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3,77

sur 789 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Florence, Italie, XVIe siècle.
Alors que la France est gouvernée par Catherine de Médicis, la ville florentine de ses origines est en proie à une grande émotion. Un de ses grands maîtres, comprenez un peintre, a été assassiné.
À travers des échanges épistolaires, l'auteur met en scène des personnages truculents et surtout l'atmosphère complotiste de l'époque où tout était bon pour étendre son pouvoir et étirer ses frontières.
Je n'ai pas beaucoup de connaissances dans l'histoire de la peinture et encore moins sur les détails historiques de cette année 1557 qui est le cadre de ce roman. Cependant, l'auteur a pris soin de ses lecteurs et lui donne des repères incontournables.
Si le style se veut d'époque avec des concordances de temps qui prêtent aujourd'hui à sourire, le texte est tout à fait digeste, son charme étant ancré dans cette « reconstitution ».
Ce qui m'amène à évoquer Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. La manipulation de la jeune Maria par Catherine de Médicis m'a tout de suite fait penser à celle de Cécile par Madame de Merteuil. Pour autant le sujet est radicalement différent.
L'auteur utilise le genre du thriller teinté de l'esprit Cluedo pour tenir son lecteur en haleine dans un contexte politique et religieux à la fois complexe et sans merci. Il mêle aussi quelques éléments de la Commedia d'ell arte, mettant en scène un page sympathique bien que fourbe à souhait.
Bref, voici un objet littéraire digne d'intérêt, dont la construction et le fil narratif viennent agréablement bousculer la monotonie littéraire ambiante.

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Voici donc un roman policier historique et épistolaire ! ou un roman épistolaire historico-policier ? ou … enfin bref vous pouvez mélanger ces trois ingrédients à votre guise (comme le Duc). Dans mes notes de lecture, j'ai écrit « pas de naïveté quant à ces grosses ficelles » ; je vous laisse interpréter cette note, j'ai parfois moi-même du mal à retranscrire autrement mes propres sentiments. Mais j'ai bien aimé ce roman, je l'ai trouvé à la fois divertissant, érudit (donc enrichissant) et intelligent dans le fond et la forme ; trois genres littéraires, trois qualificatifs.
L'action se déroule à Florence en 1557 ; Cosimo de Médicis règne sur son duché, Catherine de Médicis est reine de France, Michel-Ange travaille encore sur la Chapelle Sixtine à Rome et Jacopo da Pontormo, autre grand maitre florentin, meurt assassiné sur le chantier de sa fresque de la Basilique San Lorenzo. Il s'en suit un échange de courriers entre les différents protagonistes (une petite vingtaine), pour découvrir qui ? et pourquoi ?
L'écriture est précieuse comme il se doit, teinté parfois de vulgarité bien sentie lorsqu'il est question de haine entre instigateurs. Dans la forme nous sommes au 16ème siècle, mais en filigrane cela ressemble beaucoup à certaines actualités politiques, religieuses et sociétales : Manigances et soif du pouvoir, rivalités artistiques, compromission et inconséquence des « grands de ce monde » … comme toujours (j'aurais aimé écrire comme souvent). On peut aussi s'interroger sur les limites de la liberté des artistes subventionnés (on parlait avant de mécénat).
Citation p.63 « Je sais bien que les temps changent, mais vous n'êtes pas obligé de changer avec eux » … mais p.134, le broyeur de couleurs Marco Moro (celui-là m'est bien sympathique) : « Mais pour quoi faire, la République, si le pouvoir est aux mains de quelques-uns, au détriment de tous les autres ? (…) Peu nous chaut d'être gouverné par un ou par plusieurs. Ce que nous voulons n'est pas la République mais la justice, qui est l'autre nom de la République pour tous ». Vous vous doutez bien que celui-là va être soupçonné !
Après La septième fonction du langage [ https://www.babelio.com/livres/Binet-La-septieme-fonction-du-langage/722165/critiques/1039183 ] , encore une belle réussite de Laurent Binet, chapeau !
Allez, salut.
P.S. : Ah ! si, quand même une petite pinaillerie ; Page 128, le 22 février 1557, Maria de Médicis, de Florence, envoie une missive à sa tante Catherine de Médicis qui lui répond de Fontainebleau … le 25 février !?! Ce serait un peu lent aujourd'hui par mail ou SMS, mais à l'époque combien de chevaux de relais seraient morts sous la cravache ? 😉.
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Florence 1557 : le peintre Jacopo da Pontormo est retrouvé mort dans la chapelle San Lorenzo, au pied des fresques sur lesquelles il travaillait depuis 11 ans. Même si bien vite la rumeur court d'un suicide, fondée sur l'insatisfaction du peintre pour son travail, le ciseau planté en plein coeur ne laisse nulle place au doute. Et puis, il y a ce tableau compromettant retrouvé dans l'atelier du défunt.

