Tu pousses le bouchon un peu trop loin, Maurice ! C'est exactement l'effet que m'a fait
Complot, la suite des aventures de Sarah Geringën. On la retrouve sur une île norvégienne où elle tente de se construire une vie au calme avec son compagnon, Christopher, et Simon, leur fils adoptif. Mais c'est compter sans le ministre de l'intérieur qui convoque son inspectrice vedette du moment, suite à l'assassinat de la Première Ministre. Dès lors s'engage une véritable course contre la montre pour tenter d'éviter de nouvelles atrocités.
J'avais beaucoup aimé
le cri, premier opus de la saga, et je me suis plongée dans cette suite avec grand plaisir.
Nicolas Beuglet s'y entend pour nous transporter en Norvège, sur une île glaciale et perdue, où meurtre rythme avec une forme d'ésotérisme. On rentre facilement dedans, l'intrigue est pleine de rebondissements et j'aimais bien les personnages de Sarah et Christopher. Je parle au passé parce que la première m'a un peu tapé sur les nerfs, il faut bien le dire. Ce n'est pas tellement de sa faute, mais de celle de son créateur qui lui introduit une part d'obscurité à grands coups de truelle.
Intègre, courageuse, déterminée, luttant contre le machisme ambiant… Notre héroïne était peut-être un peu cliché mais elle restait sympathique et cohérente. Or, la voilà qui se met à avoir des tendances suicidaires qu'elle est incapable d'expliquer, voire à jouer avec les limites de la loi. Alors dans l'absolu, pourquoi pas, sauf que ça sort de nulle part et qu'on n'a aucune explication quant à ce phénomène. En tout cas, pas dans ce roman, ce qui, en plus d'être frustrant, ôte toute cohérence à ce personnage. C'est bien dommage.
Du côté de l'intrigue, même combat. Je n'ai pas réussi à me défaire d'une sensation de too much. Cela parle de féminisme, de réécriture de l'Histoire, de mythologie et de religion. Une thématique un peu casse-gueule avec des affirmations telles que, au sujet des apôtres : “Jésus a choisi douze hommes parce qu'ils étaient plus mauvais que les femmes.” Je n'aurais pas osé. Quand on touche aux croyances des uns et des autres, au fondement même d'une religion puisque c'est le cas ici, et quelle que soit cette dernière, c'est toujours délicat.
Indépendamment de cela, à entasser des éléments les uns par dessus les autres, on finit par perdre en crédibilité, même si on sent bien que l'auteur a fait de nombreuses recherches et travaillé son sujet. Au bout du compte, on n'arrive plus à y croire, c'est aussi simple que ça. Surfer sur la vague en écrivant une histoire féministe, pourquoi pas, encore faut-il qu'elle tienne debout. Une vraie déception…
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