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3.77/5 (sur 47 notes)

Nationalité : Islande
Né(e) à : Reykjavik , le 25/11/1955
Biographie :

Einar Kárason est né en 1955 à Reykjavik. Il a fait des études littéraires.

Il est l'un des auteurs les plus populaires d'Islande depuis la parution de Trilogie de Thulé.

Ses livres ont été traduits en plusieurs langues.

Il préside l’Union des écrivains de l'Islande de 1988 à 1992.

Source : Decitre
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C'est Hélène d'Atout Livre qui délivre ses bons conseils : "Un jour viendra (https://www.librest.com/livres/un-jour-viendra-giulia-caminito_0-7139196_9782351782484.html?ctx=1d2df4a2f14f675bf8f98c1d2cb7fe27)" de Giulia Caminito chez Gallmeister - "Oiseaux de tempête (https://www.librest.com/livres/oiseaux-de-tempete-einar-karason_0-6594361_9782246819431.html)" de Einar Karason chez Grasset - "Un vagabond dans la langue" (https://www.librest.com/livres/un-vagabond-dans-la-langue-matthieu-mevel_0-6485962_9782072858659.html) de Matthieu Mével chez Gallimard - "Confessions d'un rebelle irlandais" (https://www.librest.com/livres/confessions-d-un-rebelle-irlandais-brendan-behan_0-7324112_9782373090871.html) de Brendan Behan chez l'Echappée. A retrouver sur librest.com (https://www.librest.com/)

