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4,1

sur 226 notes
Avec Suiza nous sommes complètement transportés dans les paysages de Galice, on voit cette forêt verte, ces champs à moissonner, ces arbres que le propriétaire Tomas aime tant.
On apprend des le début qu il tombe malade et une tension dramatique est palpable dès les premières lignes, accentuée par l arrivée d une étrangère mystérieuse : Suiza.
Son histoire avec Tomas, son intégration dans la communauté villageoise, ses liens avec Ramon, l ami de Tomas sont très touchants, pleins de tendresse.
Tomas lui est perdu, entre sa maladie, sa ferme, son histoire personnelle, son amour pour Suiza.

Bravo à Bénédicte Belpois, c est son premier roman, une très belle réussite entre drame et tendresse.
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Un amour animal, violent ! Mais aussi des silences qui disent beaucoup . Suiza est une femme magnétique que les hommes veulent tous posséder tel un objet . Impossible de sortir indemne de ce premier roman
très réussi ! Ne ratez pas le deuxième livre de Bénédicte Belpoix . « Saint Jacques ». Une merveille !




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Bénédicte Belpois est sage-femme. Les enfants ayant quitté le nid, elle a ressenti le besoin d'expérimenter. Elle s'est essayé à l'écriture. Essai transformé ! Son premier roman est publié chez Gallimard. C'est l'Espagne, plus précisément la Galice qu'elle a choisi pour encrer Suiza.

Autant vous le dire de suite, on ne peut que se féliciter du fait que Suiza ait été écrit par une femme, s'il l'avait été par un homme, à n'en pas douter, on crierait au scandale. Et oui, Suiza n'est pas à mettre entre toutes les mains, notamment entre celles des puristes du féminisme. Ils demanderaient à ce que ce roman soit immédiatement mis au pilon. Et très sincèrement ce serait un réel gâchis, car Suiza est une ode à la sensualité, à la féminité, aux plaisirs de la chair. Il est un cri à la vie, à l'amour. Charnel, puis brutal et bestial, il devient au gré des pages Amour tout court.

Suiza est une jolie fille terriblement sensuelle, nécessairement conne, qui après avoir quitté la Suisse échoue en Galice parce qu'elle voulait voir la mer. Elle n'a pas de famille, pas de papiers, pas de langue. Elle ne parle pas, d'ailleurs elle n'a rien à dire, n'a aucun avis. Elle accepte tout, même de se faire baiser par qui veut la posséder. Suiza sort d'un orphelinat où on lui a appris à devenir une bonne femme d'intérieur au service de l'homme de jour comme de nuit.
Tomás est un agriculteur machiste, bourru, veuf. Il vient d'apprendre qu'il est atteint d'un cancer. Quand il rencontre Suiza, il n'a qu'une envie. Comme tous les autres mâles, il doit la posséder, la déposséder de son corps. Comme elle n'appartient à personne, même pas à elle, il la prendra. Suiza deviendra sa propriété. Comme à son habitude, Suiza se laissera faire.
Peu à peu, ces deux-là s'apprivoiseront, se laisseront gagner par l'envie. Ensemble, ils vont connaître la rédemption, le bonheur de faire couple. Ils vont découvrir l'Amour tout simplement.

Toute l'originalité de Bénédicte Belpois tient au fait que c'est essentiellement du point de vue de Tomás qu'elle raconte cette histoire. Elle utilise des mots crus, des mots d'homme. Elle pense comme lui. Elle devient rustre, machiste, est sans complaisance pour la gent féminine. Ce récit est agrémenté de la voix de Suiza. Elle s'émerveille de tout, apporte douceur et naïveté pour finalement devenir le point d'ancrage de Tomás.