C'est Vasari qui est chargé de l'enquête par Cosimo de Médicis, Duc de Florence.

Perspective(s) est un roman épistolaire.

Nous retrouvons notamment parmi les auteurs des correspondances Vasari bien sûr, Borghini, Bronzino, Michel-Ange, Cellini, Naldini, Allori, la reine de France Catherine de Médicis, Pietro Strozzi, le Duc de Florence, son épouse Eléonore de Tolède, sa fille Maria de Médicis, les soeurs Savonarole, …

Ce sont ces échanges qui petit à petit vont diriger l'enquête vers les suspects. En même temps, certains conspirent pour en tirer des avantages politiques, d'autres en profitent pour dénigrer les qualités artistiques de leurs confrères.

Un polar extrêmement addictif qui m'a tenue éveillée jusque tard dans la nuit. Pour l'enquête d'abord mais également pour les nombreux détails historiques et influences artistiques qui m'ont fascinée. Et puis le style ancien des échanges est truculent et non dépourvu d'humour.

Perspective(s) est un roman passionnant et qui m'a donné de surcroît l'envie de voyager et d'approfondir mes connaissances dans l'art de la renaissance italienne.
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Dès la préface, Laurent Binet cueille la curiosité de son lecteur, hameçonné à son histoire de traductions d'un lot de lettres anciennes racontant Florence au mitan du XVIè siècle. En 141 lettres, Perspective(s) relate l'enquête établie pour retrouver le meurtrier du peintre Pontormo (1494 – 1557), représentant “de la manière” à Florence, après le retour des Médicis (1512) et l'élection papale de Paul IV.

Giorgio Vasari, père de l'histoire de l'art et peintre lui-même, est l'enquêteur nommé par Cosimo de Médicis, Duc de Florence, pour résoudre l'énigme de la disparition du peintre réputé, Jacomo Pontormo, tué d'un coup de ciseaux dans le coeur dans son atelier de la chapelle majeure de San Lorenzo.

Depuis onze ans, le peintre composait ses fresques qui pouvaient par leur modernité rivalisaient avec le travail de la Sixtine de Michel-Ange Buonarrotti, Maître de tous, bien que vieillissant. Parallèlement à cet assassinat, les fresques de la chapelle ont été dégradées et un tableau de Pontormo fut volé.

Encore, un autre tableau doit être aussi retrouvé car il fait scandale : Imaginez, il représente la fille du Duc, Maria, dans une pose très embarrassante, pouvant atteindre à sa réputation, avant son mariage, avec un triste sire. Dans cette famille de pouvoir, les affaires politiques prennent le pas sur l'amour d'un père !

Le format choisit par Laurent Binet se prête à mélanger les différents milieux décrits, les aspirations spécifiques et évidemment les rivalités, nombreuses, dans cette ville de Florence en ce début de l'année 1557. La variété de Perpective(s) est une des composantes de sa réussite.

Ainsi, le monde des artistes, y côtoie celui des religieux intégristes ainsi que le pouvoir politique qui déborde au-delà de la ville. La fresque que Laurent Binet dresse au fil de ses correspondances est dense, documentée et vivante.

Mais, en mettant au coeur de ces échanges la recherche d'un meurtrier, Laurent Binet y instille du suspense, des fausses pistes et, à la fin, la révélation d'une vérité que jusque-là, rien ne laisser soupçonner.

