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Non, Mondo Reverso n'est pas le nom de la dernière capsule Nespresso. Si tel était le cas, il faudrait ajouter un peu de bourbon dans le kawa car il s'agit d'un western transgenre mitonné par des auteurs de Fluide glacial.
Le Goefflec et Bertail imaginent un Far west où les hommes sont cantonnés à des rôles de potiches, attifés comme Laura Ingalls, chargés de du repos de la guerrière et de l'élevage de la descendance. Idem chez les peaux rouges où Bison Futé et Taureau pas très malin attendent le retour de la guerrière dans le tipi, en squaws couillus mais dociles.
Dans cette dimension, les femmes mènent la danse, non pas à leur manière, mais comme des hommes. Les auteurs usent de tous les clichés du western dans une approche plus satirique qu'inclusive. Les cowgirls crachent, flinguent, jurent, tuent et fréquentent les hommes de joie dans les bordels. Elles sont sheriffes, chasseuses de prime, barwoman, pasteures, tricheuses de poker, croqueuses de morts et dirigent le monde.
C'est violent comme du Peckinpah, usuel comme du Leone et drôle comme… du Fluide Glacial. Amoureux de l'humour distingué, allez garer votre canasson dans un autre saloon.
A l'image des superbes couvertures des tomes de la série, le coup de crayon est d'une grande qualité. J'aurai aimé plus de couleurs mais ce beige poussiéreux sied aux paysages de l'Arizona brûlés par le soleil et à l'atmosphère virile de l'histoire.
Le scénario n'a pas grand à chose à voir avec les classiques du genre, difficile d'imaginer Clint Eastwood ou John Wayne dans le rôle de Lindberg, homme au foyer en cavale qui accompagne Cornelia, une desperadette, à la recherche d'un philtre qui permet de changer de sexe. Les deux héros se travestissent, elle en homme, lui en femme (vous suivez ?) et tombent amoureux. Chevauchée plus fantasque que fantastique, Charge de la brigade… des moeurs, horde sauvageonne, John Ford n'aurait pas su où placer sa caméra. Dans cette BD polissonne, elle se fige souvent sous le ceinturon. On n'est pas dans un Lucky Luke. le bronzage est souvent intégral.
Le propos n'est pas moralisateur mais loin d'être innocent. Une démonstration par l'absurde réussie et drôle dont je conseille la lecture ainsi que celle du second tome ( «La Bonne, la brute et la truande ») qui achève de détourner le genre, les genres.
Pour un public au cuir bien tanné et averti.
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Sigmund Freud doit s'étouffer, avec son cigare (cigare ? Encore un lapsus, un fantasme sexuel?) car dans cette BD de Fluide Glacial, les femmes sont à la recherche d'un philtre indien, qui permet aux femmes de changer de sexe...
Et vice versa!
Vice versa? Et pourquoi pas que-quête ?

Les femmes jurent, crachent et mettent la main aux fesses des jeunes hommes, trop effrayés pour oser répondre...
Ils rougissent même!


Bang, bang, bang...
Il était une fois dans l'Ouest... de l'Arizona. Cornelia, une desperadette (oui, une jolie femme, avec stetson, foulard et colt 45! Vêtue comme Sharon Stone dans "Mort ou vif"), wanted pour 2,500 dollars...


Sa rencontre avec Lindbergh, un homme, un "desesperate househusband" en cavale, la met sur la piste d'un philtre indien qui peut transformer les femmes en hommes et vice versa!
Mondo reverso donc!
Les deux font une sacrée paire... de zizigotos!
-"Moi aussi, je suis poursuivie, on fait la paire."


Ils vont aller à la que-quête du fabuleux élixir!
Mais Cornelia a Emit Hatchet, pasteure (habillée comme Clint Eastwood dans "Pale rider") à ses trousses, pour la prime.


Cornelia montre ses seins, mais boit sec, et tire juste avec son six-coups! Et au bordel, les hommes de joie ont tous le béguin, pour Cornelia, mais elle préfère le beau Dédé.
Avec lui, c'est " La chevauchée fantastique" au lit.
-Hooo, Cornelia! Soupire Dédé, en pâmoison...

