Mais cette intelligence active et vaillante ne connaissait pas le découragement. On eût dit presque qu’il était ravi de celle nouvelle situation qui l’obligeait à exercer son ingéniosité native. Le professoral abandonné, il songea à la céramique. Car il est curieux de noter que, sans cesser de peindre, il semblait redouter encore de se lancer dans cette voie et il paraissait n’attendre son avenir que de l’une ou de l’autre de ces premières vocations.
Ceux qui n'ont pas connu Cazin de près seront surpris peut-être devant cette face imprévue de sa nature. On le savait doué d’une haute intelligence ouverte à toute chose, d’un esprit plein de finesse et d’ironie aimable et, en même temps, d’un jugement délicat et sûr. Mais les bons camarades étaient disposés à lui attribuer une personnalité d’un scepticisme assez pratique et méconnaissaient volontiers ce qu’il y avait de chaleur intérieure dans ce cœur un peu farouche qui mettait des coquetteries à se dissimuler. En réalité, dans le caractère de Cazin, la part du sentiment était 1res large et très profonde. Il y paraît bien dans son art.
Par nature, il fut toujours instable et multiple. Aussi le voyons-nous bientôt installé non loin de Barbizon et de la forêt de Fontainebleau, à Chailly, où il dessine, peint, regarde, se prépare, et s’aventure même au Salon, tentative hardie, car Lecoq détournait le plus longtemps possible ses élèves de peindre et surtout d’exposer.