AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Comment devenir un dieu vivant (30)

Je me suis enfoncé dans le canapé pour prendre du recul par rapport à l’écran. On pouvait modéliser l’état du discours télévisé dans cette équation calamiteuse :
Premièrement, on vous explique que l’Autre est très dangereux.
Deuxièmement, on vous explique qu’il est interdit de critiquer l’Autre.
Coincé entre les discours sécuritaires et le politiquement correct (ce petit puritanisme sémantique insidieux qui fait du mal à la pensée et du bien à personne), le pauvre téléspectateur se recroqueville dans son inhibition. Vainqueurs : la peur et la culpabilité, deux attitudes paralysantes comme mode de lecture de la réalité. Et l’inertie, dans un monde qui va très vite, c’est la chute.
Commenter  J’apprécie          240
Je sais de quoi l'homme est capable quand il bascule du côté de la cruauté. La torture, comme l'art, l'humour et le génocide, fait partie de ces petites choses qui distinguent l'être humain des autres mammifères.
(p. 264)
Commenter  J’apprécie          190
Le président de l’OMC (costard cravate et tête de nœud) :
— Oui, il faut faire quelque chose. Si, comme vous l’envisagez, c’est effectivement la fin du monde, les résultats du commerce mondial en seraient sévèrement affectés. Ce qui produirait inévitablement, et j’insiste sur ce point-là, une chute significative des indices boursiers avec pour corollaire un ralentissement préoccupant de la croissance. Vous êtes prévenus.
Commenter  J’apprécie          150
Le lendemain, Max était en photo dans le 'Los Angeles Daily' en train de sodomiser un hermaphrodite de petite taille et de nationalité paraguayenne. Il était furieux.
- Ils m'ont mis en page 3. Ça méritait très largement la une. Lucy, trouve-moi le numéro du mec que je dois appeler pour faire virer ce connard de rédacteur en chef.
- C'est-à-dire que c'est quand même du gros en une.
- Quoi, Britney Spears est un homme ?
- Non, l'Iran a bombardé Genève.
(p. 145)
Commenter  J’apprécie          140
Constatons l'humanité du troisième millénaire. Elle est traversée par deux courants majeurs : uniformisation et individualisation. Les migrations de population et l'accès généralisé à l'information produisent ce double mouvement : métissage (génétique et culturel) et repli sur soi (communautaire et psychologique). On se ressemble de plus en plus et on est de plus en plus seuls.
(p. 256)
Commenter  J’apprécie          140
Quelques téléspectateurs ont frémi pendant deux secondes puis, blasés par l'horreur, sont allés reprendre une bière bien fraîche dans le frigo. Il faut dire que la canicule faisait des ravages en Europe. « Le réchauffement climatique fait froid dans le dos », titrait un journal satirique. Les JT bégayaient le message : « Pensez à hydrater vos vieux. » Des reportages nous expliquaient également comment protéger nos amis les animaux domestiques lors des fortes chaleurs. Ne pas mettre la cage du hamster sur le balcon sud. Surtout, éviter de promener Kiki sur les trottoirs de la ville durant l'après-midi. Sinon, on va tout droit à la brûlure des coussinets.
(p. 111-112)
Commenter  J’apprécie          130
Dans les années 1950, le Pr Leary s'emmerde en enseignant la psychologie à Harvard. Lors d'un voyage au Mexique, en bon lecteur d'Aldous Huxley, il tâte du champignon hallucinogène. Explosion cérébrale, illumination.
Peu après, il goûte au LSD, qui est alors un médicament légal utilisé en psychiatrie. Nouvelle claque. Il crée un séminaire d'étude sur le produit et commence à militer sérieusement pour que tout le monde se défonce la tête. Il distribue des acides à ses étudiants, c'est le début du grand n'importe quoi. L'époque est favorable. Une génération s'envole dans une mystique de la libération mentale. Le psychédélisme, par définition, se veut révélateur de l'âme.
Pendant quelques années, tout est possible. On va sur la Lune alors on peut bien partir en Inde. On baise sans se poser de questions, on danse dans la boue, la bande-son est fabuleuse. Vive la paix, vive l'amour. Le monde va changer.
L'euphorie est de courte durée. Le mouvement hippie s'enfonce dans la toxicomanie, quelques génies restent scotchés là-haut. Les bad trips de la Manson Family et d'Altamont achèvent les golden sixties, ces années qui engendreront une vraie nostalgie chez ceux qui ne les ont pas vécues.
(p. 175-176)
Commenter  J’apprécie          120
Au bout de la pente se trouve une falaise. Notre ami le morse s'écrase en bas comme un vieux flan, suivi par tous ses camarades qui n'ont rien de mieux à foutre que de rouler vers un précipice. Après quelques heures, on se retrouve donc avec un bon tas de morses mortellement blessés, poussant des cris terrifiants, et incapables de remuer leurs quintaux de patapoufs. C'est désespérant. Car le morse, par son allure débonnaire, a réussi à attirer notre sympathie. Mais enfin pourquoi ? Les scientifiques ne se l'expliquent pas. Le morse est-il mu par un instinct de sacrifice utile à la globalité de l'espèce (comme le lemming) ou bien est-il particulièrement con (comme la poule) ? Mystère.
Tout ça pour dire qu'on est des sacrés morses.
Nous savons que nous courons vers le précipice et nous courons quand même.
Commenter  J’apprécie          120
Je venais de me rendre compte que je n'avais jamais vraiment été concerné par le salut de mon âme. A cause de l'apocalypse probable, justement. Je me disais que le jour J, Dieu verrait débarquer tellement de clients qu'il n'aurait pas le temps de traiter tous les dossiers sérieusement. Il enverrait tout le monde au paradis et on serait tous peinards pour l'éternité.
(p. 231)
Commenter  J’apprécie          110
Il cherchait the one and only love. Il semblait ignorer que le mot monogamie avait disparu du dictionnaire depuis plusieurs années. Les filles, il leur faisait la cour, alors forcément elles se foutaient de sa gueule. Il prenait les femmes pour des petites choses fragiles. Ce qui était vrai, mais elles n'avaient plus le droit de l'afficher alors elles sur-sortaient les crocs pour montrer leurs couilles et tout le monde devenait cinglé.
- Max, je crois qu'il faut que tu sois un peu plus franco avec les filles. Faut être gentil, mais pas trop, sinon elles te cataloguent doudou et tu finis bon copain pédé.
- T'as raison, je vais essayer.
- Et puis enlève ce bonnet.
(p. 66-67)
Commenter  J’apprécie          110






    Lecteurs (113) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Compléter les titres

    Orgueil et ..., de Jane Austen ?

    Modestie
    Vantardise
    Innocence
    Préjugé

    10 questions
    20261 lecteurs ont répondu
    Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

    {* *}