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The United States of Murder Inc. tome 1 sur 1
EAN : 9780785191506
248 pages
MARVEL - US (31/03/2015)
4/5   2 notes
Résumé :
From the creators of the Eisner Award-winning, bestselling POWERS comes a brand-new world of crime fi cti on like you've never seen before. Discover a world in which the families of organized crime never lost their stranglehold on the United States. Today is the day that Valenti ne Gallo becomes a made man, and it's also the day he learns the secrets behind the organization he has served since he was old enough to walk. But it is mysterious hitwoman Jagger Rose that... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement publiés en 2014/2015 par Marvel Comics (dans la branche icon), écrits par Brian Michael Bendis, dessinés et encrés par Michael Avon Oeming, et mis en couleurs par Taki Soma. Il comprend les couvertures originales d'Oeming, ainsi que les couvertures variantes réalisées par Brian Michael Bendis (*3), David Marquez, Ray Fawkes, Matt Kindt, David Mack (*6), ainsi que le script pour l'épisode 1 accompagné de sketchs d'étude. Ce premier tome a été suivi par un deuxième : United States vs. Murder, Inc. Vol. 1 publié par DC Comics, et réalisé par les mêmes auteurs.

Valentine Gallo a revêtu son plus beau costume. Sa mère réajuste sa cravate à la perfection. Il pénètre dans la loge de la famille Bonavese où se tiennent une dizaine d'hommes en costume dans la pénombre. le don de la famille lui indique que le temps est venu de la cérémonie d'introduction. Valentine Gallo prend la dague qu'il lui tend et s'entaille la lèvre supérieure : du sang coule sur le crâne posé sur la table. Puis le don reprend la dague et pique l'auriculaire de la main gauche : du sang coule sur une image pieuse. Enfin le don enflamme l'image pieuse et elle achève de se consumer dans la paume de la main de Valentine Gallo. La cérémonie est terminée : Valentine Gallo est intronisé dans la famille, et tout le monde peut passer au buffet. Celui-ci se tient dans la salle attenante avec une centaine d'invités. le lendemain, Valentine Gallo se rend à la jetée, la résidence newyorkaise de don Bonavese. Il y est reçu par M. Bloom et M Tuzo, les adjoints du don pour les affaires courantes. Ils lui expliquent que sa première mission pour la Famille est d'apporter une valise au sénateur Idis Fuller à Washington DC. Il a le droit d'emmener une personne avec lui.

Le lendemain, Valentine Gallo se retrouve dans le train pour Washington DC en compagnie de son cousin Dino. C'est la première fois qu'ils quittent le territoire de la famille Bonavese. Ils se font chahuter par un groupe de jeunes. Dino est prompt à en envoyer un au tapis d'un coup bien placé dans la mâchoire. L'un des autres remarques l'insigne sur le revers de veste de Gallo et tous les autres se calment et vont au bar où ils asticotent la serveuse, une belle rousse dans une combinaison moulante. Ils ont, eux aussi, mal choisi et elle les débarque alors que le train roule encore. Puis Jagger Rose va s'assoir à la place libre à côté de Valentine Rose et engage la conversation. Elle explique qu'elle est le porte-flingue chargé de veiller sur lui pendant sa mission. Une fois à Washington, ils arrivent sans encombre devant l'hôtel où se trouve le sénateur. Valentine Gallo y pénètre, se fait reconnaître de l'hôte d'accueil grâce à son insigne de la famille. Il se rend jusqu'à la suite du sénateur. le sénateur avise l'insigne sur le revers de veste. Il prend la valise et l'ouvre : à l'intérieur des liasses de billets et une statuette en forme d'oiseau. Ayant accompli sa mission, Valentine Gallo redescend et sort dans la rue. le sénateur referme la valise en la claquant. Une explosion de grande ampleur se produit soufflant tout l'hôtel et projetant des débris dans la rue, tuant Dino.