Acculée par des chasseuses de primes menées (à la braguette, pardon, c'est une coquille!) par Emit, Cornelia doit mettre une fausse moustache, cacher ses seins, et se déguiser en prostitué, pour s'enfuir!


Comment cela finit?
Lisez donc ce livre "dard-dard", euh, vit- vite! Avant que les indiennes qui ont attrapé Cornelia ne se rendent compte que c'est une femme, et pas quelqu'un du "beau sexe"...


"Je ne choisis pas des amants, mais des femmes avec un pénis !"
Sharon Stone, Paris Match, le 28 avril 1994.
Une page montre Émit avec son beau costume trois pièces, et Camille ( un ermite) en tenue d'Adam...
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Merci à Babelio et à Fluide Glacial pour l'envoi de cet exemplaire du premier tome de la saga Mondo Reverso intitulé Cornélia & Lindbergh. C'est ici l'occasion de découvrir une bande dessinée de deux auteurs que je ne connaissais pas : Arnaud le Gouëfflec au scénario et Dominique « Dume » Bertail au dessin et un album complet édité par Fluide Glacial, ce qui est également une nouveauté pour moi.

Cet album, qu'il s'agisse de la forme ou du fonds se place sous le sceau de l'originalité. le format de l'album est un peu plus grand que la moyenne et bénéficie d'une édition cartonnée renforcée, avec des pages glacées. Voici du bel ouvrage… d'autant que l'album bénéficie également d'une édition de luxe. L'éditeur a par ailleurs eu la délicate attention d'envoyer une petite brochure comportant, notamment, une interview des auteurs. le geste est apprécié !

La première de couverture en dit déjà long, elle est expressive, réussie et illustre bien le titre que l'on peut traduire par monde inversé. Les noms des auteurs ont été habilement insérés. Ce travail est révélateur de ce qui va suivre. Malgré l'originalité du parti pris, les auteurs se sont donnés beaucoup de mal et cela se voit… et s'apprécie.

L'idée est ici d'utiliser le genre du western et d'inverser les genres. Les femmes prennent la place des hommes et ces derniers la place des premières. L'idée est originale, apporte un vent de fraîcheur sur un genre qui est redevenu à la mode depuis le succès de la saga Undertaker. Résumée à cela, la démarche pourrait même paraître féministe.

La trame générale n'est pourtant pas si féministe qu'il parait et laisse beaucoup de place à la réflexion. L'approche du scénario réservera de nombreuses surprises et il aboutit à une conclusion aux implications assez complexes. Assurément le scénario est bien ficelé et se laisse suivre avec plaisir. Il est pleinement intégré à l'univers dans lequel s'inscrit l'intrigue. Ce qui mène à certaines questions. Les auteurs auront-ils de la matière pour la suite ? Après cela, est-ce l'histoire ou le monde qui sera prendra l'ascendant ?

Les personnages sont nombreux. Les deux têtes d'affiche, Cornélia et Lindbergh mettront du temps avant de constituer leur duo. Ils seront en concurrence avec une galerie d'intervenants : Mumu, Camille, la révérante, les indiennes, les hors-la-loi qui n'auront de cesse de leur voler la vedette. Il faudra attendre la deuxième partie de l'album pour que l'intrigue suive une évolution plus classique.

La structure de l'histoire est plutôt déconcertante et doit coller aux parutions dans la revue. L'album est en fait constitué de nombreux chapitres de cinq planches. Les chapitres suivent le scénario mais ne s'articulent pas toujours l'un après l'autre, il faudra parfois un peu de temps pour comprendre le plan d'ensemble. L'ensemble est cohérent, dynamique et nous empêche de faire la moindre pause : le rythme est dense.

Le renversement des genres se fait tout aussi progressivement. Informé avant de commencer sa lecture, le lecteur sait déjà ce qui se passe et trouvera tout cela déroutant mais il s'agit ici d'une étrangeté attendue. Plus l'intrigue avance et plus le monde ira en se complexifiant : les références (notamment divines) se feront au féminin, les lupanars seront constitués d'hommes, sans oublier les bars à travestis. Et il faut reconnaître que tout cela est plaisant, très plaisant.

