Tout commence quand Sarah Geringën ex membre des forces spéciales devenue policière, (personnage déjà croisée apparemment dans un précédent roman de
Nicolas Beuglet vu le nombre de références auxquelles je n'ai pas compris grand-chose) est envoyée enquêter sur un meurtre qu'on nous présente comme extraordinairement surprenant.
Donc c'est une femme très très très importante pour la Norvège, avec un goût pour les taureaux et les serpents, qui est morte en pointant son doigt dans la direction qu'il faut suivre et qui va orienter notre superfemme détective et son petit compagnon journaliste français Christopher (Christophe ?) vers le lieu originel du . . .
complot.
Complotistes de tous poils attention, vous risquez d'être déçus.
J'avoue m'être esclaffé lors des descriptions de nos deux héros à la lecture de LA révélation. Obtenue après un périple rocambolesque au Liban, détenue par un vieil archéologue solitaire, elle va changer la face du monde.
Cessez de lire ici, je vais divulgâcher tant il faut instruire les lecteurs au cas où ils ne se lanceraient pas dans ce thriller.
Il semblerait que ce soit des hommes, oui vous lisez bien, des hommes qui ont inventé les religions ! Plus exactement la religion initiale du bassin méditerranéen, le judaïsme. Avant ce monothéisme, il y avait d'autres divinités, féminines en plus . . .
Si vous lisiez la tête de nos détectives lorsqu'ils ont appris cela . . .
Les méchants hommes qui veulent prendre la place des gentilles femmes pour diriger le monde. Alors que jusqu'ici ils pensaient que les religions, c'était tout doux tout gentil tout amour. Quelle déception.
En plus, il y a une sorte de secte mondiale d'hommes, les « masculinistes » qui perpétue l'affreux mensonge et se réunit en secret pour assassiner les femmes rebelles à cette domination.
Trêve de plaisanterie, c'est le gros bémol de ce thriller que se placer sur un terrain métaphysique : il y perd une grande part d'intérêt. Ne s'improvise pas
Odon Vallet qui veut. L'auteur n'est hélas pas théologien ni philologue, et c'est plus que visible. C'est un bouquin avant tout féministe. Pourquoi pas mais c'est assez lourdingue.
Du coup il reste de justesse écrivain de thriller, lorsqu'il arrive à décrire une scène d'action avec les images adéquates.
Question forme, cela se tient donc à peine, on sent le travail de recherche honnête bien que perceptible. Au Liban par exemple, la description de Jbeil (Byblos) est certes appliquée mais sonne faux pour quelqu'un qui y est allé plusieurs fois (J'ai cette chance) : les personnages sonnent faux, les pseudo touristes sonnent faux . . .
Pareil pour tous les détails : l'inspectrice qui se dit au bout de 3 heures d'enquête qu'elle n'a jamais passé autant de temps à faire du surplace dans sa carrière de flic . . . L'élection du pape qui dure à peine quelques heures, la deuxième victime qui a avoué sans s'en rendre compte après un dizième de seconde de torture (cheveux tirés en arrière) l'identité de la future troisième victime, et j'en passe tant ces détails qui nous heurtent au mauvais moment (celui où on veut comprendre le pourquoi du comment) parsèment ce livre.
La psychologie des personnages est à l'avenant : sommaire et sans finesse. du gros oeuvre.
Il est vrai qu'après avoir compris que l'auteur cherchait à nous épater avec sa révélation sur l'origine de nos religions, on a tendance à moins laisser passer les petits défauts.
Dommage parce que sans ces imperfections amendables, le rythme est soutenu et l'ensemble se laisse lire, les rebondissements sont même presque surprenants vers la fin.
On peut conseiller ce livre à un adolescent ou une jeune personne pour amorcer ultérieurement un échange sur les rapports homme femme aujourd'hui et hier, ici et là-bas.