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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Traduit de l'islandais par Eric Boury

Ce livre était sur l'étagère des nouveautés à la bibliothèque. Mon oeil fut immédiatement attiré par la couverture, magnifique avec ce ciel étoilé en miroir. la petite fille, plantée devant une serrure trop haute pour elle m'a fait penser à "Alice au pays des merveilles". Quand j'ai vu le titre avec le mot magique "lectrice", je l'ai aussitôt emprunté sans même lire la quatrième de couverture.
Edda et Einar sont frère et soeur, enfin presque...
Et aussi différents que possible.
Edda est une enfant précoce, qui a appris à lire seule, atteinte d'hyperlexie, qui n'a pas d'ami, qui est vraisemblablement autiste.
Einar a de grosses difficultés d'apprentissage de la lecture, il est dyslexique, il déteste l'école, il a plein d'amis.
Soudain, tout change.
Edda devient une "adolescente normale", puis elle devient une influenceuse reconnue, puis elle se marie, puis elle a un enfant, puis elle disparaît. Pourquoi ? Tout le monde se pose la question.
Einar quitte l'école pour partir retrouver son père, puis part pêcher en mer, puis, à la demande de la famille part à la recherche d'Edda.
Le roman policier bascule peu à peu vers l'ésotérisme.
Un très agréable moment de lecture.

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C'est d'abord la page couverture qui a attiré mon oeil … Une petite Alice (au pays des merveilles) regardant une serrure dans un ciel étoilé. Ensuite le format était particulier. Plus large que d'habitude. Je croyais que ce livre avait une note fantastique …. mais, pas vraiment. Ce qui n'a pas empêché mon plaisir de lecture.

La lectrice disparue” c'est Edda. Une jeune femme qui vient d'accoucher et quitte mari, bébé, mères, frère et pays … sans laisser de raisons à son départ … Une femme qui, enfant et adolescente, vivait dans et à travers ses livres. N'ayant pas de réels communications avec quiconque autre que son frère Einar. C'est donc lui qui ira à sa recherche … à New York chercher la clé pour la retrouver.

Un roman prenant et très particulier car … il se cache beaucoup de philosophie dans cette histoire. On se pose la question de l'importance de la lecture, de l'écriture, de ce que leurs avènement ont fait à l'homme, à son cerveau …. Ça semble indigeste mais pas du tout. L'auteure a su intégrer cela avec finesse. Je me dois de vous conseiller ce roman ... malgré une fin qui me paraît un peu précipitée.
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Un roman au titre alléchant qui prend comme personnages principaux une hyperlexique et un dyslexique.
Et qui nous annonce la mort du livre et la disparition de l'écrit.
Impossible de résister à ce défi.

La première partie du roman, très réussie, nous présente une famille atypique : un père absent et superficiel, deux mères et deux enfants qui partagent la même maison et fonctionnent de manière fusionnelle.
Edda se passionne très tôt pour la lecture, et memorise tout ce qu'elle lit. Elle joue le rôle de raconteuse d'histoires pour Einar, son demi- frère dyslexique. L'auteure pointe ici l'emprise de l'écrit : une passion dévorante pour l'hypelexique et un handicap pour le dyslexique.
A l'adolescence, Edda abandonne subitement la lecture et change de personnalité pour devenir une influenceuse des réseaux sociaux. Einar se tourne vers la nature et prend son indépendance.
Les relations entre les deux mères et les deux enfants sonnent très justes et donnent une chronique familiale intéressante.
L'auteure réussit à rendre crédible le passage à l'adolescence, avec le renoncement d'Edda à la lecture comme obstacle à sa vie sociale et la découverte du sexe comme produit de substitution.

