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Critique de BazaR


Et hop, encore un Bifrost. Je ne m'en lasse pas depuis que j'ai découvert la revue. Je me suis même récemment abonné, c'est dire.

Ce numéro est consacré en majorité à Roger Zelazny mais contient les habituelles rubriques : critiques de bouquins, article sur la science derrière la fiction du grand Roland Lehouc (ici il parme de téléportation et d'intrication quantique, ça pête !) et les infos sur le milieu de l'édition.
Comme le n° date de 2009, les critiques ne sont pas de première pêche. J'ai noté tout de même l'engouement – que je partage – sur le Déchronologue de Stéphane Beauverger et l'admiration devant « Gagner la guerre » de Jaworski (faudra que je le lise un jour quand même !). En revanche la revue déconseille « le Feu de Dieu » de Pierre Bordage.
Les infos du milieu en 2009 disent que Bragelonne écrase la concurrence et parlent de politique éditoriale. C'est dépassé.

Venons-en au véritable sujet : Roger Zelazny. Curieusement pas d'article biographique. Ça m'a surpris et déçu. En revanche, deux articles écrits par le maître. Dans le premier, il essaie d'exprimer en quoi il emprunte dans ses oeuvres à la fantasy d'un côté et à la science-fiction de l'autre. Après une description de l'histoire de ces genres, il en vient naturellement à remettre ces catégories en question, plus exactement à montrer en quoi elles sont poreuses. Dans le deuxième, Roger nous livre les secrets de fabrication de son roman L'oeil de chat et c'est vraiment intéressant.

Un autre article veut nous décortiquer le cycle des Princes d'Ambre par le menu. Et là je dis STOP ! Si vous ne l'avez pas lu et que vous voulez le lire NE LISEZ PAS CET ARTICLE QUI SPOILE ABSOLUMENT TOUT. C'est intéressant et ça rafraîchit la mémoire ceci dit. Et il confirme mon avis : le premier cycle – dit cycle de Corwin – est largement meilleur que le second.

Et puis on a l'indispensable guide de lecture qui attire tout lecteur de Bifrost. L'article annonce en préambule que, comme pour Robert Silverberg, le pire est en fin de carrière (c'est l'avis des auteurs hein) surtout dans des romans écrits à quatre mains. Mais la liste de bouquins encensés est impressionnante. Et j'en ai encore tellement à lire.
J'ai été surpris que l'on puisse voir dans le Maître de Ombres une certaine profondeur et comparer le héros à l'Etranger de Camus. J'ai dû passer à côté. Il est intéressant de voir Zelazny intégré dans la mouvance new age qui explique pourquoi certains de ses livres partent dans des délires psychédéliques.

Et enfin (plutôt au début du magazine mais je les lis toujours à la fin) on a deux nouvelles.
La première « Permafrost » est de Zelazny. Titulaire du prix Hugo 1987 et pourtant jamais traduite avant ce n°. C'est un récit formidable qui oppose déité planétaire et technologie moderne autour d'une sombre histoire de clash entre un homme et une femme. J'ai retrouvé le principe d'écriture de « 24 vues du mont Fuji, par Hokusai » ‒principe que l'auteur décrit dans les articles de ce n° ‒ qui consiste à se lancer directement dans l'action et à donner les éléments de contexte au fur et à mesure. C'est perturbant comme marcher sur un sol glissant avant de trouver l'équilibre et d'apprécier une sublime conclusion, alimentée par la satisfaction d'avoir enfin compris l'enjeu.

La deuxième est du suisse Lucas Moreno qui nous offre un récit sur l'art questionne le sens de la réalité. C'est assez Dickien, rapide et percutant.

Bref un très bon numéro.
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