Suiza est un roman âpre, violent et sensuel, outrageusement sensuel. Je comprends qu'il puisse secouer, choquer, mais une chose est certaine, il réveille nos sens. Suiza est un premier roman très réussi. Un conseil, lisez-le !
Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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En commençant ce roman j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, que je trouvais un peu longue et je ne voyais pas où cela nous mènerait.
Mais que dire de la beauté de l'écriture de l'autrice, de sa justesse dans la description des sentiments, dans la description de la part intime des personnages. Ce qui m'a fait tenir et qui m'a conquis c'est cette écriture, cette écriture qui fait que l'on s'attache à ce couple qui peut paraitre désaccordé mais qui va si bien ensemble.
C'est un roman qui pourrait paraitre « simple » car il décrit la vie d'un petit village de la campagne espagnole mais c'est tellement plus que cela. On se laisse embrasé par la passion de Tomas, par la simplicité douce de Suiza, par l'osmose entre ces deux personnages. Mais aussi par les "personnages secondaires" si justes et touchants. Ramon, Lope, Josefina, Francesa, tous ont eu une vie difficile et complexe, tous ont des côtés sombres mais tous s'entraident et nous font voir la beauté de la vie.
Vrai moment de poésie, roman d'une incroyable justesse.
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Un premier roman magistral et poignant qui met en scène deux personnages, déglingués par la vie qui vont se trouver et s'aimer hors normes, hors cadre.
L'homme, Tomas, la quarantaine, est un paysan taiseux et rustre de Galice, veuf depuis une dizaine d'années, sans enfant, qui vit seul avec pour seule compagnie, Ramon, son vieil ouvrier agricole ; il vient d'apprendre qu'il est atteint d'un cancer des poumons qui ne lui laisse aucune chance.
La femme, Suiza, ne parle pas un mot d'espagnol, c'est une jeune française qui s'est échappée du foyer dans lequel elle était placée près de Besançon ; elle est naïve, elle dit merci avec son corps qu'elle offre en toute simplicité, elle est simplette mais dégage une sensualité qui rend fous tous les hommes du village.
Leur relation commence par une violence masculine brute, celle de Tomas qui assouvit son désir pour cette femme avec brutalité et sauvagerie. Mais cela lui laisse un goût amer ; il veut posséder Suiza, il la veut pour lui tout seul et l'installe chez lui à la ferme. Possession et violence laissent place petit à petit à un amour profond qui permet à Tomas de s'ouvrir à la vie alors qu'elle est en train de lui échapper. Il pense petit à petit à Suiza avant de penser à lui, il veut lui faire plaisir, la protéger.
Sincérité est le maître mot de ce roman ; les sentiments sont bruts de décoffrage, à fleur de peau même si une extrême pudeur empêche de les exprimer ; les paroles sont remplacées par les actes, les gestes de chaque jour. Suiza utilisera la peinture comme vecteur de ses sentiments, elle dont la parole est difficile et maladroite.
Les personnages qui gravitent autour de Tomas et Suiza sont savoureux et confèrent encore plus d'épaisseur au roman ; la fin, inattendue, est à la hauteur de l'émotion dégagée par Bénédicte Belpois tout au long de ce magnifique roman.
Je remercie Notre Temps et les éditions Gallimard pour m'avoir donné l'occasion de découvrir ce nouvel auteur qui semble très prometteur.
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Au départ, c'est un désir brut, bestial, qui demande à être assouvi immédiatement. L'objet du désir, c'est Suiza, une étrangère quasi muette, aux "grands yeux vides de chien un peu con", qui fait depuis son arrivée office de serveuse dans le bar du village et suscite la convoitise de tous les mâles, Tomas compris. Ce dernier, qui vient d'apprendre qu'il souffre d'un cancer des poumons, en crève d'envie, de posséder cette femme idiote et passive. Eros et Thanatos. C'est tout naturellement qu'il se l'approprie et l'installe chez lui. On pourrait s'attendre à ce que son propriétaire s'en lasse rapidement : il n'en est rien. Suiza est une véritable fée du logis, transformant le bouge où vit Tomas en une maison accueillante, et s'avère ni attardée ni muette. Voilà Tomas qui emmène la jeune femme au bord de la mer, et lui clame la nuit durant son amour tout neuf et si fort, se trouvant "beau et bon", se prenant "pour le fils spirituel de Garcia Lorca et de Rosalia de Castro". La jeune femme s'est endormie et bave sur sa chemise.