La deuxième partie du roman qui mêle thriller policier et dystopie est moins aboutie, mais aurait mérité d'être approfondie. Edda a disparu peu après son accouchement et Julia somme Einar de la retrouver à New York.
A partir d'indices peu convaincants, il découvre que sa disparition est liée à une théorie partagée par quelques intellectuels :
" La lecture est en recul que ça nous plaise ou non. Nous sommes témoins de la plus importante révolution intellectuelle depuis l'invention de l'imprimerie qui a permis aux gens du commun il y a presque six siècles d'accéder à l'écrit."
A partir de l'idée que l'humanité, pour pouvoir évoluer, doit desapprendre à lire et retrouver l'oralite, l'auteur se perd dans sa réflexion et gâche le potentiel de son histoire.
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Ce roman fait alterner des narrations sur plusieurs époques : au présent un frère qui recherche sa soeur, au passé l'histoire de leurs parents, et il y a même des courriers. le début du roman raconte la rencontre de Julia avec un homme plus âgé, peu mature, volage. Julia tombe enceinte puis découvre qu'il y a une deuxième femme, Ragneidur, dans la vie de cet homme, et enceinte elle-aussi. Elles organisent alors leur vie ensemble, seules avec leurs deux enfants, formant une sorte de famille inhabituelle. Il ne s'agit pas d'un couple au sens ordinaire, mais plutôt d'une communauté de vie entre deux femmes très différentes dans leurs goûts et leurs caractères. Elles élèvent ensemble leurs deux enfants pour qui elles sont deux mamans. Les enfants sont encore plus dissemblables : Edda, hyperlexique, est mal à l'aise avec les autres jusqu'à ce qu'elle découvre les réseaux sociaux et devienne une star du web, et Einar, dyslexique, si mal à l'aise avec les mots qu'il s'est réfugié dans la nature où il peut travailler sans recourir à l'écrit. Dans leur enfance Einar vivait avec les histoires racontées ou lues par sa soeur, tandis que celle-ci vivait dans les histoires qu'elle lisait. C'est peu dire que la lecture est au centre du roman. La première partie, dans laquelle on fait connaissance avec ces protagonistes et leur histoire est très agréable à lire, la naissance de cette drôle de famille est très intéressante à suivre. Par contre avec la suite, quand Edda disparaît et que son frère part à sa recherche en suivant les maigres indices qu'elle a semés, j'ai un peu décroché. Il trouve les indices de façon trop facile, à New-York il n'a aucune difficulté alors qu'il est improbable qu'il se débrouille en anglais. J'ai été intéressé par la réflexion sur le rôle et le poids de l'écrit, tant à travers l'histoire que dans les évolutions récentes. Mais je n'ai pas trouvé cela très abouti et affirmer que l'écriture commence actuellement à s'effacer au profit de la parole (enceinte connectée) ou du pictogramme (emoji), c'est oublier les SMS qui sont l'effacement de l'appel téléphonique. Quand à l'idée soutenue par un des personnages que l'écrit va disparaître d'ici un demi siècle et que ce sera un bienfait, parce que nous serons plus proches des autres et de la nature, ça fait un peu utopie de bisounours. En bref, un roman qui m'a bien plu pendant la lecture, mais dont la fin, un peu trop plate, m'a déçue.
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L'Islande, un pays où « l'économie de marché fera de vous des hommes libres jusqu'à ce que les crises, les inégalités et le changement climatique aient raison de votre euphorie ».
Il y a des dyslexiques et des hyperlexiques (1). Il y a Einar et Edda.
Une vie hors du commun où à travers deux niveaux de narration nous allons reconstituer l'histoire de ces deux personnages complémentaires et indispensables l'un à l'autre.
Les deux temporalités nous replacent dans le temps, celui d'avant où la lecture avait toute sa place et celui d'aujourd'hui où les réseaux sociaux occupent une place grandissante.
Avec ces peintures de nos sociétés nous sommes invités à réfléchir à avant l'avant …. Quand l'oralité était la règle et que l'écrit semblait dangereux pour notre avenir de citoyen.
De quoi sera fait demain, retournerons nous aux temps anciens où il était souhaitable de savoir raconter des histoires, s'inventer des mondes imaginaires ?
Une très belle écriture pour ce roman qui sort des sentiers battus.

(1)
L'hyperlexie se caractérise par une capacité exceptionnelle à lire bien au-delà du niveau attendu pour l'âge de l'enfant, souvent démontrée avant l'âge de cinq ans. Bien qu'elle puisse ressembler à une capacité de lecture précoce, l'hyperlexie se distingue par les problèmes de langage et de communication sociale qu'elle entraîne. Les critères de diagnostic comprennent une fascination précoce et intense pour les lettres, les chiffres et le matériel écrit, ainsi que des difficultés à comprendre et à utiliser le langage parlé.
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Habituée à la littérature Islandaise classique avec notamment les oeuvres de Stefansson, je peux dire que la littérature moderne n'a rien à envier à cette dernière. C'est une belle découverte qu'est « La lectrice disparue », un livre qui traite paradoxalement du drame philosophique et réel qu'a entraîné la naissance de l'écriture, c'est un peu le fil rouge du récit mais pas seulement. A côté de cette thématique, il s'agit aussi de l'histoire d'une jeune mère qui abandonne son enfant et s'en remet à son frère pour découvrir les raisons qui sous-tendent cet abandon, ce qui offre un récit poignant et très bien construit. Le thème de la différence, de l'exclusion, et de la rencontre entre deux mondes culturels différents imagent les ambivalences de notre monde actuel, et nous emmène dans un univers intéressant, dans lequel on se plait à tourner les pages et défiler la narration. 
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La lectrice disparue de Sigridur Hagalin Bjornsdottir
Publié chez Gaia.
Premières phrases : « Nous sommes là, ensemble, c'est la première photo qu'on a prise de nous. Nos mères sont assises sur le canapé, Julia, élégante et gracile comme une elfe, Ragnheidur, encore ronde après sa grossesse, le regard débordant de douceur. »