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
De telles contrariétés mettaient votre patience à rude épreuve, les matelots juraient sur le pont, ils maudissaient le chalut, maudissaient la mer et maudissaient le froid. Pourtant, il ne faisait que moins quatre ou moins cinq degrés, l’air était à peine plus froid que l’eau, mais peut-être que proférer jurons et imprécations leur réchauffait le corps. Dans la passerelle régnait une douce chaleur, le commandant ou le second qui étaient de quart avec le matelot à la barre ne juraient pas, ils se contentaient de donner des ordres et des consignes, le visage figé : on file, on laisse aller, on relève, on hisse, on vire. Puis la situation s’est améliorée, grandement, énormément : il suffisait de tracter le chalut entre dix et douze minutes pour qu’il remonte d’un coup à la surface où il jaillissait, comme gorgé d’air. C’était d’ailleurs le cas ; les prises écarlates enflaient lorsqu’elles étaient libérées de la pression des grands fonds, elles atteignaient la surface boursouflées, vomissaient leurs ouïes roses par la gueule comme si elles s’étaient époumonées à gonfler un ballon de baudruche ou à faire une bulle avec un gros chewing-gum. Chacun sait que le sébaste atlantique est d’un beau rouge vif, il ne se contente pas du bleu, du gris clair ou de simples taches jaunes contrairement aux autres poissons. Mais il est également redoutable : ses arêtes dorsales rigides sont suffisamment acérées pour traverser les gants en plastique et l’épaisseur des bottes. Heureusement, il ne nécessite que peu de manipulations, nul besoin de l’ouvrir ou de le vider, on le met tout en entier dans la cale. Nous l’attrapions à l’aide d’un crochet dans le bac rempli d’eau de mer où il était rincé, nous le déposions dans des paniers que nous vidions dans les rigoles inclinées descendant directement à la cale où une partie de l’équipage le réceptionnait. Lorsque le poisson arrivait, il fallait le mélanger avec la quantité de glace pilée adéquate. Livrée avant le départ, cette glace s’était transformée en un gros amas qui ressemblait maintenant à un glaçon. Un matelot équipé d’un pic la réduisait en morceaux, d’autres avaient des fourches avec lesquelles ils envoyaient le poisson dans les bennes, d’autres encore pelletaient une couche de glace sur chaque couche de sébaste, et ainsi de suite. Au fur et à mesure que le tas gagnait en hauteur, on ajoutait des montants de bois à la benne qui se fermait alors d’elle-même puisqu’elle atteignait le sommet de la cale. À la fin, ce n’était pas facile d’y pelleter le poisson, les marins devaient lever leur pelle ou leur fourche au-dessus de leur tête. Mais c’était simplement ainsi et il était inutile de se plaindre, on avait cependant le droit de maudire ce satané sébaste quand on se piquait sur ses arêtes dorsales, alors les jurons vous sortaient de la bouche, accompagnés d’un épais nuage de vapeur.
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L'homme à la barre était le matelot le plus âgé à bord, il allait sur ses soixante-dix ans. Plus tard au cours de cette campagne de pêche, Lárus lui demanderait pourquoi il ne mettait pas un terme à cette vie d'esclavage. Le vieux répondrait alors : "Je ne connais rien d'autre". (P.67)
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Puis il s'en allait, à un moment donné, au milieu de la nuit, chargé d'un pesant sac à dos et d'une tente. Il partait seul pour aller camper. Son esprit était ensorcelé par les montagnes, et c'est dans leur direction qu'il se dirigeait, évitant d'emprunter la route afin de se soustraire au reste de l'humanité. Il parcourait les terrains caillouteux, les étendues rocailleuses et les champs de lave chaotiques, passait à gué les torrents glacés lors de la fonte printanière, gravissait ensuite des versants désolés. Il éprouvait une attraction irrésistible pour les ravins vertigineux et les cols des montagnes. Dans ces lieux où corbeaux et émerillons construisent leur nid, où les oiseaux de haute altitude planent et culminent en décrivant des cercles dans les grands espaces muets, et où l'on entend rien, sauf peut-être le sifflement des vents qui, selon la direction, se transforme en mugissement sourd. Et cet homme, sous le poids de son sac à dos, cheminait vers ces espaces. Arrivé en haut d'un versant ou du sommet d'une montagne, il s'installait. Il montait seul sa tente qui était de petite taille, mais d'une toile solide, lacée comme une botte de cuir. Elle suffisait à contenir Sigfus Killian et ses effets. Au-dehors, il y avait le ciel, et en contrebas, les vastes étendues illimitées et désertes qu'il scrutait aux jumelles depuis l'ouverture de la tente, tout en buvant du schnaps. Puis il se remettait en route, seul, traversant une sombre vallée, se trouvant ainsi dehors, en pleine nuit, dans les ténèbres et par un temps épouvantable, parfois même sous des tempêtes de vent et de neige. Il se contentait de boire son schnaps et de tout endurer, le froid, l'angoisse dans l'obscurité, la solitude. Et lorsqu'il revenait dans le monde civilisé, même s'il était amaigri, affamé et transi, il gardait néanmoins ce sentiment que la vie valait la peine d'être vécue.
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Son père avait assuré que la zone de pêche à l’ouest de Terre-Neuve était connue pour son calme et ses vents modérés. En outre, les eaux étaient si poissonneuses que les chalutiers emplissaient leurs cales en l’espace de quelques jours puis prenaient aussitôt le chemin du retour. Afin d’apaiser le mauvais pressentiment de la mère de Lárus, lui et son père l’avaient convaincue de descendre de voiture pour admirer ce solide navire diesel sur lequel son petit allait embarquer. Elle ne protestait plus, elle s’était contentée de l’embrasser et de le serrer contre elle en priant Dieu et la bonne fortune de l’accompagner, sans plus mentionner son inquiétude. Il n’était pas de mise de jouer les Cassandre face à une personne qui part en voyage. D’ailleurs, que savait-elle de la mer et de ses périls, jamais elle n’avait navigué, même si l’océan lui avait enlevé son père, son frère et son grand-père. Être marin en Islande, c’est être soldat en temps de guerre.
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Le pire cauchemar d’un capitaine, c’était qu’il arrive quelque chose à ses hommes. Rien n’était plus agréable que d’entendre un vieux loup de mer qui avait passé sa vie aux commandes raconter que jamais il n’avait perdu ne serait-ce que le petit doigt d’un de ses membres d’équipage.
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Afin d'apaiser le mauvais pressentiment de la mère de Larus, lui et son père l'avait convaincue de descendre de voiture pour admirer ce solide navire diesel sur lequel son petit allait embarquer. Elle ne protestait plus, elle s'était contentée de l'embrasser et de le serrer contre elle en priant Dieu et la bonne fortune de l'accompagner, sans plus mentionner son inquiétude. Il n'était pas de mise de jouer les Cassandre face à une personne qui part en voyage. D'ailleurs, que savait-elle de la mer et de ses périls, jamais elle n'avait navigué, même si l'océan lui avait enlevé son père, son frère et son grand-père. Etre marin en Islande, c'est être soldat en temps de guerre.
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Être marin en Islande, c est être soldat en temps de guerre.
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Personne ne pleurait, mais un gars venu s'assoir à la cantine se mit tout à coup à rire sans motif, à rire interminablement au point de s'étouffer, c'était d'autant plus douloureux de l'écouter qu'on ne pouvait rien faire pour lui : on peut consoler un homme qui pleure ou, en tout cas, lui remonter le moral en lui disant de relever la tête, mais que peut-on faire pour apaiser un homme qui rit ?
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Ce dimanche 8 février, il était presque midi et un fumet agréable montait de la cuisine. Voilà qui vous réconciliait avec la vie, il en va toujours ainsi de l'odeur d'un bon repas, y compris lorsqu'il s'agit du dernier accordé aux condamnés — mais, que savons-nous de ce qu'ils ressentent ?
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Les plus vieux prononçaient bien souvent la formule consacrée selon laquelle se priver de sommeil pendant une saison de pêche n'a jamais fait de mal à personne. D'autres affirmaient : "Nous aurons bien le temps de dormir une fois morts."
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