AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,47

sur 112 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Attention … Coup de Coeur !!

Autant l'annoncer tout de suite sans faire le lecteur capricieux, ce « Zoo city » de Lauren Beukes est entré dans le top 10 de mes coups lectures de l'année, directement à la 4ème place. Il détrône tout de même de le « L'amour avant que j'oublie » de Lyonel Trouillot.


Lauren Beukes est Sud-Africaine, femme, auteure. Rien de très original là-dedans. Puis, son particularisme apparaît, elle met en scène des personnages noirs – bien qu'on ne s'en rende quasiment jamais compte si ce n'est au détour d'une phrase-flash – dans des environnements de science-fiction.
Dans le cadre de la rencontre « Palabres autour des arts » de janvier 2015 qui sera consacré à la science-fiction et l'héroïc-fantasy dans les littératures des Afriques, j'ai eu un mal de chien à trouver des auteurs du continent qui se soient attaqués à ces genres littéraires. J'ai donc sauté de joie en découvrant Lauren Beukes (mais aussi Momi Mbuzé ou la nigériane naturalisée américaine Nnedi Okorafor) et j'ai vu mon bonheur grimper d'un cran, à chaque minute de lecture, en découvrant ce magnifique récit, qui n'est pas vraiment de la science-fiction mais plutôt une sorte d'uchronie du présent d'une Afrique du Sud "destroye " et rongée, non pas par le poison de l'Apartheid, dont il n'est d'ailleurs jamais question dans le récit, mais par le crime, la violence représenté par les animalés. Patience, j'explique.


Lauren Beukes nous campe une Afrique du Sud optimiste-béat dans le fait que la société n'est pas traversée par la problématique raciale, que les « camps » fait de couleurs différentes n'ont pas leur place dans cette nation résolument arc-en-ciel, mais, la nature ayant horreur du vide que causerait une absence de haine, a remplacé le problème de race par l'éternel problème de la misère, de l'inégalité et, surtout, elle a fait descendre sur la terre un un fléau – magique ? – que personne n'a réussi à expliquer ; l'animalisation de toutes les personnes qui se sont rendus coupables d'un crime de sang. Ou plutôt qui se sentent coupable, d'un crime de sang ?


Nous sommes dans un monde où, la nuit qui suit le crime commis, un animal quelconque vient frapper à la porte du meurtrier et s'attache à lui à vie. Impossible d'échapper à ce destin. Une grande distance entre l'homme et son animal crée des douleurs intolérables et la mort de l'animal entraîne celle de l'homme par ce que tous appellent, l'esprit rempli de frayeur, "le contre-courant". Les coupables de crimes sont donc affublés, en permanence d'un animal (ours, chien, papillon, tigre, marcassin…) sans que personne ne sache vraiment sur quels critères sont "choisis" les animaux. Et il est, évidemment, quand on est dans une prison de haute sécurité, il vaut mieux être animalé à un tigre du Bengale qu'à une souris grise de Brasilia. Quoi que…
Quoi que, là où Lauren Beukes introduit encore plus de fiction-magique, c'est que les animaux apportent à leur "compagnons" des capacités nouvelles, des « pouvoirs » - mutants selon l'univers Marvel – qui vont de la simple capacité à inspirer de l'empathie, au pouvoir de "posséder" d'autres corps. Un animal "fort" ne donne pas toujours un "pouvoir" fort.


Zinzi, le personnage principal de ce « Zoo City », est donc une jeune dame, au passé douloureux, animalée à un paresseux, et vivant dans le ghetto le plus glauque et mal famé de Jo'Burg. Elle y vit avec Benoît, animalé à une mangouste, qui est un congolais au passé trouble qui a fui la guerre.

