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3,47

sur 112 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Zoo-City est un texte assez dur à situer. Un polar uchronique d'urban-fantasy, je dirais. En tous cas, un très bon roman. Je l'ai lu il y a plusieurs années, mais j'ai envie d'en garder une trace dans mes tablettes chronistiques (sic), d'où cette présente bafouille.

Zinzi, ancienne journaliste et ex-junkie, vit à Johannesburg, dans le quartier de Zoo-City. La ville fantasmée d'une société où les criminels se retrouvent liés à un animal symbiote. La nuit suivant leur crime, un animal se présente et se lie, sans que l'on sache comment ni sur quels critères, cet animal en particulier. Il peut être une souris, un tigre, une autruche, un papillon. Une trop grande distance entre l'animal et son humain provoque d'intolérables souffrances, et si l'animal meurt, l' « animalé » mourra également. On parle alors de « contre-courant », avec effroi. Depuis la mort de son frère, dont elle se sent responsable, Zinzi est liée à un paresseux, qui a élu domicile dans son dos. Elle survit tant mal que bien grâce à un business d'arnaques sur Internet, et aussi en monnayant le talent particulier qu'elle a pour retrouver les choses perdues et les personnes disparues. Talent que son paresseux renforce, comme pour chaque animalé, un don latent, peut-être, sublimé. En regardant quelqu'un, Zinzi perçoit comme des fils en faisceaux qui s'en échappent, chacuns reliés aux différents objets perdus. Elle n'a alors plus qu'à suivre ces traces.

Lorsqu'un producteur lui propose, via deux animalés hyper flippants, de l'engager pour retrouver la moitié jumelle de son duo de chanteurs ados en vogue, elle y voit une chance d'enfin sortir la tête hors de l'eau ; et elle soupçonne une sinistre plongée dans les ennuis.

Plus que l'intrigue policière, un peu lente, mais qui monte pourtant chouettement en puissance à mesure, c'est toute cette histoire autour des animalés que j'ai vraiment beaucoup aimé. J'en suis d'ailleurs presque restée sur ma faim, tellement j'aurais voulu tout en savoir. La sud-africaine Lauren Beukes nous convie dans des lieux sombres où les âmes saignent et les corps souffrent, et pourtant on sent comme un espoir qui nous guette au prochain croisement. Son écriture est forte et fluide, émaillée d'expressions locales, qui ajoutent au dépaysement et brouillent un peu les pistes, j'ai beaucoup aimé. Avec habileté, elle étoffe le background de son monde à l'aide d'apartés d'articles de journaux ou de conversations de forum. C'est très bien fichu.

Une super découverte, donc, il faut vraiment que je me procure ses autres romans !
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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J'ai eu des difficultés à entrer dans l'univers et à apprécier le personnage principal au début parce que beaucoup de choses sont révélées au fur et à mesure. Je n'ai pas compris de suite cette histoire d'animaux ni pourquoi Zinzi en avait un.

Mais une fois que l'intrigue est lancée, c'est très prenant et ce roman nous réserve bien des surprises. La fin est d'ailleurs assez énorme, je ne pensais pas que ça irait aussi loin. Tous les personnages rencontrés apportent une pièce au puzzle de l'intrigue et chacun est intéressant, même si certains ne sont là que quelques pages. J'apprécie toujours quand l'univers fait « réel », quand les personnages ont suffisamment de consistance pour donner du crédit à un monde créé de toute pièce. C'est le cas ici et c'est, avec l'intrigue, l'un des points forts du roman.

Le point faible, c'est la confusion qui règne à certains moments. Les chapitres sont entrecoupés d'interviews, de mails ou de flashbacks auxquels je n'ai rien compris tout de suite. Les choses se sont éclairées par la suite mais à d'autres moments aussi j'ai été perdue. C'est vraiment le seul reproche que j'ai à faire car sinon j'ai passé un excellent moment avec ce roman.
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Surpris que ce roman ait reçu le prix Arthur C Clarke car, sans mésestimer ses qualités littéraires et narratives, ce n'est pas vraiment de la SF. Plutôt un décor animé par des personnages moyennement consistants, plutôt une intrigue policière dans un contexte magico-fantastico-déglingué assez pauvre sur le plan de la SF.

