Toujours, un fait étranger l'empêchait de rédiger cet Essai. A Paris, à Londres, c'était la grandeur de la ville; à Berlin, le caractère superficiel; à Vienne, la débilité mentale des gens; à Munich, le «föhn», tantôt les moustiques, tantôt la mer, tantôt le printemps, tantôt l'été, tantôt le plus rude des hivers, tantôt l'été trop pluvieux, sans parler des différends familiaux, - le gâchis politique, bref et finalement sa propre femme l'avaient sans cesse empêché d'écrire le traité sur l'Ouïe.
Toute une année, il pensait ne s'être occupé que de l'effet des bruits de râpe sur l'ouïe, des bruits percutants, des bruits taraudants, des bruits gouttants, des murmures, bruissements et sifflements, avait-il dit à Fro. Les fanfares, des centaines, des milliers de tentatives de contrôler la réceptivité de son ouïe à la musique dodécaphonique (aurait-il dit à Fro), avaient joué le plus grand rôle dans ses expériences - les morceaux d'orchestre de Webern, Moïse et Aaron, de Schonberg, en général la musique, notamment le quatuor pour instruments à cordes de Bela Bartock. Mais tout cela, toujours par implication à l'ensemble de son Traité.