Prenant autant de plaisir, semble-t-il, à balader son lecteur que celui-ci en a à la découverte de Perspective(s), Laurent Binet prouve, s'il le fallait encore, son talent véritable et aussi sa capacité à renouveler son art avec énormément de brio ! Un grand plaisir de lecture !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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J'avais aimé le premier livre que j'avais lu de Laurent Binet, été bien déçue par le second, donc j'ai hésité avant de lire Perspective(s), mais ça a été une bonne surprise. Déjà, le moins qu'on puisse dire est que l'auteur n'a pas peur des défis.
Un roman épistolaire dans la Florence du 16ème, le tout avec un meurtre, des intrigues, des traîtres, des tas d'artistes plus ou moins cinglés à force des vapeurs de je ne sais quoi qu'ils collaient dans leur peinture, et ne parlant pas de l'énorme égo des Médicis, ceux au pouvoir ou ceux en France, qui se verraient bien au pouvoir à Florence....
Florence, donc, le malheureux Pontormo, peintre de son état, a été retrouvé trucidé au pied de son oeuvre, qu'il réalisait sur commande du duc. Celui-ci charge un homme de confiance de l'enquête, mais l'histoire est embrouillée par les complots autour du trône, des histoires d'orgueil froissé, des désirs de titres et autres petits tords trop humains...
C'est un peu un page turner, on veut savoir, et ça se lit vraiment avec plaisir. J'y mettrai deux bémols: la résolution du crime est faible, par rapport à l'intrigue et me semble fort peu réaliste. Et je trouve que beaucoup des correspondants ont un style trop semblables, ce n'est pas très réaliste non plus. Mais cela n'empêche pas que ce soit un bon roman
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Dans un joyeux mélange d'histoire de l'art romancée, de roman épistolaire et de polar, Laurent Binet nous entraîne dans la Florence des Médicis en l'an de grâce 1557 lorsque Cosimo en était alors le duc.
le point de départ est la mort du peintre Pontormo enrobée de mystère car il aurait peint une toile licencieuse où l'on reconnaît les traits de la fille aînée du duc, Marie. D'ailleurs celle-ci s'oppose à son père dans un mariage arrangé avec le fils du duc de Ferrare, jeune homme violent et libidineux, elle lui préfère un page.
D'autres intrigues se greffent : les broyeurs de couleurs et les ouvriers subalternes des ateliers se révoltent mais cela ne semble pas aboutir ; le duc de Florence tient à récupérer le tableau scandaleux que sa soeur Catherine, reine de France, convoite aussi pour le profit de son ami Strozzi qui souhaite renverser le duc et mettre fin à la puissance espagnole ; de même les nonnes du couvent se piquent de peinture et de sédition.
Vasari, l'enquêteur en chef a bien du mal à parvenir à ses fins pour récupérer le tableau car Benvenuto Cellini, le célèbre orfèvre a ses entrées au palais et agit aussi pour le compte de Strozzi. Au loin, à Rome, sous l'égide du pape Paul IV, Michel-Ange vieillissant finit sa Sixtine dont le pape voudrait retirer toutes les nudités. Bronzino , le grand ami de Pontormo est d'abord soupçonné, puis c'est Sandro, son mignon qui risque sa vie. Il faut le disculper.
Vasari est interrompu dans son enquête par les frasques de la fille du duc en cavale avec son amoureux.
Les lettres se croisent dans ce microcosme tourmenté pendant une année complète et peu à peu la brume se lève et c'est presque un peu décevant quoiqu'assez cohérent. On continue de s'interroger.
On pense bien sûr au Nom de la Rose et à frère Guillaume de Baskerville, l'érudition est là et les lettres présentées ici sont censées avoir été retrouvées par le narrateur du début dans une échoppe de Florence, un peu à la manière de Defoe qui prétendait raconter des histoires vraies, procédé narratif on ne peut plus d'époque.
Et puis, il y a ce titre ce perspective(s) avec ou sans « s ». Perspectives des uns et des autres, leurs points de vue en quelque sorte tiré de chaque lettre. Chacun a un intérêt dans la mort de Pontormo mais aussi et surtout la perspective des peintres qui, en inventant la 3D dans leurs tableaux se rapprochent du monde réel, donc de la création et du Créateur, c'est-à-dire d'un blasphème, d'un péché d'orgueil, l'homme voulant devenir l'égal de Dieu.
Enfin, il y a de la drôlerie dans ces ambitions dont certaines éclatent comme des bulles, toutes ces prétentions à vouloir paraître et à convoiter le pouvoir, à asséner sa propre vérité.
Un roman très plaisant, piqûre de rappel sur les enjeux dans l'Europe du XVIe siècle sur les conditions dans lesquelles elles furent créées.
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Quelle plaisir, cette aventure dans Florence, 1557  en compagnie des plus grands!