Qu'à cela ne tienne ! J'ai passé un bon moment à la lecture de ce texte, même si les (trop) nombreuses expressions sud-africaines insérées ralentissent la progression. Grand merci au traducteur pour avoir pris la peine de réaliser un glossaire en fin de volume !

C'est un article sur la SF africaine dans l'excellente revue Uzbek & Rica qui m'a donné envie de lire ce livre, et aussi les superbes films de Neill Blomkamp (District 9, Elysium, Chappie) SF en Afrique du sud... Je reste un peu sur ma faim, mais c'est un roman qui mérite le détour et une auteurs à suivre !! je vais me plonger d'ailleurs dans ses autres titres publiés en français.

A noter, pour celles/ceux qui s'intéressent à la musique africaine non traditionnelle, la grande érudition de Lauren Beukes en la matière (puisque l'histoire se déroule aussi dans le milieu du show-biz musical sud-africain) avec la mention de nombreux DJs, groupes et musiciens à écouter a-bso-lu-ment (comme Spoeke Mathambo entre autres).

Enjoy ;)
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Une détective hard-boiled dans une Johannesburg aux criminels affublés d'un animal symbiote... Attachant et rusé pendant de "Blade Runner".

Publié en 2010, et paru en français aux intéressantes éditions Éclipse en 2011, le second roman de la Sud-Africaine Lauren Beukes a été plutôt justement acclamé par la critique spécialisée, remportant en 2011 à la fois le Arthur C. Clarke Award, le BSFA Award et le World Fantasy Award.

Dans une Johannesburg réinventée, le quartier en quasi-friche de Zoo City abrite d'ex-criminels, en quête de rédemption ou non, dans une sorte de ghetto ouvert, depuis que les coupables se voient affublés "magiquement" (ou par suite d'un virus inconnu) d'un animal plus ou moins aléatoire, dont ils doivent absolument prendre soin au risque de mourir eux-mêmes s'il arrivait malheur à leur symbiote - en même temps qu'ils reçoivent souvent un "talent" particulier.

Ce cadre posé, Lauren Beukes nous a concocté une très efficace histoire de détective privé et d'enquête embrouillée à souhait, dans une veine hard-boiled (les références directes ou indirectes à Chandler et à Hammett abondent), dont les tenants et les aboutissants se dérobent sans cesse, dans une atmosphère qui rappellera souvent celle de "Blade Runner" (le film de Ridley Scott plutôt que le roman-source de Dick).

L'ensemble manque sans doute encore un peu d'épaisseur, et le recours aux "talents" utilise peut-être un peu trop un cliché sci-fi actuellement omniprésent (sur lequel on pourrait d'ailleurs s'interroger à loisir), mais le total est solide, enlevé, bien écrit et traduit, et ma foi, attachant grâce notamment à une protagoniste principale qui parvient à se démarquer avec grâce des dérives caricaturales du métier. Et la description de la face "industrielle" des arnaques internet nigérianes devrait faire sourire aussi plus d'une lectrice ou d'un lecteur...
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Cela fait vraiment plaisir de lire de la SF qui sorte des sentiers battus, d'autant plus quand l'action se déroule à Johannesburg, dans un futur (très) proche et réaliste.
Sur le fond, les personnages et en particulier Zinzi bien que peu développés sont charismatiques et attachants. L'enquête est bien construite et intéressante, les pages se sont d'ailleurs tournées d'elles mêmes dans la dernière ligne droite avec une conclusion sanglante. Rien que d'y penser, j'en frissonne encore...