En 2000, Brian Michael Bendis & Michael Avon Oeming se font connaître avec le début de leur série au long cours : Powers - Volume 1: Who Killed Retro Girl?, une série mêlant 2 genres polar et superhéros avec une esthétique unique en son genre. le lecteur part donc avec un a priori positif, très curieux de découvrir ce qu'ils ont pu concocter comme nouvelle série. Il retrouve d'emblée les caractéristiques graphiques très marquées des dessins : une apparence très déconcertante de dessin animé pour la jeunesse, évoquant un peu celle de la série Batman (The Animated Series, 1992-1995) mais avec des contours de forme plus angulaires, des aplats de noir plus conséquents et plus pâteux, des visages grossiers évoquant des posters Pop-Art, une mise en couleurs psychédéliques (avec par exemple des visages verts). S'il n'a jamais plongé dans la série Powers, il est certain qu'il faut un temps d'adaptation au lecteur pour pouvoir se faire à ces caractéristiques visuelles très marquées, ainsi qu'à certaines spécificités de l'écriture de Bendis. Il utilise à nouveau ses outils favoris : dialogue naturaliste avec réponse du tac au tac, case photocopiée une ou deux fois, conventions et clichés du genre polar. Mais ici il le fait sans le systématisme industriel et automatique de ses productions de la fin des années 2000 et début des années 2010. Il utilise également d'autres outils, la narration ne sentant pas le moisi ou le radotage par rapport à ses productions de 15 ans en arrière.

Le lecteur est happé par cette atmosphère noire et poisseuse dès la première séquence. Bendis & Oeming déroulent une scène d'intronisation cruelle, ritualisée, mêlant des éléments sadiques (l'automutilation), symboliques (le sang qui coule), et viriles (la résistance à la douleur). La mise en scène est incroyable : une pièce plongée dans la pénombre, des personnages dont on ne devine que la silhouette noire, une teinte violet qui contraste avec les aplats de noir massifs et la teinte grise de la peau. C'est littéralement à couper au couteau. Tout du long de ces 6 épisodes, le lecteur éprouve la sensation de plonger dans des atmosphères d'une rare intensité immersive. D'un prime abord, il constate que la mise en couleurs y est pour beaucoup. Taki Soma fait baigner chaque scène dans une couleur principale ou deux, ce qui donne l'impression au lecteur de baigner dans la même luminosité que les personnages, donc par voie de conséquence de se trouver au même endroit qu'eux. Ensuite, les mises en page et l'esthétique des dessins déstabilisent le lecteur qui du coup est plus attentif et plus sensible à ce qu'il regarde. Il éprouve la sensation que le souffle de l'explosion projette de la poussière dans ses yeux, qu'il est dans la tête de Jagger Rose quand elle rentre dans son appartement plongé dans une lumière rouge Cinabre, alors qu'il n'y a pas un seul mot. Il se tient juste derrière Don Bonavese à son pupitre regardant les têtes des autres parrains sur les écrans géants devant lui. Il est agressé par les lumières au néon dans le casino à Las Vegas. Il est assis sur la banquette arrière d'une voiture avec Valentine Gallo et Carmela (à tenir la bougie).

Le lecteur se retrouve donc fasciné par la narration visuelle si personnelle et directe. Il se laisse porter par la narration globale, diverti par les scènes surprenantes, sans avoir à s'inquiéter de la trame générale de l'intrigue. Suivre les péripéties de Valentine Gallo et Jagger Rose suffit largement à son divertissement, procurant un plaisir de lecture immédiat. le fond de l'intrigue devient presque un bonus sans être indispensable. En scénariste aguerri, Brian Michael Bendis dispense les informations historiques en les répartissant en début de chaque épisode, sous forme de 3 ou 4 pages, pour lesquelles Taki Soma prend la peine de changer de palette de couleurs, afin de donner une impression noir & blanc, alors que si le lecteur y prête attention il se rend compte qu'il y a également des nuances de gris. L'histoire globale qui a conduit les familles à une position de pouvoir apparaît par touches successives. le scénariste procède par sous-entendus, sans nommer les choses, comme s'il s'agissait vraiment d'événements tenus secrets pour des raisons d'état. le lecteur identifie sans peine l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, ou encore un élément clé de la préparation des attentats du 11 septembre, mais ils ne sont pas nommés explicitement. le lecteur pénètre ainsi dans la clandestinité d'événements dont les détails n'ont pas été portés à la connaissance du grand public. C'est très habile : la forme de narration est un élément narratif porteur de sens.