Roman épistolaire où les plus grands correspondent : Cosimo de Medicis le Duc régnant (1537-1569), Catherine de Médicis reine de France et Piero  Strozzi, maréchal de France...pour les politiques mais surtout, Michel-Ange Buenarroti fort occupé à peindre la Chapelle Sixtine mais sollicité, Benvenuto Cellini dont on connaît le Persée, Giorgio Vasari, moins connus, Bronzino , Allori et Bacchiacca (Francesco d'Ubertino). A tous ces artistes illustres s'ajouteront un page, le chef de police du Bargello, un broyeur de couleurs...et d'autres comparses, y compris des religieuses assez retorses...

Enigme policière : Jacopo da  Pontormo est retrouvé assassiné au pied des fresques de la chapelle qu'il décorait depuis de nombreuses années dans un secret jaloux. Vasari, dépêché par le Duc et chargé de l'enquête découvre une anomalie, le mur a été repeint. Seul un artiste de talent a pu commettre le meurtre. Florence regorge d'artistes!

A ce meurtre, se mêle une affaire gênante pour les Médicis : Pontormo a peint un portrait de Maria de Medicis, fille du duc, dans une position compromettante. Il s'agit de faire disparaître le tableau. 

Les deux affaires s'entremêlent, l'affaire du tableau semble prendre beaucoup plus d'importance que la découverte de l'assassin du vieux peintre. 

Et pour compliquer le tout deux religieuses fanatiques, partisanes de Savonarole, mais se piquant de peinture sont mêlées à l'affaire du tableau. 

Une révolte des petites mains de la peinture, broyeurs de couleurs, préparateurs des fresques, etc... s'organise. Exclus des corporations, ils tiennent des réunions secrètes....

La lectrice s'y perd un peu, mais s'amuse beaucoup en faisant de nombreuses incursions avec le smartphone dans les tableaux et fresques maniéristes. Quel plaisir de découvrir les oeuvres dont il est question dans le livre. 

Les péripéties autour du tableau sont rocambolesques, caché dans le cadre du lit de Cosimo, suspendu à une corde pour franchir le poste de garde de la Seigneurie, transporté dans l'inondation de l'Arno...c'est un vrai roman d'aventure. 

Et voici que Vasari, pris dans une embuscade qui a mal tourné est forcé de se défendre avec une arquebuse et qu'en tendant le carreau, il découvre (re-découvre) ...la Perspective (?) et assène à son correspondant - Michel-Ange) toute une leçon d'histoire de l'art, de Masaccio à Uccello en passant par Brunelleschi. Echappant de peu à la mort, menacé par un Scaroncolo (oh Lorenzaccio!), il trouve le temps de faire de la théorie. Jouissif! 

