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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Il y a dans le droit à l'avortement de la femme, une revendication élémentaire, physique de liberté." Gisèle Halimi.
Gisèle Halimi obtint l'acquittement d'une mineure de 17 ans, après un avortement suite à un viol, en octobre 1972( permettant de remettre en cause, la loi de 1920, contre l'avortement...)


La force de cette BD est de parler de l'avortement de façon bouleversante (Marie Louise Giraud, condamnée à la peine capitale pour avoir pratiqué des avortements, le manifeste des "343 salopes" rédigé par Simone de Beauvoir, et en 1973, le combat du MLAC: Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et la Contraception")
Et de façon...amusante!
-"On ne peut rien faire après 12 mois de grossesse, euh , 12 semaines!


Le MLAC organisait des départs en car, pour l'Angleterre ou la Hollande ( La France toujours en retard?) C'est l'histoire de 3 femmes enceintes.
Maïté 22 ans, chez son médecin, apprend qu'elle est tombée enceinte (comme tombée malade, drôle d'expression?)
- C'est pas drôle docteur, c'est quoi la bonne nouvelle?
Et "son Jean Paul" qui ne veut pas du lardon... Pas De salade!


Anne Sophie, oisive et enceinte de son amant sans que le mari, chef de clinique à Neuilly, n'ait diagnostiqué quoi que ce soit...
- Tu veux du paracétamol, ma chérie?


Odile, cheveux courts, et militante dans l'âme, même au lit!
-"Mon corps m'appartient! Et le machisme tue tous les jours.
-Calme toi, Odile. On a juste tiré un coup, rigole le mec".


-"Il m'arrive quelque chose de terrible, fait Odile à ses copines"...
-Tu t'es fait exclure du parti? T'as couché avec un réac? Tu vas voter Giscard? Et d'autres réactions perfides comme:
- Sa famille dit que je me suis fait engrosser pour lui mettre le grappin dessus! Et ces 50 pauvres femmes, dans le bus, qui:
- Tout ça, c'est la faute à mes parents
- C'est la faute à ce salaud ( Maïté pleure en pensant à Jean Paul)
- C'est ma faute à moi...
- Euh, c'est quand la pause Pipi?


Cependant, voilà Jean Paul qui poursuit Maïté pour lui dire de ne pas avorter et qu'il...l'aime. Mais, personne dans le bus, n'entend le malheureux qui klaxonne et hurle...
“Aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l'avortement (...). C'est toujours un drame et cela restera toujours un drame. ” Simone Veil / Discours à l'Assemblée nationale - 26 novembre 1974