A peine le lyrisme a-t-il atteint son sommet que la réalité tout prosaïque l'en fait redescendre. Ce passage est tout à fait représentatif du style de Bénédicte Belpois, qui mêle, de façon parfois brutale, la beauté des choses et la cruauté du monde. Tomas n'a pas su aimer sa première femme et se rattrape avec la seconde, dont on se demande si elle est consciente de déchaîner une telle passion, s'y prend parfois mal mais se dépense sans compter, dans le peu de temps qu'il lui reste à vivre. Au moins, pense-t-on, il aura connu l'amour avant de crever.

Dans son urgence à vivre, Tomas est-il formidablement égoïste ? le dénouement, qui laisse le roman dans un inachevé volontaire et à mon avis un peu décevant, peut le laisser croire. Il n'y a ni bons ni mauvais dans les personnages de ce roman, tout juste des victimes du sort – si la vie était juste, cela se saurait – qui se débrouillent comme ils peuvent. On peut reprocher aux hommes du village leurs réflexions machistes, leurs préjugés, leur bestialité ; ils expriment une réalité que la candeur de Suiza vient désarçonner et, malgré elle, dénoncer.

Roman lu dans le cadre des "68 premières fois"

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Un premier roman charnel, à l'écriture parfaitement maitrisée, âpre comme ses personnages.
A la fois brutal (très cru même) et poétique, l'histoire est addictive, les personnages attachants même si l'auteure a un peu forcé le trait pour certains personnages secondaires.
Loin d'être un coup de coeur comme la majorité des avis exprimés, c'est une lecture agréable qui ne laisse pas indifférent et laisse présager un bel avenir à Bénédicte Belpois dont c'est le premier roman.


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Coup de coeur des lecteurs
Ce premier roman écrit par une femme est fort, dérangeant et perturbant.
Les mots employés sont crus, violents, vulgaires, qui heurtent souvent.
Mais quelle belle histoire d'amour entre ces deux personnages attachants.
Happée par ce roman qui se lit d'une traite.
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Trés très gros coup de coeur pour ce magnifique roman.
Je suis surprise qu'il s'agisse d'un premier roman, d'autant plus que l'auteure est une femme d'âge mûr...pourquoi avoir attendu si longtemps quand on a un tel talent ? J'espère qu'il y en aura d'autres.

Ce livre, c'est l'histoire d'une rencontre entre deux êtres qui ne sont pas épargnés par la vie, chacun dans un genre différent. Une rencontre qui commence abruptement et se transforme en histoire d'amour. Mais pas une histoire nian nian...non, absolument pas.
Une histoire émouvante, cruelle.
J'ai tout aimé dans ce livre : les sujets abordés (le monde paysan, l'amour, le cancer...), les portraits des personnages criants de vérité, l'écriture précise, forte, brutale parfois.
Sur certains aspects, j'aurais même tendance à trouver que l'écriture est plus masculine que féminine. Bénédicte Belpois n'a pas peur des mots. Elle réussit même la performance de proposer un roman plein de sensibilité et de violence.
Alors certes, le premier contact entre Tomas et Suiza peut choquer, l'auteur aurait pu nous épargner cette brutalité même si Suiza semble s'en accommoder facilement, proposer quelque-chose de plus soft...mais hormis ce point, c'est un livre magnifique et très émouvant.

