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Bribes de souvenirs , ce récit a des allures de poésie et d'essai.


Tout lecteur né dans les décennies 70/80  saura reconnaître la liberté qui était la saveur de l'enfance à cette époque. Liberté d'errer dans le quartier avec les copains, d'observer les va et vient des adultes, de scruter leur retour en voiture, de tout savoir sur les pavillons voisins, d'admirer les plus grands scotchés sur les bancs de la ville. Une enfance comme je l'ai vécue, celle des résidences pavillonnaires d'avant 2000. Ce récit a été pour moi une sorte de "reconnaissance sociologique".


C'est également le témoignage intime des racines, celui plus poétique "de la source des fantômes". La narratrice enfant puis adulte compose avec cette famille algérienne qu'elle ne connaît pas. Ses parents, taiseux, ne s'attardent pas sur leur vie d'avant, comme si ce n'était pas la même ligne de vie. Pourtant, cette source fantôme jaillit chaque jour à travers une langue oralisée, des plats, un regard , une posture, un geste. Elle se fait une place dans un monde qui paraît ne pas être le sien.


Je quitte ce récit avec une certitude : l'enfance est le moment où l'on forme notre paquetage en commençant par entasser les affaires de nos parents. 


Je remercie la collection arbalète des éditions Gallimard et Babelio pour ce récit qui réveillera la source de tout un chacun.

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Ce récit personnel et autobiographique de l'autrice revient sur sa vie, ses parents d'origine algérienne qui ont fuit lors de l'indépendance et sa construction dans un environnement où le mélange des cultures n'était pas encore une question d'intégration.
Elle évoque aussi le côté social avec l'époque où la valeur travail et le rôle de l'employeur avaient une haute estime et son délitement dans les années 1990/2000 avec les plans sociaux et les délocalisations qui ont profondément bouleversé la vie dans certaines régions.
La pudeur aussi des souvenirs de sa vie familiale et de ses parents qui ont marqué sa construction personnelle sont des passages très touchants dans cette lecture.
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La narratrice vit au Sud de la Vendée, à Fontayne, ville des années 80 où trône une usine grâce à laquelle une population vit. Ses parents sont algériens, le père est Harki. de l'Algerie, la narratrice ne connaît que trop peu de choses, elle en a le nom de famille « Benali » qui côtoie les Boulard, Michaud, Souchard dans leur quartier résidentiel. Dans ce quartier, elle coule une enfance et une adolescence pleines des nostalgie, d'effervescence des premiers instants, comme une observatrice d'un temps où l'air que l'on respire ne préoccupe personne, surtout pas le gouvernement dédié à enrichir un pays.

« Nostalgie d'un pays qu'elle ne connaît qu'à travers les silences »

Avec son histoire elle arbore le « racisme ordinaire » d'antan, elle évoque cette confusion sémantique qui caractérise ses parents mais ne les empêche surtout pas d'avoir une place dans leur ville. « Leur exil est l'histoire muette d'un effacement. », qui mieux que leur fille peut enrayer cet effacement en nous racontant l'exil de deux êtres dont les fronts ont sué pour nourrir les 3 bouches qu'ils ont créé.

