la vie d'un enfant se déploie. Nami se pare des atours d'un conte contemporain, sans grand espoir. Par ce roman froidement fascinant, Bianca Bellova entraîne dans une jolie hallucination, difficilement situable, aux confins du cauchemar soviétique.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Nami lève les yeux ; le ciel l'aveugle. Au-dessus du désert, à l'ouest, il voit un nuage sombre qui s'agrandit et se rapproche.
"Qu'est-ce que c'est Nikitič ?" Du manche de son râteau, Nami désigne le nuage.
Nikitič s'assied et recule sa casquette sur son occiput.
"Ben ouais, putain, c'est quoi ?"
Nami s'appuie sur son râteau, il est alangui et il a sommeil. Lentement, le nuage se rapproche et s'agrandit. Nikitič se gratte le ventre.
"Mon vieux, c'est pas des sauterelles?"
Nami commence à distinguer des points isolés dans la nuée qui descend sur eux.
"Ah mon couillon ! J'ai jamais vu ça de ma vie! T'as déjà vu ça?" dit Nikitič en haletant comme un gosse. Nami secoue la tête, il n'a encore jamais vu ça, même si sa grand-mère lui a raconté qu'un jour des sauterelles étaient arrivées à Boros et qu'elles avaient dévoré absolument tout ce qui poussait sur leur petit lopin de terre, les provisions dans la réserve, elles avaient même bouffé les casse-croûte des écoliers et les câbles des postes de radio! Nami distingue des corps d'insectes, des ailes et les contours de pattes noires, des sauterelles commencent à descendre sur le sol par milliers et il en a déjà une douzaine sur lui ; il s'en débarrasse à force de secousses hystériques. La plupart d'entre elles se posent sur l'asphalte encore brûlant, où elles collent et, dans des stridulations d'une intensité insupportable, agonisent trop longtemps.
"Connasses ! hurle Nikitič. Allez vous faire foutre ! Vous m'avez encore salopé une chaussée qu'est finie !"
Les corps des sauterelles se dessèchent et se momifient à la chaleur ; leurs vestiges se dresseront dans l'asphalte jusqu'à l'hiver. La route rappelle un tapis de cinq cents mètres conçu par un designer dément : jamais une seule voiture ne passera dessus. Seul Ami s'y promène parfois et trouve plaisir à entendre les corps des insectes morts craquer sous ses semelles et composer une mélodie des plus étranges. (pages 100-101)
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Quand il a faim, il boit beaucoup d’eau pour conjurer cette sensation. Il sent obscurément qu’il devrait au moins une fois par semaine sortir retrouver d’autres gens, qui n’empestent pas le poisson et n’ont pas de crasse sous les ongles. Quelque part entre sa conscience et son inconscient apparaît confusément aussi un personnage qu’il ne connaît certes pas, mais dont il déduit, du fait de ses cheveux longs et de ses seins, qu’il s’agit d’une femme. Il sent confusément qu’il l’aimerait, mais en raison du caractère obscur de l’action qu’il faudrait entreprendre dans ce sens, il écarte toute l’affaire.
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Si Nami devait décrire la ville, il ne saurait par où commencer. Les immeubles sont grands, si bien que Nami se recroqueville d’instinct et que son regard cherche en permanence le ciel entre eux. L’air est saturé de coups de klaxon, de gaz d’échappement et de cris. Une femme gronde d’une voix aiguë un enfant qui pleure. Il flotte ici une odeur d’excréments, de parfums sucrés et de graisse de friture. Des papiers gras et de la poussière volettent dans les airs. Les gens semblent un peu différents, ils ont les yeux plus brillants, plus éclatants et ils se déplacent plus vite.
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Nami est secoué de sanglots, il y a quelque part en lui une grande réserve de quelque chose qui, fortuitement atteint, déborde à présent par un puits et qu'il est impossible d'arrêter.
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Là où Nami préfère se rendre, c’est au port, où il rencontre parfois des gens de sa région, des marins travaillant sur des pétroliers et des pêcheurs aux rides profondes et imprégnées de sel. Faute de savoir comment parler avec eux, il se contente de s’asseoir à la table voisine, de boire du thé russe dans un grand verre et d’écouter leur conversation. Ces hommes parlent de filets déchirés, d’arbres desséchés, de leurs femmes à l’humeur capricieuse, du nombre de voisins alités pour une tum
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