Je ne vais quand même pas divulgâcher...et vous laisser le plaisir de vous perdre dans ces aventures et d'apprendre tout sur la peinture maniériste! 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Un tour de force que ce roman épistolaire inscrit dans un temps qui n'est plus le nôtre depuis déjà plusieurs siècles! Amateur d'histoire, Laurent Binet nous a habitués à quelques uchronies de bonne tenue. Ici, il plonge dans la dernière partie de la Renaissance italienne. Il a choisi de nous faire découvrir un ensemble d'échanges entre une vingtaine de personnages plus ou moins connus de l'époque, échanges qui se font par lettres miraculeusement émergées du passé, rassemblées et traduites pour notre plus grand bonheur. Ces discussions par billets interposés portent sur les événements du moment, notamment la mort suspecte du peintre Jacopo da Pontormo qui, à la demande des Médicis de Florence, travaillait à la décoration de l'abside de l'église de San Lorenzo. C'est à la lecture des missives qu'on voit poindre l'enquête sur ce meurtre et les indices qui pourraient nous mener vers la conclusion. Mais, au-delà de ce volet policier, on décèle dans ce commerce épistolaire, d'autres préoccupations de l'époque : les influences encore présentes des prêches de Savonarole sur la nécessaire pudeur dans l'art pictural, les mouvements des artisans pour de meilleures conditions, les tractations politiques du duché de Florence, les amours interdites de la fille du duc ou le prestige de Michel-Ange à l'intérieur de la colonie artistique et au-delà. On pourrait s'exprimer sur le fait que les quelque 170 messages expédiés et récupérés par le mystérieux archiviste sont tous d'une teneur stylistique similaire, qu'ils proviennent du duc, d'un page, d'un broyeur de couleurs ou d'une princesse. Je crois que, tel que cela se produit au théâtre, cela relève d'un accord tacite entre le lecteur et l'auteur, une convention qu'on est bien aise d'accepter. Par ce roman et les multiples lettres qui le composent, bien que ce soit par l'entremise d'un événement de type policier et tout à fait imaginaire, on ouvre une porte sur l'univers artistique de la Renaissance italienne du Cinquecento et on en est ravi.
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Une Italie déchirée par les guerres intestines, des Médicis qui s'arrachent Florence à coups d'intrigues menées par leurs sous-fifres, une horde d'artistes dépendants de leurs mécènes pour exister, une Eglise de plus en plus rigoureuse qui met à mal le génie des peintres vieillissants, et des jeunes gens crédules qui ignorent être au coeur des plus vils complots… Charmant tableau que nous dresse là Laurent Binet avec son nouveau roman, Perspective(s) ! Comme à son habitude, il délaisse la facilité pour nous surprendre, tant sur le fond que sur la forme, et nous propose un thriller historique haletant entièrement constitué de lettres, échangées par les différents protagonistes. Un choix déroutant quand on parcourt les premières pages, il faut le dire, mais en persévérant quel que peu, c'est un véritable régal que de plonger dans les moeurs barbares du XVIe siècle par ce truchement, d'autant plus réaliste !

Une fois de plus, l'auteur semble s'être surpassé, tant dans la recherche menée pour rédiger son histoire, que dans l'inventivité romanesque dont il fait preuve. Partant de quelques faits avérés, il brode allègrement sur les zones d'ombres, appelant à lui des témoins surgis du passé auxquels il rend la parole. Et pas des moindres ! Catherine de Médicis, Michel-Ange Buonarroti, Angolo Bronzino, pour n'en citer que quelques uns. On savoure les petites saillies écrites par les uns et les autres au milieu des nombreuses courbettes épistolaires que les serviteurs plus ou moins haut placés ne manquent pas d'adresser à leurs maîtres…

L'écriture est savoureuse, tout comme l'intrigue qui nous maintient en haleine jusqu'au dénouement, tant il semble impossible de savoir qui a bien pu assassiner ledit Pontormo qui, semble-t-il, n'avait rien demandé. Un excellent roman donc, une fois qu'on s'habitue à sa forme inhabituelle et qu'on se laisse pleinement emporter par ses drôles de lettres.
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Préparez-vous à une plongée dans l'intimité de la société florentine du XVIe siècle !

C'est là tout l'intérêt du roman épistolaire de Laurent-Binet. Les différentes lettres nous permettent de prendre part dans les multiples intrigues de la cour qui s'entremêlent diaboliquement. On observe avec plaisir les ambitions des uns tentant de briser la réputation des autres, tout cela derrière des sourires de façade.

On se laisse également guider, et souvent perdre, par l'auteur tant les suspects sont nombreux. Il n'y a rien de déplaisant à tout cela, j'ai trouvé la progression de l'enquête assez fluide.

Cela fût pour moi l'occasion de découvrir cette partie de l'histoire européenne que je ne connais que très peu, avec un grand nombre d'artistes qui m'étaient inconnus, mis à part Michel-Ange bien évidemment.

Il m'aura toutefois manqué ce je ne sais quoi qui rend la lecture inoubliable. Mais je ne peux que vous recommander la lecture de ce polar épistolaire historique, en soit une lecture très originale.
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