L'histoire est portée par une écriture nostalgique, méticuleuse avec un rythme percutant. J'y ai senti l'amour pour des parents partis de rien, la volonté farouche de les faire exister mais aussi la naissance d'un capitalisme morose à venir. Un livre multiple, une histoire personnelle téléporté dans un monde où le délitement annoncé inquiète.
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J'aime beaucoup ce qu'écrit Yamina Benahmed Daho et avec ce dernier roman, je ne suis pas déçue. L'ambiance, l'époque, la Vendée, l'Algérie, l'entre-deux entre 2 pays, entre l'enfance et l'âge adulte. Énormément d'émotions en refermant ce livre. Il faut le lire !
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Jolie dialectique qu'offre ce livre très matérialiste alors que c'est bien de souvenirs qu'il est question. L'héroïne principale conte simplement une enfance qu'elle a vécu. On peut penser qu'il y a une grande part autobiographique dans ce texte. de fait, les personnages sont vraiment ancrés dans un réel matériel. Ça se voit à des choses simples, comme les noms des personnages. Ils n'ont pas vocation à attirer l'oeil, sont d'une grande banalité, et leur musicalité rappelle la réalité que vit la France modeste. C'est rien, ce ne sont que des prénoms. Mais ils disent tant de choses de ce texte qui veut nous ramener à l'essentiel d'une vie. Les seuls petits griefs que l'on peut faire sont le fait que le texte peut dériver vers un didactisme ouvrier. Plutôt que de décrire avec la simplicité qui le caractérise tout son long, il tente à ce moment beaucoup trop de forcer la main du lecteur.
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J'imagine que le roman que je viens de fermer est d'inspiration autobiographique. Si ce n'est pas le cas, il aurait pu l'être. Une famille d'origine algérienne s'est installée dans un lotissement calme en Vendée, à Fontayne, qui tient son nom d'une source. Après avoir été harki lors de la guerre d'Algérie, le père a choisi la liberté en vendant des merguez dans un camion ambulant pour divers événements. Les enfants font passer le temps en inventant divers jeux dehors. Une certaine langueur se dégage de cette lecture. Des moments simples, des instants de vie, comme des instantanés, qui nous plongent dans l'ambiance des années 80 : amours de jeunesse, fermeture des industries françaises, émissions télévisées, racisme, ennui... Il n'y a pas vraiment d'histoire dans ce livre. Il s'agit plutôt d'une ambiance qui redonne le goût d'une époque passée. Ce n'est pas désagréable mais ça ne m'a pas captivé. Quelques descriptions du futur de la narratrice parsèment le livre comme pour montrer ce qu'il adviendra de tout ce dont on est témoin dans ce texte. Je me suis un peu ennuyée, et j'ai donc mis du temps à lire ce récit pourtant court. Un roman pour les nostalgiques et les amateurs des années 80. Il m'a manqué un fil conducteur et je ne crois pas que je retiendrai grand chose de ce texte, pourtant très bien écrit.
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C'est un roman de nostalgies. de toutes les nostalgies. La nostalgie d'un pays pourtant étranger, qui résonne sourdement dans l'histoire de sa famille. La nostalgie d'une enfance heureuse car insouciante, à Fontayne, dans un lotissement de Vendée. La nostalgie d'une France et de sa gauche qui ne sont plus. Dans La source des fantômes, Yamina Benhamed Daho nous prête les yeux de la petite Benali. Elle joue avec les autres enfants du lotissement. Elle observe les adultes: les Boulard, les Michaud, les Souchard. Elle écoute ses parents chanter une langue qu'elle ne comprend pas vraiment. On imagine avec elle la vie en Algérie, celle d'avant l'exil. Cette vie qu'elle n'a jamais connue et qui pourtant plane au-dessus d'elle. Évanescente. Fantomatique. Dans ce roman la langue est belle, et l'on se sent presque nostalgiques, nous aussi, de quelque chose que l'on n'a pas connu.
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Il s'agit d'un recueil de mémoires proposé par Yamina Benhamed Daho chez Gallimard, collection L'Arbalète.

L'autrice relate sa jeunesse en Vendée dans les années 1980 et évoque brièvement ses racines algériennes. Nous retrouvons dans ce récit des souvenirs familiaux, culturels mais également sociétaux.

La plume de l'autrice est très agréable et je trouve qu'il est important que de tels témoignages soient édités.

Pour ma part, cette lecture a été plutôt positive. Cependant, étant de la même génération que l'autrice, je n'ai pas été spécialement passionnée par les souvenirs évoqués qui ainsi ne me sont pas inconnus. J'aurai aimé qu'elle parle un peu plus de l'Algérie et de ses parents.

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