Sur la forme, l'écriture de Lauren Beukes est fraîche et fluide, les chapitres sont plutôt courts ce qui donne un rythme très agréable à la lecture et correspond tout à fait à l'ambiance roman noir. Peut-être du à sa carrière de journaliste, les chapitres où sont inclus des extraits de romans, des articles de journaux etc... rendent le livre encore plus intéressant. Plus important encore, on sent à la lecture des dernières pages que l'auteure a encore beaucoup de matière sous le pied et des questions continuent de se poser sur le passé de Zinzi et les talents magiques des animalés. D'où vient cette "épidémie" ? Cela laisse espérer de belles chose à venir.
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J'ai beaucoup apprécié l'originalité de ce livre, tant d'un point de vue du ressort ésotérique que de par l'exotisme de son cadre. Cette histoire sort clairement des sentiers battus, et c'est rafraîchissant.
Je ne me permettrai pas de juger la langue, car je l'ai lu en anglais, et le niveau de langue n'est pas particulièrement accessible ; je déconseille cette lecture en langue originale à des débutants en anglais.
Je suis bien tenté de me le procurer en français pour pouvoir mieux en apprécier les subtilités !
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Un univers bien construit et intéressant dans un environnement peuplé de marginaux au sein d'une Johannesburg un peu différente.
Chaque personne ayant commis un délit se voit mystérieusement liée à un animal symbiotique qui la suivra de près jusqu'à sa mort, signe de sa culpabilité aux yeux des autres.
Pour notre "héroïne", Zinzi, il s'agit d'un paresseux.
Parallèlement à l'animal, son "porteur" hérite souvent d'un don. POur elle, c'est celui de retrouver les choses perdues.
DOn qui pourrait la sortir de ZOoCity si elle parvient à retrouver une jeune star.
Une histoire donc très riche et intéressante mais que pour une fois, je verrai encore mieux à l'écran que sur le papier, le style de l'écriture m'ayant par moment parue une peu "fouillis" .
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On aurait aimé savoir ce qui se pas­sait dans la tête de Paresseux.

Un style, un uni­vers, une vision, une auteure que l'on découvre et lit avec plai­sir parce qu'ils offrent, tous ensemble, quelque chose d'un peu dif­fé­rent, d'un peu décalé. le talent se trou­vait sous l'énergie de la plume, le réalisme des per­son­nages et l'originalité de l'idée qui, bien que pré­sente au début de l'ouvrage, n'a pas été suffisamment alimentés au fil de l'intrigue. Mais on ne serait pas contre l'idée d'en lire un deuxième. Pari gagné !
Zinzi Decem­ber est une ani­ma­lée (une « Zoo ») ; ces personnes res­pon­sables d'un crime qui, lorsqu'elles sortent de pri­son, se trouvent affublées, en guise de peine additionnelle, d'un ani­mal symbiotique dont elles doivent s'occuper à vie (si l'animal meurt, son pro­prié­taire connaît le même sort). Elles reçoivent, avec leur sym­biote, un shavi (un don extra­or­di­naire). Celui de Zinzi est de retrou­ver les choses perdues. Ancienne jour­na­liste déchue après la mort de son frère (dont elle est tenue pour res­pon­sable), Zinzi survit dans Zoo City (un quar­tier déla­bré de Johannesburg peu­plé de gens comme elle) en fai­sant commerce de son shavi et en par­ti­ci­pant, à contrecoeur, à des arnaques à la nigé­riane.
Alors qu'elle se retrouve à court d'argent, un pro­duc­teur for­tuné, énigmatique et mal­sain fait appel à elle pour retrou­ver non pas un objet mais l'une de ses pop stars dis­pa­rues. Zinzi se lance alors à la recherche de Song­weza au coeur d'une ville dont elle va tra­ver­ser deux des mondes qui s'y côtoient et qu'elle connaît bien : celui de la déchéance et de la pau­vreté et celui de l'opulence ; à bien des égards misé­rables l'un comme l'autre. Ce fai­sant, elle cheminera sur les réa­li­tés de sa propre condi­tion, les blessures de son passé et l'incertitude qui habite son présent et son avenir.

« Plaisirs »

