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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Raoul Vignerte, malgré son travail et son intelligence a peu de chance de trouver une position qui lui permette de vivre. Un ancien condisciple de Henry IV lui propose de devenir le précepteur du fils du grand-duc de Lautenbourg. C'est décidé, Raoul part pour le grand-duché.
Raoul est très vite fasciné par la grande-duchesse Aurore. le lecteur est tout aussi envouté par cette femme belle, fantasque, mystérieuse aussi.
Le premier mari d'Aurore, Rodolphe, a inexplicablement disparu au Congo. Au Congo, vraiment ? Raoul qui passe ses journées dans les archives vient à en douter.
L'intrigue s'emballe, les péripéties s'accumulent.
Koenigsmark est un ouvrage des plus romanesques qui soient, peut-être un peu désuet aujourd'hui. Il n'en reste pas moins un plaisir de lecture pour s'évader ou rêver.
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Les romans de Pierre Benoit (1886-1962) sont aisément reconnaissables : un cadre particulier (exotique de préférence, mais pas toujours, Mademoiselle de la Ferté, un de ses meilleurs romans, se passe en France), un héros jeune, beau, idéaliste et pas du tout préparé à ce qui l'attend, une héroïne belle et mystérieuse, dont le prénom commence par un A, qui est au coeur du drame, et une cascade de situations aventureuses, souvent dramatiques, rarement cocasses, qui, grâce à un bon style et à un rythme soutenu, font que le lecteur passe un bon moment. Pas de la très grande littérature (bien que Pierre Benoit fût De l'Académie Française), largement tout de même au-dessus de la littérature dite "de gare", somme toute de la belle ouvrage, ni plus, ni moins.
Et dans cette oeuvre abondante, quelques pépites, surtout les dix premières années : Koenigsmark (1918), L'Atlantide (1919), Pour Don Carlos (1920), le Lac salé (1921), La Chaussée des géants (1922), Mademoiselle de la Ferté (1923), La Châtelaine du Liban (1924), le Puits de Jacob (1925), le Roi lépreux (1927), Erromango (1929), le Soleil de minuit (1930)...
L'histoire de Koenigsmark commence et finit dans une tranchée, en 1914. le lieutenant Vignerte, avant de mourir au combat, confie à un ami la grande aventure qu'il a vécue l'année précédente à Lautenbourg, capitale du grand-duché de Lautenbourg-Detmold. Parti pour être le précepteur du prince héritier Joachim, il fait la connaissance du grand-duc Frédéric-Auguste, et surtout de la grande-duchesse Aurore, une femme ensorcelante et mystérieuse, dont il ne tarde pas à devenir amoureux. Au cours de recherches dans la bibliothèque grand-ducale, il met à jour un secret de famille concernant la mort du grand-duc précédent Rodolphe, premier mari d'Aurore et frère du grand-duc actuel Frédéric-Auguste, censé être mort accidentellement au Congo...
Tous les ingrédients sont réunis pour faire un excellent roman. Koenigsmark, d'ailleurs mêle plusieurs genres : roman policier, roman d'aventure, roman de mystère et roman d'amour. L'art de l'auteur consiste en la peinture d'une société d'avant-guerre révolue, dans un grand-duché d'opérette tout à fait imaginaire, mais rendu terriblement crédible par la description précise des lieux, l'évocation d'une ambiance particulière faite de mystère et de crainte latente, et aussi par le portrait de personnages inoubliables, à commencer par Aurore, archétype de la femme chez Pierre Benoit (pas très éloignée d'Antinéa, souveraine de L'Atlantide). La cour de Lautenbourg est aussi bien dessinée : le grand-duc hautain et désagréable, son fils, plutôt insignifiant, et les seconds rôles Hagen et Mélusine, machiavéliques à souhait.
C'était le premier roman de Pierre Benoit, un coup de maître ! Et un succès immédiat, qui ne s'est jamais démenti : on compte plusieurs adaptation au cinéma et à la télévision, dont quelques unes mémorables.

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J'ai lu ce livre adolescente. Et plus de quarante ans après, je m'en souviens. Il m'a tant fait rêver. Je viens de le retrouver dans ma bibliothèque, la couverture tâchée, les pages un peu déchirées mais précieux de tant de souvenirs.
C'est une histoire d'amour sur fond d'intrigue politique et policière.
En 1912, Aurore, originaire des steppes russes, épouse le grand-duc Rodolphe de Lautenbourg, héritier d'une petite principauté allemande. Mais celui-ci meurt mystérieusement à l'occasion d'une mission en Afrique. L'année suivante, Raoul Vignerte arrive au palais en tant que précepteur du fils du grand-duc Frédéric de Lautenbourg, beau-frère et deuxième mari d'Aurore, qui a hérité du grand-duché. Vignerte va s'éprendre de la fascinante Aurore, qui semble apprécier sa compagnie autant que celle de sa dame de compagnie, Mélusine.
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C'est encore une relecture, faite avec grand-plaisir. On ne lit plus guère Pierre Benoit aujourd'hui, et c'est bien dommage ! Ses romans sont légers et comportent leur dose d'aventures, avec une touche de mystère voire de fantastique, tout en étant toujours instructifs et bien écrits.