"Si on écoutait les opposants à l'avortement, on tricoterait des brassières aux spermatozoïdes". Guy Bedos
Et...euh, j'avais une blague sur l'avortement mais j'ai décidé de ne pas la garder! Pardon.
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En avril 1971, le Nouvel Obs publie « le manifeste des 343 », texte rédigé par Simone de Beauvoir dans lequel des femmes (célèbres ou inconnues) déclarent avoir eu recours à l'avortement. le manifeste est resté célèbre sous le nom des '343 salopes' suite à une couverture du journal satyrique Charlie Hebdo : « qui a engrossé les 343 salopes du manifeste ? »
Il était temps de faire bouger les choses, en effet, après des millénaires d'interdiction de l'avortement et de répression sévère (jusqu'à la peine de mort), d'opérations clandestines donc dangereuses et parfois mortelles. Cela bien avant la domination catholique, soit dit en passant...
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Tonino Benacquista et Florence Cestac présentent dans cet album le contexte du début des annés 70 avec trois parcours féminins, ceux de Maïté, Odile, Anne-Sophie. Issue de trois milieux très différents, ces femmes ne peuvent mener leur grossesse à terme, pour des raisons diverses et personnelles. Elles partent ensemble avorter à Londres, dans un car de la MLAC (Mouvement pour la Liberté de l'Avortement de de la Contraception).
.
Les auteurs reviennent ensuite sur la grande histoire avec l'adoption difficile de la loi Veil en 1974.
L'ensemble de l'album est émouvant, mais ces pages le sont plus particulièrement : on y voit comment madame Simone Veil fut attaquée à titre personnel lorsqu'elle a défendu cette loi, subissant des calomnies, des insultes racistes en référence à son passé de déportée juive.
J'ai été touchée également par ces mots de Lucien Neuwirth, qui s'était battu pour légaliser la contraception orale en France en 1967 : « Je rejette l'avortement comme méthode de contraception, mais j'accueille la femme qui s'y retrouve contrainte, faute à l'écrasant et séculaire égoïsme masculin. » (p. 41)
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A lire et à faire lire à nos adolescents.
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J'ai trouvé cette bande dessinée à la bibliothèque et c'est le nom de Tonino Benacquista qui m'a attiré. Je savais que son registre était large et il le prouve. Quel excellent scénariste.
Il s'est associé à Florence Cestac dont les dessins sont reconnaissables entre tous avec des personnages un peu caricaturés avec de gros nez comme quand on se rapproche trop près d'une caméra.
Ils abordent des thèmes qui me tiennent à coeur ceux de la lutte des femmes à disposer de leurs corps et de la légalisation de l'avortement. Je suis vraiment contente que ce soit un homme qui raconte l'histoire de ses femmes qui se sont rencontrées dans le car pour Londres afin de se faire avorter. Car ce n'est pas qu'une "histoire de bonnes femmes" comme certaines personnes le disaient à l'époque (et peut-être encore aujourd'hui).
Maïté, Anne-Sophie et Odile, trois femmes de conditions sociales différentes, vont devenir amies après avoir partagé cette journée ou elles vont avorter (pas pour les mêmes raisons).
On voit bien comment cela se passait mais pas seulement. On voit aussi que cela ne les a pas empêché de mener leurs vies à bien. Mais surtout c'est un véritable documentaire.
Avec un titre accrocheur en référence aux "Faiseuses d'anges" nom donné aux femmes pratiquant des avortements illégaux et au manifeste des 343 salopes. Il s'agit des 343 femmes signataires d'un manifeste rédigé par Simone de Beauvoir dans le but de réveiller l'opinion publique sur le problème tabou de l'avortement plusieurs années avant l'ouverture des premiers débats parlementaires sur cette question : c'est le 5 avril 1971 que le Nouvel Observateur le publiera.
Et puis cette bande dessinée rappelle le courage politique de Simone Veil, ministre de la santé du Gouvernement de Jacques Chirac, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, qui a réussi à faire voter la loi du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse, dite loi Veil, encadrant une dépénalisation de l'avortement en France.
Et aujourd'hui il y a encore du chemin à faire.


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En 1973, l'avortement est toujours illégal en France. Trois femmes de milieux et de caractères totalement différents se retrouvent dans un bus affrété par le planning familial, en partance pour Londres, afin d'avorter.
Malgré le sujet, cette BD très humaine comporte beaucoup d'humour qui permet d'alléger l'atmosphère, aidé en cela par le dessin de Florence Cestac.
Les personnages sont attachants, on peut facilement s'y identifier, et cette BD permet de nous rappeler pourquoi a été voté le droit à l'avortement, ce qui est salutaire étant donné notre époque où tant de droits sont remis sur la sellette...
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Le rappel historique indispensable qui a mené au vote de la loi autorisant l'avortement.
Une très bonne piqûre de rappel : non, ce n'a pas été toujours ainsi, il y a eu une lutte âpre pour que les femmes aient le droit de décider.
Les auteurs ont complété par trois exemples de femmes, d'horizon différent, dont les motivations étaient différentes, mais qui ont toutes trois embarqué dans un bus direction Londres, seul endroit où on pouvait à l'époque de faire avorter sans risquer sa vie.
Les pensées des femmes présentes dans ce bus complètent bien l'aspect historique : toutes leurs souffrances, hésitations, solitude y sont rendues.
Une BD indispensable
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1973. Malgré les avancées et la légalisation de la pilule contraceptive, l'avortement reste illégal en France. le Mouvement pour le Planning Familial affrète des bus pour l'étranger, dont la législation permet de faire « passer » les foetus, sans mettre en danger les femmes. Trois femmes issues de milieux très différents s'y rencontrent. Un voyage qui bouleversera leur vie à bien des égards.
La fin du volume présente une synthèse des débats ayant eu lieu à l'Assemblée Nationale et conduit à la légalisation de l'avortement en 1975, sous l'égide de Simone Veil.
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J'ai offert ce livre à Noël à toutes les jeunes filles et les jeunes femmes de ma famille.
C'est tout dire.
Et Vive la BD .
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