Zinzi a hérité, avec son paresseux, du don de retrouver les objets. Elle n'a qu'à regarder quelqu'un pour qu'apparaissent devant les les « fils » de tous les objets, êtres, que cette dernière a perdu. Plus vous avez perdu de choses, plus dense est le halo vous entourant. Alors Nzinzi utilise ce don pour retrouver des choses sans importances pour des gens aussi pauvres qu'elle. Et, à côté, elle vit d'arnaque à l'ivoirienne. Ces messages envoyés par million, au hasard d'adresse mail c trouvé sur le Net, qui sont faits de larmoyantes demandes d'assistance avec, en contrepartie d'un geste si plein d'humanité, des promesses de pactoles. Et un jour, deux animalés au profil des plus effrayants, lui demandent de retrouver Songweza, la moitié, jumelle, d'un duo de chanteur ado stars. Là débutent, vous vous en doutez, les problèmes…


J'ai véritablement adoré lire ce roman. L'écriture est fluide et moderne, le rythme est digne des meilleurs polars, soutenu et dynamique, la tension monte petit à petit, en vrai thriller et les dernières pages du livre nous mettent dans une angoissante attente du dénouement. L'on s'attache à cette Zinzi revenue de tout et qui s'accroche à la vie, après avoir touché le fond du fond. L'idylle avec Benoît n'a rien d'une amourette à l'eau de rose et pourtant l'émotion est là et les personnages « méchants » sont vraiment terrifiants. Lauren Beukes utilise des extraits d'articles de journaux pour nous donner des informations sur l'environnement (notamment sur les animalés) sans alourdir le récit d'explications trop longues.

Ce livre est surtout un polar, thriller, dans une réalité alternative de l'Afrique du Sud, mâtiné d'inexplicable, de magie et de criminels dopés au surnaturel. C'est haletant, bien écris, passionnant et il accrochera – à mon humble avis – aussi bien les vrais férus de SF que les nouveaux venus dans cet univers littéraire.
A découvrir absolument.
Lien : http://www.loumeto.com/mes-l..
Commenter  J’apprécie          100
En Résumé : Je dois dire que j'ai passé un très bon moment avec ce libre, un roman noir ou l'intrigue ne sert finalement qu'à nous montrer une société et une Johannesburg sombre et pleines de contradictions qui changent les personnages. Mais aussi des personnages hauts en couleur tel que Zinzi au passé marqué qui a fait de ses blessures une carapace. le style de l'auteur est simple, efficace et prenant jonglant avec efficacité entre les moments de légèreté et les réflexions. Mes seuls reproches sont un coup de mou en début de seconde partie et aussi le fait de ne peut être pas obtenir toutes les réponses surtout sur le lien entre les animaux et les criminels.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
Commenter  J’apprécie          90
Cela faisait bien longtemps, en vérité, qu'ouvrant un livre pour en lire les vingt premiers chapitres, je n'avais senti d'emblée se profiler le coup de coeur.
Difficile pour moi de retranscrire par des mots, l'enthousiasme qui fut le mien à la lecture de cet excellent roman de SF.
Peu adepte de ce genre au départ, (ma référence restait 1984 d'Orwell), ce roman dystopique m'a bluffée ! Tant par l'originalité de l'univers, la profondeur des concepts proposés, que par la maitrise indéniable de l'auteure qui tient son histoire d'une main de fer tout en écrivant avec un style quasi-parfait : rythmé, ciselé, drôle et percutant.
Jusqu'à présent, je n'avais lu de L. Beukes que le roman Les Lumineuses. Soyons honnête, si j'avais apprécie ce thriller-spatio-temporel pour son synopsis, le style ne m'avait pas plus impressionnée que le roman ne m'avait transcendé.
D'où mon agréable surprise en entamant ce bijou au style jouissif et irrésistible.
Le premier chapitre (le plus long de tous) pose immédiatement les bases de l'univers en nous plongeant sitôt aux côtés de Zinzi, une animalée, possédant le don de retrouver les objets perdus en suivant les liens lumineux qui relient l'objet à son propriétaire, et de Paresseux, son animal-conscience-culpabilité.
Celles et ceux qui ont lu l'intégrale de l'excellente saga jeunesse À la croisée des mondes (His Dark Materials) (que j'avais adoré il y a quelques années), seront sans doute surpris de rencontrer dans Zoo City, une idée assez similaire au concept d'animal/ âme liée à son propriétaire, utilisée jadis par Philip Pullman. La ressemblance ne s'arrête point là, car les deux auteurs mettent tous deux cette idée de génie au service d'un univers fascinant et l''utilisent comme un outil d'exploration de l'âme humaine, et de ses travers, afin d'interroger les notions de péché, de culpabilité, et de repentir. Mais si l'idée d'un animal-lié à un être humain en tant qu'âme chez Pullmann et en tant qu'incarnation de la culpabilité d'un individu ayant commis un acte répréhensible chez Beukes est identique, Lauren Beukes pousse le concept vers la noirceur la plus absolue, en l'habillant de son propos désenchanté, dans une Afrique du Sud aussi crépusculaire qu'inattendue, où l'auteure laisse libre cours à son imagination débridée pour nous donner à voir l'évolution terrifiante de nos sociétés contemporaines.