Petit à petit, le lecteur découvre la situation globale : comment les familles sont parvenues à cette position de pouvoir. le scénariste réussit à jouer sur les 2 tableaux : le caractère spectaculaire et frappant de cette histoire qui a divergé, mais aussi sa plausibilité quand on pense au pouvoir du crime organisé à différents moments du vingtième siècle aux États-Unis. Cela conduit à des moments de dingue, où là encore la narration visuelle fait des merveilles. Il ne fait aucun doute que les familles ont besoin d'agents très spéciaux et que dans ce contexte Jagger Rose peut tout à fait exister, avec son allure flamboyante et ses talents mortels. Il est logique que Madonna Gallo dispose d'une pièce secrète dans sa maison comme le montre les dessins. Il est évident que la famille Sangiacomo peut se permettre de faire intervenir un service d'ordre très incisif dans son casino pour se débarrasser des petits malins qui ont mis au point une martingale. C'est épatant comment scénario et dessins sont en phase et rendent plausibles des moments énormes.

En modifiant ainsi un ou deux paramètres historiques à la marge, Brian Michael Bendis développe une situation où le suspense tient le lecteur sur le bord de son siège. La paranoïa règne en maître dans une société où l'équilibre des pouvoirs ne tient qu'à un fil, où l'union fait toujours la force, mais les familles ne peuvent aucunement se faire confiance entre elles, et chaque Don ne peut compter que sur sa paranoïa pour anticiper un coup fourré. Dans ces conditions, la vie humaine ne vaut pas chère : chacun est prêt à faire exécuter un gêneur quel qu'il soit, à faire disparaître un ennemi, et même à sacrifier un pion de sa famille pour conserver l'équilibre précaire, dont la destruction conduirait toutes les familles à leur perte. le récit se fait alors thriller tendu comme une corde à piano, la paranoïa des personnages engendrant celle du lecteur dont le cerveau se met à gamberger, pour essayer d'anticiper, de détecter les enjeux cachés, de décortiquer les alliances. le plus fort est que les auteurs n'en sacrifient pas leurs personnages pour autant. Ils pourraient très bien se contenter de cette mécanique implacable, mais en fait ils réussissent aussi à faire de Valentino Gallo et de Jagger Rose des individus avec une personnalité spécifique, des aspirations, et des talents uniques. le lecteur a bien compris qu'il ne peut pas lire dans leur esprit et qu'il est vain d'essayer de déterminer l'évolution de leurs convictions et de leur allégeance. Mais par contre, il les observe agir selon lesdites convictions, réfléchir pour ne pas se faire coincer, passer à l'action en fonction de leurs compétences, sans qu'ils ne puissent être interchangeables, échappant au moule du héros d'action générique prêt à l'emploi.

15 ans après le lancement de leur série emblématique Powers, Michael Avon Oeming & Brian Michael Bendis remettent le couvert : une réussite saisissante de plus à leur actif. Ils réalisent un polar sous forme de thriller, dans un monde alternatif des plus plausibles. La narration graphique rend visuelle la paranoïa ambiante, des lieux d'où on ne peut pas s'échapper, des individus vivant sur le fil du rasoir, se débattant pour éviter les coups tordus qui pleuvent en pagaille. Une grande réussite bien noire, bien tendue, envoûtant visuellement le lecteur dès la première séquence.
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Daredevil Jaune (Marvel Hors collection) - Jeph Loeb & Tim Sale
Tout Daredevil par Brian Michael Bendis & Alex Maleev est disponible en 4 volumes dans la collection Marvel Deluxe
Tout Daredevil par Ed Brubaker est disponible en 3 volumes dans la collection Marvel Deluxe
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Daredevil T01 (Marvel 100%) - Saladin Ahmed & Aaron Kuder
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Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
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