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Citations sur Gaspard de la nuit (84)

Le diable existe... On le voit partout comme je vous vois. C'est pour lui épiler mieux la barbe que les miroirs de poche ont été inventés.
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Ah ! l'homme, dis-le-moi, si tu le sais, l'homme, frêle
jouet, gambadant suspendu aux fils des passions ; ne
serait-il qu'un pantin qu'use la vie et que brise la mort ?
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Je marque mon jeton à ce jeu de la vie où nous perdons
coup sur coup et où le diable, pour en finir, râfle
joueurs, dés et tapis vert.
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A M. Victor Hugo

Le livre mignard de tes vers, dans cent ans comme
aujourd'hui, sera le bien choyé des châtelaines, des
damoiseaux et des ménestrels, florilège de chevalerie,
Décaméron d'amour qui charmera les nobles oisivetés
des manoirs.

Mais le petit livre que je te dédie, aura subi le sort
de tout ce qui meurt, après avoir, une matinée peut-
être, amusé la cour et la ville qui s'amusent de peu de
chose.

Alors, qu'un bibliophile s'avise d'exhumer cette œuvre
moisie et vermoulue, il y lira à la première page ton nom
illustre qui n'aura point sauvé le mien de l'oubli.

Sa curiosité délivrera le frêle essaim de mes esprits
qu'auront emprisonnés si longtemps des fermaux de
vermeil dans une geôle de parchemin.

Et ce sera pour lui une trouvaille non moins précieuse
que l'est pour nous celle de quelque légende en lettres
gothiques, écussonnée d'une licorne ou de deux cigognes.
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Une fée parfume la nuit mon sommeil fantastique des plus fraîches, des plus tendres haleines de juillet, — cette même bonne fée qui replante en son chemin le bâton du vieil aveugle égaré, et qui essuie les larmes, guérit la douleur de la petite glaneuse dont une épine a blessé le pied nu.

La voici, me berçant comme un héritier de l’épée ou de la harpe, et écartant de ma couche avec une plume de paon les esprits qui me dérobaient mon âme pour la noyer dans un rayon de la lune ou dans une goutte de rosée.
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C’est pour te suivre, ô bel Alcade, que je me suis exilée de la terre des parfums, où gémissent de mon absence mes compagnes dans la prairie, mes colombes dans le feuillage des palmiers.
Ma mère, ô bel Alcade, tendit de sa couche de douleurs la main vers moi ; cette main retomba glacée, et je ne m’arrêtai pas au seuil pour pleurer ma mère qui n’était plus.
Je n’ai point pleuré, ô bel Alcade, lorsque le soir, seule avec toi et notre barque errant loin du bord, les brises embaumées de ma patrie traversaient les flots pour venir me trouver.
J’étais, disais-tu alors dans tes ravissements, ô bel Alcade, j’étais plus charmante que la lune, sultane de sérail aux mille lampes d’argent.
Tu m’aimais, ô bel Alcade, et j’étais fière et heureuse : depuis que tu me repousses je ne suis plus qu’une humble pécheresse qui confesse en pleurant la faute qu’elle a commise.
Quand donc, ô bel Alcade, sera-t-elle écoulée ma source de larmes amères ? Quand l’eau de la fontaine du roi Alphonse ne sera plus vomie par la gueule des lions.
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Oh ! La terre, - murmurai-je à la nuit, - est un calice embaumé dont le pistil et les étamines sont la lune et les étoiles !
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La chambre gothique

- Oh ! la terre -murmurai-je à la nuit- est un calice embaumé dont le pistil et les étamines sont la lune et les étoiles !
Et les yeux lourds de sommeil, je fermai la fenêtre qu'incrusta la croix du calvaire, noire dans la jaune auréole des vitraux.
Encore -si ce n'était à minuit- l'heure blasonnée de dragons et de diables ! - que le gnome qui se saoule de l'huile de ma lampe !
Si ce n'était que la nourrice qui berce avec un chant monotone, dans la cuirasse de mon père, un petit enfant mort-né !
Si ce n'était que le squelette du lansquenet emprisonné dans la boiserie, et heurtant du front, du coude et du genou !
Si ce n'était que mon aïeul qui descend en pied de son cadre vermoulu, et trempe son gantelet dans l'eau bénite du bénitier !
Mais c'est Scarbo qui me mord au cou, et qui, pour cautériser ma blessure sanglante, y plonge son doigt de fer rougi à la fournaise !
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Enfance et poésie ! Que l'une est éphémère et que l'autre est trompeuse !
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LA SALAMANDRE

Il jeta dans le foyer quelques frondes de
houx bénit, qui brûlèrent en craquetant.
CH. NODIER. — Trilby.


— « Grillon, mon ami, es-tu mort, que tu
demeures sourd au bruit de mon sifflet, et
aveugle à la lueur de l’incendie ? »

Et le grillon, quelques affectueuses que
fussent les paroles de la salamandre, ne ré-
pondait point, soit qu’il dormît d’un magi-
que sommeil, ou bien soit qu’il eût fantaisie
de bouder.

« Oh ! chante-moi ta chanson de chaque
soir dans ta logette de cendre et de suie,
derrière la plaque de fer écussonnée de trois
fleurs de lys héraldiques ! »

Mais le grillon ne répondait point encore,
et la salamandre éplorée tantôt écoutait si
ce n’était point sa voix, tantôt bourdonnait
avec la flamme aux changeantes couleurs
rose, bleue, rouge, jaune, blanche et vio-
lette.

« Il est mort, il est mort, le grillon mon
ami ! » Et j’entendais comme des soupirs et
des sanglots, tandis que la flamme, livide
maintenant, décroissait dans le foyer attristé.

« Il est mort ! Et puisqu’il est mort, je veux
mourir ! » Les branches de sarment étaient
consumées, la flamme se traîna sur la braise
en jetant son adieu à la crémaillère, et la
salamandre mourut d’inanition.

p.113-114
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