Fort heureusement, l'humour est bien présent. Bon certes, ce n'est pas la première chose que l'on retient mais il fait mouche car il y a toujours quelque chose de drôle qui tombe à point nommé. L'humour peut parfois se faire très bête (notamment une certaine diversion de Camille), mais étant utilisé avec mesure, cela ne lasse pas la lecture, bien au contraire, en contribuant à faire de cet album quelque chose d'unique.

Les dessins, comme le laissent entendre la première de couverture sont réussis. le trait est précis. Si une séquence du premier chapitre manque un peu de précision (la prison), ce constat reste ici tout à fait exceptionnel. La précision est étonnante pour un tel album où l'on aurait pu attendu des dessins faits à la va-vite. Tout cela est précis, travaillé. La passion du Far West est ici visible dans chaque cartouche. Il aurait toutefois été judicieux d'insérer des dessins plus ambitieux que simplement un portrait des personnages sur les pages d'introduction…

L'album s'adresse aux adultes (qu'ils soient jeunes ou moins jeunes) qu'il s'agisse d'hommes ou des femmes. Il n'est toutefois pas certain qu'avoir placé autant de détails intimes soit aussi pertinent. A certains moments, pour un tel album, il devient même dérangeant de voir autant d'attributs masculins ainsi étalés.

Dans un premier temps, il faudra s'adapter à la mise en couleur qui mise sur le sépia. Ce choix aurait pu contribuer à enlever une certain réalité à ce monde inversé et pourtant : que nenni. L'effort à fournir laisse très rapidement la place au plaisir de découvrir ce qui devient très rapidement une ambiance.

Ce premier album est donc unique en son genre, une pépite qui mérite d'être connue, lue, partagée, offerte et d'en parler. Assurément voici une oeuvre à découvrir de toute urgence.
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Imaginez un monde où les femmes portent le pantalon, tiennent le pouvoir entre leurs mains et claque le cul des hommes en jupons… voilà le postulat de départ de Mondo reverso ! Délirant ? Rien de telle qu'une inversion des stéréotypes pour mieux en saisir toute l'absurdité. Dans une ambiance de western classique les deux auteurs, le Goüefflec et Bertail, mettent à mal l'ordonnancement genré de notre société… un pur plaisir. Pour parachever leur propos transgenre ils offrent à leurs personnages une quête qui pourrait bien rebattre les cartes : récupérer un philtre dont le pouvoir et de changer le sexe de celui qui en boit. Le tout servi par un dessin vivant, porté sur la caricature et de très grande qualité. Un album complètement loufoque, du pur Fluide Glacial.
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J'ai aimé l'aspect "reverso", cette idée d'une société ou les rôles sont inversés, les femmes se conduisent en véritable macho (évidemment, ce terme ne veut plus rien dire) et les homme en mijaurées (idem). L'idée est traitée avec humour, jouant à inverser les termes , le féminin, le masculin, rien n'est laissé au hasard, on est parfois surpris d'une certaine subtilité, et parfois on tombe dans le grivois et la lourdeur estampillés "Fluide Glacial". Je ne suis pas vraiment fan du dessin, et je n'ai pas ri aux éclats non plus. Ce n'est pas ce que je préfère chez Le Gouefflec, j'aime en général son humour un peu intello (Soucoupes, Villebrequin), j'aime quand il joue avec les références et ici je suis resté un peu mitigé. En fait, je ne suis pas certain que le style d'Arnaud Le Gouefflec se marie avec celui de Fluide Glacial.
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Comment rendre ridicules toutes ces théories qui voudraient que le genre définissent les individus ? C'est simple : il suffit de prendre un environnement archétype du machisme, et de mettre les hommes à la place des femmes et réciproquement....
On tombe alors dans des situations particulièrement ridicules et cocasses.
Si en plus on ajoute en fil rouge de ces petites histoires la quête d'un filtre permettant de changer de sexe : on tombe dans le n'importe quoi jubilatoire.
J'ai beaucoup aimé, ces quelques courts chapitres qui apparemment serait un premier tome. Il me tarde de voir arriver le second.