Ce qui m'a le plus séduit chez Zinzi, c'est son côté marginale, voire amorale, de bad girl au passé trouble, et à la vanne facile. Cynique en diable, et pourvue d'un sacré punch, Zinzi (qui m'a souvent fait songer à Charley Davidson), porte le roman sur ses épaules. L'intérêt que nous éprouvons pour le personnage ne faiblit jamais, grâce au dévoilement progressif de son passé au fur et à mesure que les pièces du puzzle s'assemblent. Bien que sans foi ni loi, et volontiers cassante, Zee n'en demeure pas moins une héroïne des plus attachantes (attachiante ?), qui m'a ravi plus d'une fois par son caractère affirmé et son sens de la formule qui tue.
Du point de vue des personnages, Zinzi et Paresseux forme un tandem détonnant mais les personnages secondaires qui gravitent autour d'eux apportent chacun leur lot de saveur au roman. Chacun d'entre eux étant des plus atypiques, perturbé, et extravagant.

Cette chronique vous semble par trop élégiaque ? Vous trouvez cela suspect venant de ma part ? Qu'à cela ne tienne ! En chipotant un peu, je peux tout de même vous dénicher quelques points négatifs ici ou là.

1) le roman est très complexe à comprendre et exige une lecture attentive (Mais est-ce vraiment un défaut, toutefois ?).
Je ne le pense pas, bien au contraire. J'avoue que certains passages m'ont semblés un peu nébuleux, mais rien qui handicape la lecture ou entache le plaisir que l'on y prend, rassurez-vous.
2) le roman comporte quelques petites longueurs et souffre de baisses de rythme occasionnelles (Essentiellement dans les inter-chapitres qui alternent avec l'intrigue principale) : extraits de mail, de livres, d'articles de journaux, et de documents d'archives officiels …
3) L'enquête policière n'est pas d'un suspense insoutenable, ne vous attendez pas à du Agatha Christie 2.0 ou vous seriez déçus. Dans Zoo City, l'accent est surtout mis sur l'univers déjanté et les personnages qui ne le sont pas moins, d'ailleurs. Dès lors, la conduite de l'enquête devient prétexte à explorer un monde étrange, ses systèmes de valeurs et ses codes sociaux, comme d'interroger des concepts divers et variés autant philosophiques, sociologiques que culturels.
4) le dénouement de Zoo City est assez surprenant, mais un peu invraisemblable. En outre, une légère lassitude s'installe dans les derniers chapitres. Lesquels s'étirent un peu en longueur, mais la lecture reste agréable. de plus, je n'avais pas du tout deviné comment les différents arcs narratifs allaient s'assembler au final.
Au regard de « ces petites réserves », Zoo City est donc un petit coup de coeur, mais un coup de coeur tout de même.
À découvrir et à faire découvrir.
Je remercie beaucoup Babelio.
Lien : http://ladelyrante.wordpress..
Commenter  J’apprécie          50
Attention, révélation ! Pour moi, clairement l'une des meilleures lectures de l'année 2013 (vous pouvez retrouver les autres par ici).