Le récit se déroule dans les tranchées de la Première guerre mondiale, à la veille d'un important combat. Alors que le narrateur et Vignerte ont sympathisé, ils sentent que cette nuit devra être celle du récit des profondes préoccupations de ce dernier. L'histoire commence alors que Raoul Vignerte, jeune étudiant en histoire pauvre et besogneux, mais qui rêve de connaître le luxe et la facilité, se voit offrir une proposition alléchante : il s'agit de devenir le précepteur d'un jeune élève, au grand-duché de Lautenbourg, État imaginaire d'Allemagne, pour une somme rondelette qui le mettra à l'abri du besoin. Mais son vieux professeur l'avertit : on ne meurt pas souvent de mort naturelle au grand duché...

Raoul s'adapte bien à son nouvel emploi, donne ses leçons sans encombres, avec de bons résultats, et investit l'extraordinaire bibliothèque du château pour ses recherches. Une seule ombre au tableau de sa réussite : il devait rencontrer Aurore-Anna, la grande-duchesse, et lui lire de la poésie, mais elle néglige de recourir à ses services. Il faudra bien des efforts à Raoul pour qu'Aurore, fière cavalière d'origine russe, consente à abaisser son regard jusqu'à lui. Mais elle le voit, elle a besoin de lui, confiance en lui, et le dévouement du jeune homme pour elle ne connaît plus de bornes. C'est pour elle qu'il mènera l'enquête au sein même du château et débusquera des ennemis imprévus, tout en tâchant de la protéger, jusqu'à ce que la guerre soit déclarée et les sépare...

Le roman prend assez vite une tournure de romance entre Raoul et Aurore ; pourtant cette relation reste chaste, semée de traces d'humour et d'attendrissement. Aurore est un tel personnage qu'elle est magnifique et drôle en même temps, aussi douce qu'elle peut être impitoyable, sauvage même. L'atmosphère des lieux est prenante, les personnages bien campés et intrigants. L'écriture est classique et élégante, sans affectation, et ne gêne jamais l'action ni les dialogues. Je ne reprocherais qu'une chose au roman : il pêche par manque de clarté, d'explicite. Les sous-entendus voulus à l'époque ne sont plus très clairs aujourd'hui - il m'a semblé comprendre que la grande-duchesse ne dédaignait pas les charmes de sa suivante Mélusine, par exemple.

Pour la petite histoire, Koenigsmark est le premier livre de la collection du Livre de Poche : celui que j'ai a une couverture différente de celui que j'avais auparavant, hérité de mes grands-parents, mais il porte bien le numéro 1 sur la tranche.
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Avec Koenigsmark, la recette du succès de Pierre Benoit est là : un jeune homme dépaysé, une héroïne mystérieuse et la découverte au final d'un sordide complot.
Ces ingrédients figurent dans plusieurs volumes de l'impressionnante oeuvre de Pierre Benoit qui atteint à mon sens sa perfection dans le Roi lépreux qui nous fait découvrir le mythique temple d'Angkor ou L'Atlantide qui nous propose une autre lecture du mythe antique de la citée enfouie de l' Atlantide en la localisant dans le magnifique Sahara algérien.
L'intrigue de Koenigsmark se déroule en Allemagne à la veille de la première guerre mondiale.
Pierre Benoit dresse un tableau assez réaliste de l'ambiance des cabinets ministériels du début du siècle et de la tuyauterie des administrations française et de l'université, qui nous semblent encore criants de vérité.
Mais dès l'arrivée dans la petite principauté de Lautenbourg on se retrouve projeté dans un monde féodal qui nous paraît hors du temps.
Ce sont bien deux mondes qui s'affrontent : la technocratie à la française et la féodalité autocratique allemande, teintée de l'autoritarisme de Bismarck.
Pierre Benoit sort ce livre au lendemain de la grande guerre . Et même si certains caractères sont caricaturaux, il ne peut s'empêcher de montrer aussi les liens entre deux terres de grandes civilisations.
L'héroine, elle, exhale la sauvagerie et l'indépendance des terres orientales.
Au final on est pris dans l'intrigue qui nous tient en haleine, avec un final que l'on suit minute par minute.
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