Le style est moderne, bran­ché, rem­pli d'expressions et de termes sud-africains qui ajoutent au réa­lisme des personnages et des dia­logues, crus et sans emphase. Il donne à l'ouvrage une dyna­mique cer­taine et nous plonge dans l'action sans détour ni chi­chis sty­lis­tiques inutiles. Les descriptions (des lieux et des situa­tions) sont saisissantes et bien ima­gées. Elles nous font sen­tir l'odeur de la moisissure qui baigne Zoo City, celle de la came qui inonde les lieux bran­chés dans les­quels Zinzi (nar­ra­trice du début à la fin) évo­lue et celle, enfin, de la vio­lence, morale, phy­sique, directe ou plus sub­tile, qui infecte la plu­part des per­son­nages.
L'univers semble ori­gi­nal. Mais, à y regar­der de plus près, en se débarrassant de tout ce qui fait de cet ouvrage un roman, il correspond à une société frac­tu­rée où les inégalités se sont creu­sées au point de don­ner nais­sance à deux univers qui n'ont plus rien en com­mun. Et puis, on s'attache à Zinzi. Parce qu'en dépit de son carac­tère bien trempé et d'activités mora­le­ment condam­nables, on ressent la fra­gi­lité d'un per­son­nage blessé, qui se protège et qui sur­vit comme il peut, avec un passé qui le mine et un pré­sent qui ne lui per­met pas d'envisager l'avenir. Pour­tant, au fil du roman, il évo­lue et nous laisse découvrir une sen­si­bi­lité étouf­fée par une his­toire per­son­nelle dif­fi­cile et un monde qui ne connaît aucune pitié. Sans un mot, puisqu'il ne s'agit que d'un ani­mal, cet aspect du per­son­nage est sub­ti­le­ment mis en lumière à travers Pares­seux, son sym­biote. Il est l'autre ver­sant de Zinzi, celui qui s'exprime silen­cieu­se­ment, davan­tage à travers les faits que les mots.

« Regrets »

On regret­tera une immer­sion peut-être trop rapide dans l'action, au point par­fois d'avoir quelques dif­fi­cul­tés à « retrouver ses petits ». Bien des pré­sup­po­sés sont induits, comme des évi­dences. On aurait aimé qu'ils nous soient davan­tage contés. On regret­tera éga­le­ment que les phé­no­mènes magiques qui par­sèment l'ouvrage (et qui ne sont pas expli­qués, ni dans leurs fon­de­ments, ni dans leurs pers­pec­tives) ne trouvent pas vrai­ment d'utilité, si ce n'est nous faire tou­cher du (bout du) doigt l'empreinte de la magie dans la culture sud-africaine.
Mais on regret­tera sur­tout, sur­tout, que l'idée – captivante entre toutes – des sym­biotes n'ait pas été suffisamment exploitée. Passe encore que les ori­gines de la symbiose res­tent inexpliquées (après tout, il s'agit de phénomènes fan­tas­tiques qui n'ont pas à ver­ser dans le rationnel), mais ne pas péné­trer le coeur de ce que cette symbiose signi­fie, pro­voque ou sous-tend, c'est pas­ser à côté d'un uni­vers hors normes et encore trop méconnu. On reste avec un goût de « trop peu ». On aurait aimé se transposer dans la tête de Pares­seux et de tous les symbiotes qui se sont retrou­vés atta­chés (enchaî­nés ?) à leur humain. Pour résu­mer, quelques pages de plus (allez, une bonne cin­quan­taine !) n'auraient pas été pour nous déplaire.

« Reproches »

On reprochera à l'intrigue de nous embar­quer dans une enquête qui retombe comme un souf­flé, dans une grande banalité, et qui, fina­le­ment, n'a été ima­gi­née que pour nous faire che­mi­ner sur le des­tin per­son­nel de la nar­ra­trice (et de ceux qui la côtoient au plus près) à tra­vers un Johannesburg aux mul­tiples visages et, plus lar­ge­ment, une Afrique défaite.
On reprochera aussi une fin trop rapide, sans cohé­rence avec l'intrigue ini­tiale, car rien n'est jamais venu l'annoncer ou la faire devi­ner, même de loin. Elle tombe comme un cheveu (de Pares­seux) dans une soupe assez pauvre et abra­ca­da­bran­tesque. On reste avec cette impression qu'il fal­lait finir.

Dar­ren Bryte
Lien : http://www.lelitteraire.com/..
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Je n'ai que 12 ans mais j'ai adorée ce roman intrigant .Lus en une journée car il y a tellement de suspense que je ne pouvais plus m'arrêter.Ce roman noir est géniale il est sur mon top 5 des livres de cette année.Je vous conseil de lire ce très beau livre
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Pour qui aime le mélange des genres, voilà de quoi de réjouir !
Pour faire court : roman noir et policier dans les bas fonds de Johannesburg, où les criminels sont animalés, comme chez Pullman avec les deamons !
Mais en beaucoup plus trash
Et c'est très bon !!
Je vais suivre cette auteure de plus près je crois
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