J'avais bien sûr esperé une fin moins sombre, j'ai esperé un miracle...même si je n'y croyais pas trop. Mais franchement ça n'aurait pas été crédible, malheureusement.
Vraiment une belle lecture !
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Depuis sa parution, on me disait :

« Tu devrais lire ce roman, il est extraordinaire. » ou encore « C'est une superbe histoire d'amour, fonce. »

Bah oui mais les histoires d'amour, ce n'est pas ma came et on m'en a vendu des livres qui devaient être extraordinaires et qui ne m'ont pas fait frémir d'un iota. Je freinais donc des deux pieds, je ronchonnais, je maugréais « Il ne doit pas être pour moi ce roman-là ». Je faisais ma tête de pioche.

Et puis, va savoir pourquoi, j'en ai parlé à ma bibliothécaire adorée, qui l'a acheté, je ne prenais donc aucun risque, je pouvais l'abandonner à la deuxième page si je le voulais. Je l'ai embarqué.

Après un début comme celui-ci :

« Ici, les gens vont raconter n'importe quoi sur mon compte, après un fait divers pareil. N'importe quoi. Que j'avais ça dans les gènes, la violence et l'ennui, que j'étais bien le fils de mon père et que ça devait arriver. Ils vont raconter ma vie, même à ceux qui ne demanderont rien, ceux qui seront juste de passage, ceux qui viendront au village pour voir une connaissance, ou visiter la région. »

… On se dit qu'on n'est pas dans une histoire à l'eau de rose, que l'histoire d'amour ne sera pas niaise, qu'on peut se lancer. On prend une grande bouffée d'oxygène et on y va. On a confiance.

Après avoir avalé les 230 premières pages en quelques heures d'une nuit d'insomnies, j'ai tout arrêté. Je voulais retarder l'ultime moment, le plus tragique, le drame annoncé dès les premières phrases, je n'en voulais pas, cette histoire d'amour m'avait emportée, j'étais sur un petit nuage et je ne voulais pas en redescendre. Non, non, non, je refusais l'inéluctable et en même temps je la souhaitais cette fin, parce qu'elle était nécessaire pour la compréhension globale du roman, je n'en voyais pas d'autre et je remercie l'auteure de l'avoir écrite ainsi (même si beaucoup de lecteurs ne l'aiment pas).

Pendant toute ma lecture, j'ai gardé à l'esprit les phrases du début, je les ai même relues à plusieurs reprises, afin de rester aux aguets, prête à découvrir de quelle manière la violence annoncée allait se matérialiser. Au détour de telle ou telle autre phrase, au gré de cet événement ou de celui-ci. Bénédicte Belpois a fait preuve d'une grande maîtrise de la narration, elle m'a tenue en haleine avec une histoire d'amour !

L'écriture m'a happée, embarquée, fait décoller. Entre la crudité de certains propos, la violence de certains actes, l'innocence de Suiza, et la poésie de certains passages, le lecteur nage dans le politiquement incorrect et c'est ce mélange subtil d'ingrédients très divers qui m'a le plus séduite.

Certes la maladie et la rencontre entre deux êtres abîmés par la vie, sont d'excellents vecteurs de puissance littéraire. Mais sans cette écriture, le roman aurait pu virer au vinaigre.

Sexualité, sensualité, violence, et ce petit soupçon de poésie… C'est brûlant, c'est âpre et c'est beau. Tomas ne nous apparaît pas sous ses meilleurs auspices dans le premier tiers du roman, c'est un homme rustre, mais pas inculte, et pourtant bien grossier ou maladroit, en tout cas ses gestes le desservent. Il ne lui fait pas l'amour, il la prend, il la baise. Mais elle va l'apprivoiser petit à petit et c'est cet apprivoisement qui est le plus touchant. Elle qu'on qualifie de simplette, avec un talent de magicienne va devenir renard et Tomas petit prince.

Autour de ces deux personnages principaux quelques beaux portraits sont tissés d'une main habile et donnent à l'histoire son ossature. Sans Ramon, sans Agustina, sans Francesa, sans Lope, cette histoire n'aurait pas cette envergure.

Ce premier roman m'a complètement tourneboulée.

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