Citations sur Nue, sous la lune (11)
Je ne suis plus capable de trouver en moi assez de courage pour continuer à t’aimer.
C’était si simple, apres tout de t’aimer, il suffisait de se taire, d’anticiper tes besoins d’abattre consciencieusement sa tâche, Il suffisait de se transformer en suivante efficace et discrète de jouer les bons petits soldats .Je m’appliquai Donc, à ne plus parler à ne plus rire, à ne plus penser et finalement ce n’était pas si compliqué parce que tu te chargeais de le faire à ma place.
« Je me souviens qu’avant toi je ne comprenais pas que certaines femmes puissent accepter d’être maltraitées, qu’elles ne se révoltent pas, ne réagissent pas, ne fuient pas, qu’elles s’entêtent à rester malgré les coups. A présent, je comprends. »
J’ai si souvent eu envie de violence, envie de me jeter dans le vide pour ne plus t’entendre, envie de te taper dessus pour te faire taire, ne plus avoir à écouter tes remontrances.
J’étais la copine, un être desexe féminin, potentiellement interchangeable, la copine comme tu le disais sans doute de toutes celles que tu avais connues avant moi comme tu le diras certainement de celles qui suivront.
Moi je m’étais senti mal à l’aise, ne trouvant plus ma place,prise entre celle que j’avais été pour eux et celle qu’auprès de toi. Je devenais.
C'est arrivé un matin alors que nous déjeunions. un jeune homme m'a regardée, il a regardé les marques sur mon visage, le pourtour bleu de mon œil, il m'a regardée et j'ai senti qu'il aurait préféré ne pas comprendre ce qu'il était pourtant en train de comprendre (...).
çà voulait dire que je n'étais pas folle, que tu avais vraiment fait ce qu'il me semblait que tu avais fait.
C’était si simple après tout de t’aimer, il suffisait de se taire, d’anticiper tes besoins, d’abattre consciencieusement sa tâche, il suffisait de se transformer en suivante efficace et discrète, de jouer les bons petits soldats. Je m’appliquais donc à ne plus parler, à ne plus rire, à ne plus penser, et finalement ce n’était pas si compliqué puisque tu te chargeais de le faire à ma place.
[…] tu n’avais pas besoin de dire les choses pour que je les entende. J’ai préféré m’immerger dans le vrai travail, le tien, le noble. J’effectuais les tâches délicates ou ingrates, et, aussi épuisantes soient-elles, j’étais fière d’être celle à qui tu les confiais. Je me savais robuste, le corps comme l’esprit durs au mal, vaillants. Je m’acharnais, j’œuvrais du lever au coucher jusqu’à ne plus sentir mon dos, mes bras, mes épaules, jusqu’à tomber d’épuisement. Quand, à bout de force, je m’asseyais, tu me disais alors ton étonnement de me voir si peu résistante.
Un sifflement, jailli de mon sac, répété plusieurs fois, que le bruit du moteur ne réussit pas à étouffer. Mon cœur s’emballe, dérape, j’ai chaud, je sens mes joues rougir, je suis une petite fille prise en faute, une fillette qui a mérité qu’on lui tape sur les doigts. Je sue, et ma sueur pue la trouille. Tu me siffles. Tu me siffles comme on siffle un chien qui divague. Je n’ai pas à fouiller dans le fatras de mes affaires pour savoir qui tente de me joindre, c’est inutile, je sais que c’est toi, qui pourrait bien m’appeler aujourd’hui sinon toi ? Mon téléphone est la laisse qui conduit à ta main. Je suis ton chien et ma niche m’attend. Existe-t-il des chiens assez insensibles pour résister à l’appel de leur maître ? Des chiens, obtus, irascibles, qui refusent de faire demi-tour ? Ou bien tous s’en reviennent-ils, penauds, mais reconnaissants ?