Relecture février 21 :
Parfois une relecture à du bon. Je ne ne me souvenais pas de tout ces détails. Mais l'effet est le même... J'ai réchauffé mes zygomatiques.
Et c'est une bonne chose que je sois passé par là, car je viens enfin d'emprunter le tome 2.
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Imaginez un monde où les hommes sont des femmes (s'habillant et se comportant comme tel) et les femmes sont des hommes (les cowboys version féminine, jurant comme les hommes, se comportant comme des goujates, occupant les postes d'hommes...).

Ici on suit Cornelia, une desperadette qui fait la rencontre d'un homme au foyer en cavale.

Dans un far west totalement inversé, ce sont les femmes qui font la loi, qui dirigent, qui tyrannisent, qui violent, qui règlent leur compte.

C'est un peu perturbant au début , mais on s'y fait vite et on se marre franchement de voir des femmes se comporter en bonhomme et c'est là que tout prend son sens et qu'on voit à quel point le monde réel est ridicule.

Dans ce monde, les hommes au foyer s'indignent de leurs conditions de vie et leur statut d'homme.

Un monde renversé qui chahute le monde à l'endroit et qui interpelle bien les consciences.
Tout ceci est il normal ?

Une duologie très drôle avec des dessins de qualité.
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Nous sommes dans le Far West, un monde, violent, cruel et hyper machiste. Les comptes se règlent à coup de pistolet et les femmes n'hésitent pas à s'en servir...oui, les femmes, vous avez ben lu! Car c'est ça le concept de mondo reverso : dans cet univers, ce sont les femmes qui portent les flingues et les santiags alors que les hommes se pavanent avec dentelles, ombrelles et autres corsets.
C'est distrayant et c'est vulgaire (c'est quand même Fluide Glacial) mais c'est aussi assez intéressant. En effet, l'histoire en elle même est assez moyenne mais le vrai intérêt de cette BD c'est le jusqu'au boutisme du concept. Les situations sont exploitées avec intelligence dans leurs nuances et nécessitent même parfois un temps de réflexion pour comprendre pourquoi tel personnage a tel costume avec tel accessoire quand il rentrent dans le cadre des images traditionnelle avec un élément qui change la donne. Par exemple : des travestis dans ce monde sont des femmes en corset qui portent des fausses moustaches. Ben oui...
Sinon, côté dessin, c'est impeccable! Un trait parfaitement maitrisé et très riche au service de personnages hyper sexués (c'est le thème quand même)
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J'ai été tenté par une BD western et vu le pitch de Mondo Reverso 1, Cornelia et Lindbergh d'Arnaud le Gouëfflec et Dominique Bertail, je ne pouvais que me lancer. J'ai pas été au bout de mes surprises.

J'ai beaucoup aimé le style graphique, fouillé, détaillé, qui se déroule dans un sépia superbe. Et chaque planche, chaque case mérite un regard concentré car les codes de Mondo Reverso sont inversés. Ces dessins, on les doit à Dominique Bertail. Femmes vêtues à la masculine, menant les aventures, dans les situations que l'on attribue aux hommes et inversement. Ça bouscule l'habitude des westerns et ça stimule la lecture.

Mais Mondo Reverso 1, Cornelia et Lindbergh va chercher plus loin. Arnaud le Gouëfflec travaille son scénario autour du travestissement et là, ça devient tortueux. Tortueux, osé et troublant car le lecteur n'a pas le temps d'ancrer le nouveau paradigme inversé et pleinement comprendre les tensions inhérentes à cette situation qu'il est bouleversé par des travestissements qui rétablissent l'ordre connu des choses. Mais cela n'est pas normal pour les personnages.

J'ai donc été surpris par Mondo Rerverso, par son univers tronqué, bouleversé. L'intrigue en elle-même s'efface de ma mémoire mais l'idée de ce monde inversé restera longtemps. Je lirais le tome 2, La Bonne, la Brute et la Truande. Vaste programme.
Lien : http://livrepoche.fr/mondo-r..
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L'air de rien, une bd qui remue les clichés machistes habituels. Et si l'on rit, on se surprend à réfléchir aussi. Et pour ne rien gâcher, le dessin s'avère parfois somptueux !
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