Zoo City, c'est une Johannesburg fantasmée (ou alors pas tant que ça ?), dans un monde différent (parallèle ? futur ?) où les auteurs de meurtres sont "animalés" et portent leur animal comme leur culpabilité. Zinzi est dotée d'un paresseux, et comme les autres marginaux de la grane ville, elle vit à Zoo City. Ou plutôt, elle vivote de petits jobs qui utilisent son don, celui de retrouver les objets égarés. C'est d'ailleurs à ce titre qu'elle est sollicitée par un tandem un peu louche, l'embauchant pou le compte d'un richissime producteur de musique qui a perdu l'une de ses stars de la pop, une adolescente chantant en duo avec son frère jumeau.

Plongée hallucinée dans les ghettos de Johannesburg, Zoo City développe une vision sans concession de l'Afrique du Sud, violente, où les inégalités, loin d'avoir disparu, se sont transformées et accentuées. Reine de la métaphore, Lauren Beukes manie avec succès son imagination au service d'une analyse au bistouri ... ou plutôt à la tronçonneuse. Avec son personnage principal de ratée (pas si courant), son concept des "animalés", son monde définitivement barré et son enquête totalement folle, Zoo City détonne dans la production de science-fiction contemporaine (mais est-ce vraiment de la SF).

En bref, un bouquin prenant, et une exploration passionnante de l'Afrique du Sud, sous un angle bien différent de celui d'un Deon Meyer, transfigurée par le choix du medium de la SF. Une auteure à suivre, indéniablement !
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
Commenter  J’apprécie          40
C'est pas mal cette idée des animalés, ça rappelle les Daemon dans A la croisée des mondes. Bon là on est pas trop dans un roman d'aventure pour enfant.
Là, on donne plus dans le polar, le polar sud africain. Un polar avec un zeste de fantastique, les animaux lié aux repris de justice.
C'était un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          10
Dans un Johannesbourg imaginaire, saturé de violence et de pauvreté, il existe un quartier encore plus abandonné que les autres : Zoo City. C'est là que vivent les « animalés » : des criminels condamnés à vivre en symbiose avec un animal dont leur survie dépend. Méprisés du reste de la population, certains ont des pouvoirs intéressants...et monnayables. Comme Zinzi, qui avec son Paresseux a le don de retrouver les objets perdus. Mais sa vie faite de débrouille et de petites arnaques va encore se compliquer lorsqu'elle accepte de retrouver une jeune chanteuse en vogue pour le compte de son producteur véreux.
La ville moite, sale, et mortellement dangereuse, mais particulièrement vivante est le personnage principal de ce roman : le lecteur s'immerge dans les bas-fonds de ce Johannesbourg fantastique et noir avec fascination.
Commenter  J’apprécie          10
Je n'avais pas fait attention à la mention « science-fiction » sur le 4 de couv. J'ai donc eu un peu de mal à entrer dans ce que j'avais pris pour un polar. Et puis, après quelques dizaines de pages, la muti a opéré. C'est juste un GRAND roman, et finalement, malgré les animalés qui relèvent de la science-fiction, quand même un polar ! Plein de tensions, de rebondissements, et d'une magistrale originalité. J'ai beaucoup apprécié la référence aux Royaumes du Nord de Pullman, moins goûté la fin, un peu trop Hollywood pour moi, mais ça a été une grande découverte et un réel coup de coeur.
J'ai hâte de retomber sur un Lauren Beukes au hasard de mes déambulations littéraires !
Commenter  J’apprécie          00
Zoo City est un roman très sombre et violent, sans que cela devienne exagéré. Lauren Beukes malmène son personnage principal pour nous montrer ce que doivent endurer les Animalés de Zoo City. L'enquête que mène Zinzi est pleine de rebondissements, mais je trouve que l'originalité du roman se situe vraiment dans la manière dont il présente son décor et les Animalés.
Lien : https://leschroniquesduchron..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (245) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4906 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}