AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les mange-pas-cher (5)

Penser n’avait encore jamais été rendu dans sa perfection et son infini, avait dit Goldscchmidt à Koller. Rien de cela, aussi longtemps que rendre la pensée devrait passer par la langue, ne changerait.
Commenter  J’apprécie          90
« Sur le chemin qu’il empruntait depuis des semaines vers le soir, et, depuis trois jours régulièrement, vers six heures du matin aussi, aux fins d’études, jusqu’au Wertheimsteinpark où, eu égard aux conditions naturelles idéales qui régnaient précisément au Wertheimsteinpark, il avait, disait-il, pu revenir, après une longue période, d’une pensée parfaitement sans valeur concernant sa Physiognomonie à une pensée utilisable et même en fin de compte incomparablement utile, et donc à la reprise de son écrit, que, dans un état d’incapacité à toute concentration, il avait laissé en plan depuis le temps le plus long déjà, et dont l’aboutissement, disait-il, conditionnait finalement un autre écrit dont l’aboutissement conditionnait de fait un autre écrit dont l’aboutissement conditionnait un quatrième écrit sur la physiognomonie reposant sur ces trois écrits qu’il fallait absolument écrire, et qui conditionnait son travail scientifique futur et subséquemment son existence future tout court, il était allé tout à coup et le plus soudainement du monde, dit-il, non pas comme il en avait déjà l’habitude vers le vieux frêne, mais vers le vieux chêne, et de ce fait en était venu à ceux qu’il appelait les Mange-pas-cher, avec lesquels pendant de nombreuses années, les jours de semaine, et donc du lundi au vendredi, à la Cantine Publique Viennoise, et donc à ce qu’on appelle la CPV, et plus précisément à la CPV de la Döblinger Hauptstrasse, il avait mangé pour pas cher. »
…………………………………………
: « Il avait dû, disait-il, consacrer un pourcentage élevé de ses énergies à se défendre contre le lycée et son mécanisme de destruction, contre l’école en soi, qui, dirigée contre la nature de chaque individu, n’était faite que pour déliter et détruire et subséquemment anéantir la nature de chaque individu. ».
…………….
«Ce qui avait été le plus important pour lui, ç'avait été de développer depuis le début son obstination et de la développer toujours plus et plus encore, même si cela signifiait d'abord heurter totalement de front les parents et le monde qui l'entourait, en fin de compte heurter totalement de front absolument tout, l'être de l'esprit ne devait naturellement pas s'en effrayer. (...) Il avait, peut-être d'abord tout à fait inconsciemment, décidé dès l'enfance de vivre au plus haut degré de difficulté qui lui était possible, ce qu'il n'avait jamais négligé de faire jusqu'à aujourd'hui. (...) C'est d'abord un combat contre les parents et ensuite un combat contre les maîtres qu'il faut mener et gagner, et mener et gagner avec la brutalité la plus impitoyable, si le jeune être humain ne veut pas être contraint à l'abandon par les parents et les maîtres et par là être détruit et anéanti. La société, il voulait dire la société des humains, est construite, disait-il, de manière à égarer le jeune être humain vers des détours et à le détruire et à l'anéantir et lorsque nous regardons autour de nous, nous ne voyons effectivement presque que de tels jeunes êtres que l'on a fourvoyés vers des détours et détruits et anéantis.»
Commenter  J’apprécie          50
Pour ce qui le concernait, disait-il, il avait très tôt déjà résolu de ne surtout suivre aucun conseil, de quelque côté qu’il vînt, et en fait il avait même pris pour règle de faire exactement ce qu’on lui avait déconseillé, ce contre quoi on l’avait mis en garde, et il s’était toujours avéré, quoique souvent beaucoup plus tard seulement, qu’il avait agi comme il le fallait en ne suivant aucun conseil, cela non seulement sur un plan tout à fait général, mais avant tout sur tous les plans de l’esprit.
Commenter  J’apprécie          30
Par nature, il avait été fait pour prendre un chemin de l’esprit, comme il l’appelait lui-même, et cela ne signifiait rien d’autre que de devoir marcher parfaitement seul. Mais c’était afin de vivre et d’exister pour ce degré de difficulté le plus haut qu’il était né.
Commenter  J’apprécie          10
J’ai une jambe artificielle, un artifice pour jambe et je ne pouvais pas encore me servir de ma jambe artificielle, [...] je ne pouvais pas encore manier comme il fallait et de la façon requise pour ne pas se faire remarquer, dit Koller, aussi bien n’avait-il été libéré de l’hôpital Wilhelmi,e que le matin même et il avait fait de sa jambe artificielle ce qu’il appelait ses premiers pas de liberté.
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (117) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quiz: l'Allemagne et la Littérature

    Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

    Hoffmann
    Gordon
    Grimm
    Marx

    10 questions
    415 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}