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EAN : 978B0018I8TR4
(30/11/-1)
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Que lire après Émile Biette. Aux mille mers, j'ai navigué : Souvenirs d'un marin. Illustrations de MélissentVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Par ces chaudes journées de juillet, il est tentant de prendre la mer.
Mais attention ces quelques textes, s'ils sont aussi souvenirs de marin, se révèlent surtout être des récits de rencontres et d'escales dont le point commun est de finir immanquablement en tragédie.
Émile Biette nous offre, dans cet ancien numéro de "La Petite Illustration", six très beaux textes, touchants et émouvants, qui ont pour cadre cette marine qu'on dit marchande et qui inlassablement sillonne les mers du nord ...
Le premier texte s'intitule "Naufrage à la Nouvelle-France" :
C'est une avarie de barre, immobilisant son cargo, "le Narval", non loin de Dunkerque, qui amena Émile Biette, par des quais obscurs, devant une vitrine mal éclairée d'une boutique de bouquiniste.
Il y a toujours quelque chose à découvrir dans ce genre d'échoppe.
Il y fit la connaissance du capitaine Clément La Roche, commandant le "Manitoba", un cargo de 2000 à 2500 tonnes avec des mâts à portique, dont le triste destin fit la preuve, qu'aujourd'hui, quelques hommes savent encore mourir ...
"Le passage de la ligne", le deuxième texte est dédié à Edouard Peisson.
Il dégage une tristesse profonde.
Les passages de la ligne se ressemblent toujours un peu.
Des quinze ou vingt qu'il ait pu voir, l'auteur n'en conserve qu'un en mémoire.
Celui, tragique, du mousse du "Taillemer" commandé par le capitaine Louis Favre ...
La troisième nouvelle prend pour titre le nom d' Olaf Tryggsen :
Parce qu'il a vu son ancien bateau, un charbonnier anglais, entrer dans le port du Havre, tout ce qu'Olaf avait, au fond du coeur sous trois pieds d'alcool, est remonté à la surface.
Et ce soir là, il est sorti du bistrot en laissant plein le verre que lui avait offert Emile Biette ...
Le quatrième texte s'intitule "la fille de Scheveningen".
Yann Kerlannec et Alain Perrault - un breton et un normand -, deux amis, avaient été désignés pour faire partie de l'équipage allant prendre armement d'un petit cargo qui pourrissait depuis deux ans au fond d'un bassin d'Amsterdam.
La sirène, qui amènera le corps de l'un deux flotter au milieu du bassin, s'appelle Beetje.
Elle est la soeur du patron Cornélius, commandant le chalutier "SCH 196" ...
Le cinquième texte nous ramène à Roscoff.
Il a pour titre "le dieu de Soerabaja".
Il y est question de superstition, de naufrages et d'une statuette étrange d'un petit monstre grimaçant et bariolé, dans l'attitude d'un homme prêt à bondir, avec des yeux verts féroces et des dents pointues.
Quelque chose sorti d'un cerveau cruel en une nuit de cauchemar ! ...
"L'appel", sixième nouvelle referme, trop tôt, ce recueil atypique.
- Grand-père ! C'est beau la mer ?
- Très beau, mon petit gars.
Tous les Olsen ont entendu l'appel. Tous ont été marins de père en fils.
Pourtant Amalie se jure bien que jamais le petit Niels n'ira en mer, qu'elle saura bien le garder ...
Ce 432ème numéro de "La Petite Illustration" - "Roman" - est illustré par de très beaux dessins, dont plusieurs en pleine page, de Maurice Raoul Mélissent, le talentueux peintre maritime et enfant des docks du port du Havre.
C'est un numéro exceptionnel qui a traversé le temps, sans en souffrir autrement que par un léger jaunissement de ses pages, et qui nous offre un superbe moment d'émotion ...




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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une avarie de barre avait immobilisé le "Narval" non loin de Dunkerque et c'est entre deux remorqueurs à tuyaux noirs et rouges que le cargo avait fait son entrée dans le port.
A la drisse de maroquin pendaient, lamentables, les deux ballons noirs des navires infirmes.
Il pleuvait.
Tirés d'un bord, poussés de l'autre, à grand renfort de coups de sifflet nous avions franchi l'écluse et dépassé le beffroi de l'hôtel de ville, qui dressait sa tour de briques sombres sur le ciel bas et gris de novembre ...
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Je repartis au hasard, sans trop savoir où j'allais, quand une vitrine mal éclairée m'arrêta. C'était une boutique de bouquiniste, où l'on accédait par deux marches.
J'entrai.
Il y a toujours quelque chose à découvrir dans ce genre de boutiques.
Là, dans ce coin, sur ces rayons, qu'étaient-ce que ces reliures brunes aux ors passés ?
Je déchiffrai les titres :
"Beaux traits de l'histoire des naufrages".
"Voyages aux îles" par dom Pernetty.
- Ah ! Oui, l'aumonier de Bougainville, qui l'accompagna aux Malouines ...
"Journal du corsaire Jean Doublet, de Honfleur".
- Tiens ! Cela peut être intéressant.
Je m'approchai pour atteindre le livre et je bousculai quelque peu un homme qui était derrière moi et que je n'avais pas entendu venir ...
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