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Citations sur Perspective(s) (108)

C’est formidable, ce que peuvent des mots écrits sur du papier. 
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C’est la perspective qui permet de voir l’infini, de le comprendre, de le sentir. La profondeur sur un plan coupant perpendiculairement l’axe du cône visuel, c’est l’infini qu’on peut toucher du doigt. La perspective, c’est l’infini à la portée de tout ce qui a des yeux. La perception sensible ne connaissait et ne pouvait connaître la notion d’infini, croyait-on. Eh bien, grâce aux peintres qui maîtrisent les effets d’optique, ce prodige a été rendu possible : on peut voir au-delà. 
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Sur les fresques de San Lorenzo, que vous étrillez sans pitié comme s'il s'agissait de quelque étal de boucherie, certes je ne saurais vous contredire car je ne les ai pas encore vues , mais d'après ce que vous m'en avez dit, l'idée n'est pas sans rappeler la Sixtine. Or, quand c'est Michel-Ange qui empilait les corps nus, arrêtez-moi si je me trompe, mais, jusqu'à preuve du contraire, vous trouviez cela merveilleux. Je sais bien que les temps changent, mais vous n'êtes pas obligé de changer avec eux.
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Toutefois, dans un esprit de charité magnanime, et bien que la tentation soit grande de vous jeter à l’eau sans vous avoir préalablement appris à nager, je consens à vous dresser une liste des correspondants… afin de vous faciliter une lecture qui, je l’espère, vous fera l’effet d’un long tableau, ou plutôt, pour dire juste, d’une fresque sur le mur d’une église italienne.
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Je suis comme Eurydice qui marche derrière Orphée, je place mes pas dans ceux de Jacopo, je le suis comme son ombre, et cependant je reste à la merci de son génie. Quand je peins après lui, quand je pose mon pinceau sur le mur, je note à peine autour de moi la présence des gêneurs qui viennent voir son travail et le mien. Je suis seul avec Jacopo. Je dois sentir comme lui, voir comme lui, peindre comme lui, penser comme lui. Je dois adopter son langage. Ma voix doit se confondre avec la sienne. Je dois me couler dans son âme.
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2. Giorgio Vasari à Michel-Ange Buonaroti

Florence, 2 janvier 1557

Vous voyez tout ce que cette histoire peut avoir de déplaisant, et pourquoi le Duc a tenu à en confier la résolution à un homme de confiance, faisant, dans le même temps, circuler la rumeur que le pauvre Jacopo avait mis faim à ses jours en raison de l'extrême mécontentement de lui même dans lequel il était tombé. Il n'en demeure pas moins que tout ceci me laisse dans un épais brouillard, pour quoi je me permets, afin de démêler les fils embrouillés de cette ténébreuse affaire, de solliciter votre grande sagesse dont je sais qu'elle égale presque votre talent et concourt pleinement à votre génie.
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Car voir, c'est penser. Le spectateur aussi doit mériter son tableau.
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113. Giorgio Vasari à Vincenzo Borghini

Mantoue, 7 avril 1557

Vincenzo, bougre d'âne, qui se souci de Ferrare et de son duc ! Que m'importent vos histoires de banquets, de joueurs de flûte, de vieillard aux oubliettes ou d'épouse réformée ? Le mari peut bien manger sa femme en ragoût si ça lui chante ! La peste soit de cette famille ! Le duc d'Este et son fils vous ont semblé dégénérés ? La belle affaire. Êtes-vous donc le seul à ignorer que la mère du Duc était Lucrèce la putain, fille du Borgia ? Comptez-vous rester encore longtemps là-bas pour y étudier les mœurs et les coutumes locales ?
L'assassin est un peintre. Le fils du Duc sait-il peindre ?
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9. Giorgio Vasari à Vincenzo Borghini

Florence, 7 janvier 1557

Cela ne ressemble pas au Pontormo qui recommençait sans cesse son ouvrage, reprenant tout, jamais satisfait, à la recherche d'une perfection qui n'existait sans doute que dans ses rêves. Il ne pouvait pas ignorer qu'en repeignant sur une peinture déjà sèche, la trace du raccord serait visible pour des yeux avertis, comme un cataplasme sur un membre blessé. Jamais le Pontormo que nous connaissons ne l'aurait toléré.
Pour embrouiller encore toute cette affaire, un autre élément est venu s'ajouter : un certain jour du mois dernier, une femme est venue chez Pontormo alors qu'il était absent.
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132. Giorgio Vasari à Michel-Ange Buonarroti
Florence, 2 mai 1557

Et c'est à ce moment qu'il advint ce phénomène surnaturel : l'homme qui me menaçait, la pièce tout autour de lui, les cartons, les murs, les toiles, les châssis, les chevalets, les taches de peinture maculant le sol, le garde mort au premier plan, celui mort à l'arrière-plan, le Bacchiacca agonisant (je n'entendais plus ses râles, ni aucun autre son), tout m'apparut comme un tableau parfaitement composé. Mais ce n'est pas tout : je vis des lignes se dessiner dans l'espace, formant une grille parfaitement géométrique, et je reconnus le schéma d'Alberti, sa pyramide de rayons convergeant vers un point unique. C'étaient les lois de la perspective qui prenaient corps devant moi, aussi nettes que si je les avais moi-même tracées à la règle ; je touchais la surface des choses, car ce n'était plus le monde réel que je voyais dans sa profondeur, ou plutôt si !
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