C'est arrivé pendant les vacances Dans le temps bleu des vacances Quand les balcons ensoleillés se balancent entre deux soleils.
D'un millier d'ombres à un autre millier d'ombres.
Quand les jardins suspendus - pris de vertige - s'évanouissent dans les vapeurs confuses.
C'était l'été
comme une gerbe de lumière
À la rencontre des jets d'eau retombants
Elle rêvait du balcon
Elle voulait son balcon.
La mort. Le morbide. Mêlé au vivant. Avec quelle étroitesse de lien d'étreinte. Il n'est pas d'étreinte plus poignante. Plus rigoureuse. Que celle de la mort et de la vie tout ensemble.
Ce sinistre enlacement. [...]
pour les vastes éternités de demain.
Ils sont allés à leurs affaires.
Lui est resté.
Il y a toujours dans la foule celui qui reste. Ou celui qui agit. Celui qui a sa grandeur d'homme.
Dans le monde anonyme noyé raccourci ombragé
Toutes ces ombres en mouvement.
Pourquoi seule. Ce jour-là. Pourquoi aller arroser les fleurs. La nuit.
En pleine nuit. Au creux de la nuit. Scruter la pénombre du regard. Pour trouver des bégonias blancs. Fragile lueur.
Pourquoi arroser des fleurs pâles. Dans les coins d'ombre des jardinières nocturnes. Qu'une lampe excentrique ne parvient pas à réveiller. Ne pouvait-elle pas arroser les fleurs au grand jour ?
Trouver un moment dans la journée ?
Il y a des heures pour arroser les fleurs.
Dans le silence de sa tombe sans fleurs. De son passé sans fleur. Face aux pensées multiples à facettes bariolées bavardes
de ceux qui se trompent
et qui ne meurent pas.
Ils sont là
Droits. Blancs. Bras ballants silencieux.
Seuls