C'est en déambulant dans les allées de la BM de Grenoble, que j'ai eu le plaisir de découvrir ce petit bijou.
Cette histoire surprenante et passionnante, nous vient tout droit de cette terre lointaine et mystérieuse qu'est l'Islande. le texte traduit par Eric Boury se décompose en plusieurs périodes de vie, ainsi nous pouvons suivre nos personnages au plus profond d' eux-mêmes.
Et si c'est la couverture qui a guidée ma main, cette petite fille face à l'immensité étoilée et à cette serrure symbolisant la Lune, les mots de l'auteure ont su me captiver sitôt les premières phrases lues. L'écriture fine et sensible distille peu à peu les vérités, vous attache aux personnages et vous transportent.

Laissez moi vous en dire un peu plus mais pas trop car il vous appartient de découvrir le mystère qui entoure la disparition d'Edda, blogueuse Islandaise adulée par ses followers, dont la vie semble si parfaite à travers les filtres des réseaux sociaux. Mais alors comment expliqué que trois jours après être devenue mère, elle quitte son foyer ? Laissant son enfant, son mari derrière elle. Et pourquoi cette lectrice compulsive a-t-elle renoncé à la lecture ? le seul à pouvoir la retrouver et surtout à la comprendre est Einar son frère dyslexique, lui qui peine à lire le moindre mot, devra faire preuve d'ingéniosité pour retrouver Edda.

Emma aime
-Le dépaysement
-Le pouvoir de la lecture
-Cette couverture

Lien : https://www.instagram.com/le..
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Comment ne pas lire ce roman qui évoque la civilisation de l'écrit qui ne doit pas disparaitre et avec lui ce que nous partageons tous ici la disparition du plaisir de lire ?
Un sujet abordé d une façon originale à travers un frère qui part à la recherche de sa soeur perdue dans les nimbes du Net.
Ce livre demande du moins m a demandé un peu de concentration car on se promène beaucoup dans le temps sans pour autant que cela nous dévoile l'histoire
Heureusement à chaque chapitre son époque.
Il est question aussi d'adolescence d'autisme de vieillesse de maladie et de marginalisation
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Quel bonheur quand on scrute tous les romans islandais traduits en français de s'apercevoir quand on en a raté un à sa sortie en tombant sur lui en poche !

Quel bonheur de retrouver l'atmosphère typique de l'Islande, les noms imprononçables, cette façon d'écrire qui mêle souvent romanesque et questions existentielles.

Le pitch ? Edda, connue sur les réseaux sociaux, disparait quelques jours après la naissance de son fils. Son frère Einar part à sa recherche à New York où elle a été repérée.

Ce que j'ai aimé ?
-la construction du roman pleine de surprises (au début on ne comprend pas tout et on démêle les fils peu à peu tant est si bien qu'on ne peut plus le lâcher)
-les livres et les histoires qu'on raconte sont centraux dans ce roman. Tout grand lecteur appréciera forcément !
-le roman ne rentre dans aucune case, il est singulier, parfois inquiétant, parfois drôle, parfois on dirait un roman noir, parfois un conte et les personnages sont aussi très attachants et pas banals (tout en étant très crédibles).
L'autrice a écrit L'île auparavant et vient de sortir chez Gaïa, Eruptions, amour et autres cataclysmes et j'ai bien l'intention de lire ces deux titres
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Étrange et très agréable lecture.
Je viens de fermer ce bouquin et je serai bien incapable de savoir de quoi il parle.
Pourtant, j'ai bien aimé ce que j'ai lu. Enfin dans la majeure partie.
Ce qui me fait choisir 4 étoiles plutôt que cinq vient du fait que l'auteure multiplie les sujets et du coup, il y a quelques moment où elle m'a perdue. En particulier sur le "délire" de la secte.. qui lira, comprendra de quoi je parle.
Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est le style d'écriture et la construction du roman. Il n'y a pas de doute, c'est auteure sait écrire. je n'ai pas lu son premier roman, mais s'il est aussi bien maîtrisé que son 2eme, ça me tente !
Pour ce qui est de la construction, nous passons à chaque chapitre du "jadis" à "ici" et à maintenant. les chapitres s'enchaînent en nous racontant des histoires en fonction des différentes temporalités. Que ce soit dans le passé ou dans l'ici et maintenant, chaque chapitre nous permet de connaître un peu plus les personnages tout en faisant naître un peu plus de questions. Même si nous ne sommes pas dans un polar, la construction est très proche du style.
J'ai donc beaucoup aimé ma lecture. Si vous aimez les histoires un peu déjantées, je vous le recommande.
Bravo aux éditions Gaïa pour le beau travail éditorial et pour n'avoir rien dévoilé de l'intrigue dans la 4eme de couverture.
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